La récente vague d’attaques DDoS lancées contre les services du fournisseur DNS Dyn a montré que les objets connectés peuvent être utilisés pour mettre en mal le réseau internet mondial. Avec la prolifération de ces dispositifs connectés, c’est une armée potentielle de bots qui se déploie sur la toile. Et depuis que le code source de Mirai a été rendu public, il semble que les pirates ont tout ce qu’il faut pour lancer des attaques DDoS de grande ampleur.
Sur le site Malware Must Die, des chercheurs en sécurité ont publié un rapport sur un nouveau malware capable de créer des botnets d’objets connectés en s’attaquant aux périphériques IoT (routeurs, systèmes d'éclairage intelligents, caméras de surveillance, etc.) qui utilisent des informations d'identification par défaut ou codées en dur. Pour être plus sophistiqué, ce nouveau malware exploite les codes source de différents autres botnets IoT.
Baptisé Linux/IRCTelnet, le nouveau malware est d’abord basé sur le code source du botnet Aidra. Aidra est l’un des premiers botnets d’objets connectés connus qui, dans le passé, a infecté des périphériques connectés à Internet, y compris des systèmes embarqués, pour effectuer des attaques DDoS. Linux/IRCTelnet utilise également la fonction de scanner Telnet d'un autre bot d’objets connectés connu sous le nom de Bashlight. Et pour détourner les appareils connectés à internet, il utilise les combinaisons de mots de passe et nom utilisateur fournies dans le code source de Mirai, le malware qui a été utilisé dans l’attaque contre Dyn.
« Le malware (le client bot) est conçu pour viser le périphérique IoT via le protocole Telnet », indiquent les chercheurs. Ils affirment également que le botnet utilise différents mécanismes d’attaques comme les inondations UDP (User Datagram Protocol) qui consistent à envoyer un grand nombre de paquets UDP depuis des adresses source usurpées à des ports aléatoires sur un hôte ciblé. Il peut employer bien d’autres méthodes d'attaque, à la fois à travers les protocoles IPv4 et IPv6.
D’après les chercheurs, il pourrait avoir infecté 3500 appareils connectés en seulement 5 jours. Il faut toutefois noter que comme la plupart des bots IoT, Linux/IRCTelnet n'est pas persistant. En d’autres termes, un simple redémarrage pourrait permettre d’effacer le malware sur les appareils infectés. Mais, c’est une solution éphémère puisqu’ils pourront être infectés à nouveau. En effet, une fois qu'un périphérique est infecté, son adresse IP est stockée afin que l’attaquant puisse le réinfecter s'il perd le contact avec le canal de commande et de contrôle. Il faudrait donc prendre des mesures plus efficaces qu’un simple redémarrage, en commençant par exemple par un changement des identifiants de connexion.
Linux/IRCTelnet pourrait être le début d’une nouvelle génération de malwares qui pourraient transformer l’internet des objets en internet des menaces, surtout avec la prolifération des appareils connectés à internet qui par défaut sont sans défense contre ces menaces.
Source : Malware Must Die
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Voir aussi :
Un bogue dans le code source de Mirai pourrait permettre de mettre fin aux attaques par inondation http, première piste de défense active
Le malware Mirai, qui peut créer des botnets d'objets connectés, utilise des gateway Sierra Wireless, qui exhorte à changer les MdP par défaut
Le code source du malware Mirai, qui est responsable de l'attaque DDoS de 620 Gbps lancée contre Krebs, a été publié en ligne
Linux/IRCTelnet, un nouveau malware pour succéder à Mirai
Et qui pourrait avoir infecté environ 3500 appareils connectés en cinq jours
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Et qui pourrait avoir infecté environ 3500 appareils connectés en cinq jours
Le , par Michael Guilloux
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