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Antitrust : Google rejette les accusations d'abus de position dominante avec son comparateur de prix
Et affirme qu'Amazon est un concurrent plus fort

Le , par Michael Guilloux

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6  0 
Google vient de manière officielle de rejeter les accusations de la Commission européenne dans le cadre de l’enquête antitrust concernant son service de comparaison de prix, Google Shopping.

En avril 2015, Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, a envoyé un acte d’accusation contre Google Shopping, faisant part de son avis préliminaire selon lequel Google abuse de sa position dominante en favorisant son propre produit de comparaison de prix dans ses pages de résultats de recherche générale au sein de l’Espace économique européen. Après une première réponse de Google, la Commission a envoyé des éléments supplémentaires en juillet dernier, pour soutenir ses accusations contre Google.

Répondant à la Commission le 3 novembre, Google explique que les charges « reposent toujours sur une théorie qui ne correspond pas à la réalité de la façon dont la plupart des gens achètent en ligne. » Le géant de la recherche estime que « les allégations sont erronées sur une base factuelle, juridique et économique » et que les actions de la société étaient dirigées par ses utilisateurs plutôt que par un plan visant à écraser les rivaux.

Pour Google, la Commission européenne omet un grand acteur du marché : Amazon

Le géant de la recherche en ligne estime que la Commission européenne s’est donnée une définition tellement restreinte des services d’achats en ligne qu’elle n’a pas pris en compte Amazon, qui est de loin le leader dans le domaine, mais également d’autres plateformes comme eBay, Facebook ou encore Pinterest.

Dans sa réponse, Google a indiqué que le domaine des achats en ligne est « solidement compétitif », avec de nombreuses évidences que « Google et de nombreux autres sites sont à la traine derrière Amazon, de loin le plus grand acteur du domaine », a avancé Kent Walker, Senior Vice-Président et avocat général de Google.

D’après Kent Walker, les consommateurs ne cherchent pas seulement des produits sur un moteur de recherche, mais « ils atteignent les sites marchands de différentes manières : via des moteurs de recherche généraux, des services de recherche spécialisés, des plateformes marchandes, des sites de médias sociaux et des annonces en ligne diffusées par diverses sociétés. Et bien sûr, les commerçants atteignent directement les consommateurs comme jamais auparavant », dit-il.

Depuis avril 2015, au moment de la première communication de griefs envoyée par la Commission européenne, Kent Walker dit que Google a obtenu des données qui confirment sa déclaration. Il cite en effet une récente étude qui montre qu’en Allemagne, Amazon est le point de départ pour de nombreux acheteurs en ligne. « Un tiers des consommateurs en ligne vont d'abord sur Amazon, indépendamment de l'endroit où ils font finalement leurs achats » dit-il, alors que « seulement 14,3 % vont d'abord sur Google, et seulement 6,7 % sur les sites de comparaison de prix », a-t-il ajouté. Et de poursuivre qu’une « récente étude américaine montre des résultats similaires : 55 % des consommateurs américains commencent leurs achats en ligne sur Amazon, 28 % sur les moteurs de recherche, et 16 % vont directement aux détaillants individuels. »

Google continue pour montrer que c’est Amazon le plus fort dans le domaine, insinuant par ailleurs que le géant de l’e-commerce serait celui qui fait baisser le trafic des sites de comparaison de prix et par conséquent, Google ne peut être accusé d’abus de position dominante :

« La Commission affirme également que les consommateurs ne vont pas à Amazon pour comparer les caractéristiques et les prix des produits. Mais Amazon fournit des outils pour faire exactement cela, ainsi que la possibilité d'acheter des produits et de les faire livrer le lendemain, ce qui fait d'Amazon un concurrent encore plus fort. Il n'est pas surprenant que lorsque Amazon et d'autres nouveaux concurrents sont arrivés dans les pays européens, le trafic vers des sites offrant uniquement la comparaison des prix a baissé.

Il n'y a tout simplement pas de corrélation significative entre l'évolution de nos services de recherche et la performance des sites de comparaison de prix. Pendant ce temps, une quantité croissante de trafic est passée de nos pages de recherche à des sites populaires comme Amazon et eBay alors qu'ils se sont développés en Europe. »

Pour conclure, Google affirme ne pas pouvoir pas accepter un cas qui manque de preuves et limiterait sa capacité à servir ses utilisateurs, « juste pour satisfaire les intérêts d'un petit nombre de sites Web ». Le géant de la recherche en ligne dit toutefois être disposé à poursuivre les discussions et travailler avec la Commission pour résoudre les problèmes soulevés.

