Le weekend dernier a commencé par une attaque DDoS de grande ampleur lancée contre les services de Dyn, un fournisseur de service DNS. Cette attaque a paralysé une bonne partie du réseau internet des États-Unis avec des répercussions enregistrées en Europe. Considérée comme l’une des plus grandes attaques jamais enregistrées, l’attaque DDoS contre Dyn est venue de plusieurs millions d’adresses IP et s’est appuyée sur des centaines de milliers de dispositifs connectés.
L’envergure de cette attaque a suscité des interrogations chez les autorités américaines qui ont décidé de mener des investigations sur son origine, pensant surtout à une manœuvre d’un pays comme la Russie ou la Chine.
La Russie, parce que le pays a été récemment accusé par les USA d’être l’auteur de plusieurs attaques contre les Américains. Au début du mois d’octobre, l’administration Obama a en effet formellement accusé le gouvernement russe d’être impliqué dans le vol de milliers d’emails. Le directeur US du renseignement national et le chef du département de la sécurité intérieure ont également affirmé être « convaincus » de l’implication du gouvernement russe dans des cyberattaques liées à la campagne présidentielle américaine constatées au cours des derniers mois. Ces attaques ciblaient le Democratic National Committee (DNC), la plus haute instance du Parti démocrate, ainsi que les services chargés des listes électorales dans plusieurs États, dont l’Arizona et l’Illinois.
Mais, il y avait également des raisons de penser que la Chine soit impliquée à cause des antécédents du pays, mais surtout après que le fournisseur chinois XiongMai a avoué que ses appareils ont été détournés pour lancer l’attaque. XiongMai a décidé de rappeler ses produits vulnérables, alors que les médias et certains chercheurs en sécurité accusaient l’entreprise d’être la principale source des dispositifs non sécurisés qui ont été utilisés dans l’attaque. Il faut également noter qu’avec l’aveu du fabricant chinois de composants électroniques, c’était également l’occasion pour certains d’indexer implicitement la Chine, ce qui aurait poussé le ministère chinois de la Justice à se saisir de l’affaire, en menaçant de poursuivre tous les accusateurs occidentaux en justice.
Pendant ce temps, le groupe de hackers baptisé New World Hackers a revendiqué l’attaque DDoS contre Dyn, en expliquant qu’il s’agissait d’un « test de puissance » pour préparer une attaque contre la Russie, accusée d’être impliquée dans les cyberattaques contre les États-Unis. Le groupe, qui serait composé d’une trentaine de personnes réparties en Chine, en Russie et en Inde, a déjà par le passé revendiqué des attaques similaires contre l’État islamique de l’Irak et de la Syrie.
Si New World Hackers est vraiment à l’origine de cette attaque, on peut se demander s’il est parrainé par un État particulier. Mais vu son intention d’attaquer la Russie, on pourrait affirmer qu’il n’est pas parrainé par l’État russe. Il semble d’ailleurs que l’attaque ne serait liée à aucun État, d’après James Clapper, le coordinateur du renseignement américain.
Au cours d'une conférence du centre de recherche Council on Foreign Relations (CFR), celui qui chapeaute toutes les agences américaines du renseignement a été interrogé par le modérateur pour savoir si l’attaque a été lancée par un acteur non étatique. « L’enquête est toujours en cours. Il y a beaucoup de données à amasser », a-t-il répondu dans un premier temps. Il finit toutefois par lâcher le morceau quand la question lui a été posée pour la deuxième fois et avoue que les premières conclusions tendent à faire croire qu’il ne s’agit pas d’un État. « Oui », a-t-il répondu lorsque la question lui a été posée à nouveau. « Mais je ne voudrais pas conclure de façon définitive là-dessus. C’est une première estimation ». Et de poursuivre : « Nous avons ce contraste entre les cyberacteurs les plus sophistiqués, du niveau des États, qui sont clairement la Chine et la Russie, mais qui ont peut-être des intentions plus bénignes. Et puis vous avez d’autres pays qui ont des intentions plus néfastes. Et ensuite arrivent les acteurs non-étatiques qui sont encore plus malsains ».
Sources : L’Express, CBS News
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L'attaque DDoS contre Dyn ne serait pas l'œuvre d'un État
D'après les premières conclusions des États-Unis
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Le , par Michael Guilloux
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