Pour rappel, Mirai se déploie sur des dispositifs vulnérables en analysant en continu internet pour rechercher des systèmes connectés protégés par les identifiants attribués par défaut ou codés directement dans les systèmes. Les dispositifs vulnérables sont alors attaqués par le logiciel qui les transforme en bots, les obligeant à communiquer avec un serveur de contrôle central qui peut être utilisé comme lieu de préparation pour lancer des attaques DDoS puissantes qui peuvent entre autres paralyser un site.
Des sources ont confié à KrebsOnSecurity que Mirai fait partie des deux familles de logiciels malveillants qui sont actuellement utilisés pour constituer rapidement une armée de bots d’objets connectés à internet. L'autre souche dominante dans les logiciels malveillants s’attaquant aux objets connectés est baptisée « Bashlight ». Cette famille fonctionne de la même manière que Mirai en terme de vecteur d’infection : elle pénètre les systèmes en se servant des identifiants (noms d’utilisateur et mot de passe) laissés par défaut sur les dispositifs.
Si les chercheurs ont estimé que cette initiative allait sans doute conduire à une hausse des opérateurs de réseaux de zombies qui vont utiliser ce code pour lancer des attaques contre des consommateurs et de petites entreprises avec des objets connectés compromis, il n’aura pas fallu beaucoup de temps aux cyber criminels pour s’en servir.
En effet, Sierra Wireless, l’équipementier canadien en dispositifs sans fil, a indiqué à ses clients que « Sierra Wireless a confirmé les rapports selon lesquels le malware Mirai infecte les passerelles AirLink utilisant le mot de passe par défaut d’ACEmanager et accessibles depuis Internet ». Par la suite, en se servant de la fonctionnalité de mise à jour du firmware, Mirai récupère une version vérolée qui simplifie ensuite les opérations de contrôle et par conséquent simplifie également l’attaque.
L’ICS-CERT (Industrial Control Systems Cyber Emergency Response Team) a expliqué avoir reçu un bulletin de sécurité émanant du Canadien qui décrivait des mesures d'atténuation pour sécuriser les périphériques Airlink infectés par (ou étant potentiellement vulnérables) le logiciel malveillant Mirai. « Bien que les dispositifs Sierra Wireless ne sont pas la cible du logiciel malveillant, ne pas changer les identifiants attribués par défaut, qui sont accessibles publiquement, peut entraîner la compromission du dispositif », a prévenu l’équipe. Les produits qui sont particulièrement vulnérables au logiciel malveillant sont les passerelles Sierra Wireless LS300, GX400, GX/ES440, GX/ES450, et RV50.
L’ICS-CERT précise qu’aucune vulnérabilité logicielle ou matérielle des passerelles n’est exploitée par Mirai, mais qu’il s’agit d’un problème de gestion de configuration.
Quoiqu’il en soit, voici ce que Sierra recommande aux propriétaires des dispositifs cités ci-dessus :
- redémarrer la passerelle afin d’éliminer un quelconque logiciel Mirai existant ;
- changer immédiatement le mot de passe ACEmanager.
L’entreprise fait également des recommandations sur la façon de protéger le réseau local.
Source : ICS-CERT, Sierra Wireless (au format PDF)
Voir aussi :
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