La Commission européenne prend acte de la réponse de Google

Dans un email envoyé à Reuters, Ricardo Cardoso, le porte-parole de la Commission commente la déclaration de Google : « Dans chaque cas, nous examinerons attentivement la réponse de Google avant de prendre toute décision sur la façon de procéder et ne pouvons pas à ce stade préjuger le résultat final de l'enquête ».

En rejetant les accusations, Google ouvre la voie permettant à la Commission européenne de statuer sur la question dès l’année prochaine. Si la firme est reconnue coupable, elle pourrait se voir infliger une lourde amende, qui pourrait atteindre 7,4 milliards de dollars, soit 10 % de son chiffre d'affaires mondial, juste pour le cas Google Shopping.

Pour les autres cas, Kent Walker affirme que Google a également envoyé sa réponse pour l’enquête antitrust portant sur son service AdSense et que dans les prochains jours, la firme répondra également pour le cas Android.

Sources : Reuters, Kent Walker

Et vous ?

Que pensez-vous des arguments de Google ?

Voir aussi :

antitrust : Bruxelles sur le point d'infliger une lourde amende à Google pour abus de position dominante avec Android

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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 28/06/2017 à 2:34
Je pense qu'au contraire l'argument est on ne peut plus clair : Google dispose d'une position dominante vis à vis des outils de recherche de sites Web. Pas au niveau de la vente de produits, qui est la branche de Google Shopping, mais de la recherche de sites Web. De là, Google utilise cette position dominante dans la recherche de sites Web pour favoriser ses outils d'une autre branche, celle de la vente. C'est là que se trouve l'abus : en tant que position dominante, il se doit (légalement parlant) de faire preuve de plus de neutralité, et non exploiter sa position dominante pour mettre en avant ses propres outils qui auraient moins de succès. Dit autrement, il profite de sa position dominante en recherche de sites Web pour fausser l'impression de concurrence (i.e. influencer) dans la vente de produits en ligne.

D'ailleurs, comme il le dit, si les utilisateurs favorisent Amazon pour faire leurs achats, pourquoi ce n'est pas Amazon qui sort en premier sur Google ? Google utilise tout d'abord la confusion en parlant de position dominante dans la vente, où il dit que c'est Amazon le n°1, alors qu'on parle de position dominante en recherche Web. Ensuite, il se contredit en disant que Amazon est le n°1 et en disant que Google met en avant ce que veulent les utilisateurs. Voilà comment je prends sa réponse : soit ils n'ont pas compris le principe d'abus de position dominante (ce dont je doute à 100% vu leurs moyens légaux colossaux), soit ils essaient de jouer sur la confusion pour promouvoir leur propre façon de voir la chose (qui est forcément dans leur sens, évidemment).
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Avatar de Cpt Anderson
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 27/03/2018 à 10:49
Citation Envoyé par toutwd Voir le message
Sauf erreur de ma part mais Mr TRUMP est tout sauf un diplomate, alors on peut y aller à fond non ?
Non, blague mise à part, la meilleure façon de ne plus être sous la coupe des GAFAM est de les contrer, il faut en créer des géants du numérique Européen.
Regardez le retard que nous avions pris avec le GPS, outil stratégique (militaire et civil) et absolument indispensable à notre indépendance, GALILEO arrive.
Imaginez que pour une raison diplomatique 'à la TRUMP', les américains nous coupe le GPS, nos Rafales ne pourraient plus guider nos missiles par exemple...
Je ne sais pas se que b... nos politiques, pas de vision à long terme, que des taxes...
Tu raisonnes comme si l'UE avait la moindre velléité d'indépendante via-à-vis des US alors que c'est le contraire de la logique européenne. On parle d'indépendance militaire par rapport aux GPS US, mais il faut se réveiller monsieur, l'indépendance militaire est déjà perdue que ce soit au niveau des véhicules, des armes ou des munitions, tout est déjà produit hors de France ou avec des pièces étrangères.
Il faudrait des années pour récupérer tout ce qui a été vendu (ou plutôt bradé) et récupérer toute l'expérience de fabrication. La France s'est faite Hara-kiri. On a déjà passé le point de non retour. Aujourd'hui, on en est à espérer qu'un groupe Ukrainien sauve une entreprise française (Doux). La faute à 40 ans de politique ultra-libérales de la part de gens dont l'idéologie mondialiste va à l'encontre de l'interet des français. Et aujourd'hui, on te parle de fake news et d'extreme droite pour masquer la triste réalité. Pauvre France.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 29/06/2017 à 10:41
Citation Envoyé par Michael Guilloux Voir le message
Moi de ce que j'ai compris c'est que Google met en avant ce qui lui rapporte.

