
En effet, selon le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, Sharan Burrow, l’entreprise sud-coréenne ferait travailler ses employés dans des conditions précaires. L’agence de presse américaine Associated Press basée à Séoul a même effectué une enquête à ce sujet et a rapporté que plusieurs employés travaillant sur des lignes de production de composants électroniques chez Samsung seraient décédés après avoir contracté des maladies comme la leucémie, le lupus, le lymphome, la sclérose en plaques et bien d’autres pathologies.
Et si vous êtes une entreprise tierce avec un syndicat et que vous travaillez avec Samsung, il y a de fortes chances que votre contrat soit « déchiré », souligne Sharan Burrow. Un rapport de 115 pages datant de 2012 et destiné à donner les lignes directrices aux dirigeants de l’entreprise montre les mêmes faits décriés par Sharan. Dans ce rapport, il est clairement établi que la firme aurait établi une politique antisyndicale pour « isoler les salariés », « punir les leaders » ou encore susciter des « conflits internes » afin de freiner les velléités syndicalistes.
Par exemple, l’organisation indépendante non gouvernementale, Asia Monitor Resource Center (AMRC), rapporte que « lorsque quelques travailleurs chez Samsung SDI ont commencé à former un syndicat en 2000, la direction a émis des ordres pour chacun d’eux afin de les expédier outre-mer ». « Ceux qui ont refusé ont été renvoyés pour des raisons disciplinaires. Dans le même temps, Samsung SDI a mis sur écoute les téléphones des travailleurs, les a suivis, a approché leurs familles avec des menaces et des apaisements, et a même mis des dispositifs de suivi de la localisation dans les téléphones mobiles appartenant aux travailleurs ».
Tous ces faits ont poussé Sharan Burrow à affirmer que « Samsung est un business model qui a perdu sa boussole morale, basée sur l’exploitation et l’abus des droits de l’homme dans sa chaîne d’approvisionnement ».
Il faut souligner que Samsung SDI est l’entreprise qui a fabriqué 70 % des batteries défectueuses qui ont entraîné un premier rappel. Certaines personnes établissent un lien entre la politique de l’entreprise et la récente débâcle qu’a connu l’entreprise entrainant la mort prématurée de son modèle Galaxy Note 7.
Le New York Time ajoute que les employés de Samsung qui devaient effectuer des tests afin de déceler les problèmes n’étaient pas autorisés à communiquer entre eux. Samsung les aurait contraints de garder les communications sur les tests hors-ligne, ce qui sous-entend qu’aucun courriel n’était autorisé. Craignant donc des poursuites et des assignations à comparaître, ces derniers auraient donc fait profil bas, chose qui pour certains aurait contribué à ne pas détecter les problèmes liés à ce modèle avant qu’il ne soit envoyé sur le marché.
Source : Confédération syndicale Internationale, New York Time, Rapport Samsung datant de 2012 (PowerPoint), Blog Sharan Burrow, AMRC, Associated Press
Et vous ?


Voir aussi

