
Le lancement des Galaxy Note 7 s’est transformé en catastrophe avec des explosions de batteries qui ont été signalées dans les premiers pays à être servis. Le fabricant a alors réagi en demandant le retour des appareils livrés. Peu de temps après, de nouveaux dispositifs ont été expédiés pour permettre aux utilisateurs de remplacer les appareils défectueux. Samsung a prétendu en effet avoir détecté et corrigé le problème au niveau de la batterie qui était à l’origine des explosions. Mais les incidents se sont propagés aux nouveaux dispositifs, continuant de plonger le fabricant sud-coréen dans la pire crise de son histoire.
Alors que certains opérateurs de télécommunication, notamment AT&T et T-Mobile, ont décidé d’arrêter les ventes et échanges de Galaxy Note 7, les décisions se sont accélérées chez le constructeur Android. Samsung a d’abord décidé d’arrêter de manière temporaire la production de Galaxy Note 7. L’annonce officielle a été faite hier par Yonhap News Agency, la plus grande agence de presse en Corée du Sud. Dans la même journée, Samsung a également demandé à tous ses partenaires dans le monde entier d'arrêter les ventes et échanges de Galaxy Note 7 pour éviter de mettre en péril la sécurité de ses clients. Juste le lendemain de cette annonce, Samsung annonce maintenant la suspension définitive de la vente et de la production de ses Galaxy Note.
Il va donc falloir rattraper le coup qui est déjà parti, c’est-à-dire rappeler tous les appareils en circulation et surtout rembourser les clients et, logiquement, les partenaires pour les dispositifs défectueux qu’ils détiennent dans leurs magasins. Combien cela va donc coûter à la société ? D’après les calculs des analystes du Crédit Suisse, l'arrêt définitif de la commercialisation des Galaxy Note 7 représente la vente perdue d'environ 19 millions de téléphones, soit environ 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Par ailleurs, Samsung fait face à des poursuites judiciaires aux États-Unis par des consommateurs qui réclament des dommages et intérêts résultant d'un smartphone défectueux. « Ils doivent écrire à chaque consommateur pour s'excuser et proposer une forme de dédommagement... Ce sera clairement onéreux pour le groupe qui n'a pas d'autre choix s'il ne veut pas finir comme Nokia et Blackberry », estime Stephen Robb, associé au cabinet d'avocats britannique Weightmans.
Cette perte financière n’est toutefois pas un problème pour une entreprise comme Samsung qui a une capitalisation boursière qui s'élève à 235 milliards de dollars et un cash de 69 milliards de dollars. La perte est donc surmontable. Le vrai problème n’est donc pas ce que va perdre la société en termes de chiffre d’affaires aujourd’hui, mais plutôt l’impact que ce fiasco pourrait avoir sur la vente des autres appareils Samsung, sur la vente de la division Hardware du Sud-Coréen et sur l’image globale de la société.
Sources : The Telegram, Reuters France, The Wall Street Journal