C'est comme un comparateur de prix qui mettrait son magasin systématiquement en avant.
Du coup c'est normal que ce soit illégal.

C'est comme si t'embauchais une personne pour trouver un fournisseur et qu'au final il faisait passer les achats de l'entreprise par la boutique de son cousin...

Par contre bonne chance pour battre la défense juridique d'une multinationale comme Google...
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 17/06/2017 à 0:40
De manière générale, tu as raison. L'antitrust consiste à favoriser une concurrence saine, à savoir la loi de l'offre et de la demande. Pour cela il faut mettre des règles supplémentaires aux mastodontes, qui ont les moyens d'influencer l'offre et la demande pour se rendre naturellement plus attractifs que leurs concurrents. Google étant l'un d'entre eux, il est donc sujet à ces règles supplémentaires. Dit autrement : être influent, c'est bien, mais l'être trop, ça l'est moins. Après, chacun a son avis de ce qui est trop et de ce qui ne l'est pas, y'a forcément des mécontents.
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 03/07/2017 à 15:35
C'est le principe d'un gouvernement : c'est lui qui gouverne. Après, chacun a son avis quant à ce qui est acceptable ou pas de la part de la commission européenne.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 30/08/2017 à 16:56
Citation Envoyé par Florian_PB Voir le message
En soit c'est totalement logique que Google mette en tête de liste son propre service pour les comparateurs de prix, Leclerc fait bien de la pub pour QuiEstLeMoinscher.com qui est son service de comparaison de prix donc pourquoi Google ne ferait pas de même ?
Pour la comparaison, c'est comme si Leclerc était propriétaire d'une grande ville et faisait de la pub pour QuiEstLeMoinscher.com dans tous les emplacements intéressants, reléguant les pubs pour les autres comparateurs dans les rues moins fréquentées.
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 07/07/2017 à 15:48
Citation Envoyé par fredodefrance Voir le message
Une sanction financière contre Google?
Celui-ci pourrait se venger en infligeant une pénalité sur le référencement.
Je n'ose même pas imaginer les dégâts et le cauchemar pour des millions de ecommerçants et autres.
Ce qui serait d'autant plus illégal, car là on tomberait dans quelque chose proche de l'extorsion. La loi est là pour éviter celle du plus fort, et non pour la renforcer. Si on veut la loi du plus fort, on n'a pas besoin de loi.
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 31/08/2017 à 0:13
Citation Envoyé par Florian_PB Voir le message
Oui mais ce que je veux dire c'est que je considère normal que Google mette en avant ce service plutôt que celui d'un concurrent derrière, même si je ne nie pas qu'ils abusent de leur position.
C'est là tout le sujet : la question n'est pas de savoir si c'est "normal" (quel que soit le sens qu'on lui donne), mais de savoir si c'est un abus (au sens de la loi). Évidemment que profiter d'un avantage est normal, ce n'est juste pas la question.
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Avatar de Aurelien Plazzotta
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 16/06/2017 à 21:31
C'est toujours la même conclusion avec ce type d'actualité : il n'existe aucun arsenal législatif au 21e siècle pour contrecarrer les conglomérats super riches.
Les amendes réputées record sont ridicules et ne représentent dans le meilleur des cas que 1% du chiffre d'affaires annuel d'une multinationale et n'annule en rien le rachat, la pratique ou la transaction frauduleuse.

Exprimé à contrario, la situation est encore plus grotesque : le paiement d'une amende autorise une entreprise à être hors-la-loi.

Cela me fait penser à un message pertinent publié par un autre membre du club developpez.com au sujet du rachat de Whasapp par Facebook : la Commission Européenne autorise le rachat de l'une par l'autre pour un montant de 16,1 milliards de $ au lieu de 16 milliards de $...
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Avatar de byrautor
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 28/06/2017 à 17:27
Je lis :
[Faut arrêter d'habiter dans des patelins qui coûtent des fortunes à la collectivité :p]
Cette remarque me contrarie vraiment. Sans être altruiste on peut tout de même penser à la France qui se désertifie.
Vivez dans vos termitières et ne venez pas profiter de nos espaces (qui vous coûtent) trop cher.
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