
Le samedi 8 octobre, la Turquie a bloqué une fois encore les principaux services de stockage en ligne et d’hébergement de code après une fuite d’emails privés appartenant au ministre de l’Énergie et les Ressources naturelles Berat Albayrak qui est aussi le beau-fils du président turc Recep Tayyip Erdogan. Maintenant opérationnels, GitHub, Microsoft OneDrive et Dropbox ont été bloqués brièvement par le gouvernement turc, afin d’empêcher l’accès aux 57 000 emails ayant fuité. Google Drive aurait également été concerné par cette décision de censure, mais le service est resté accessible pour certains utilisateurs.
Ce blocage a affecté lourdement les utilisateurs qui utilisent ces services que ça soit sur mobile ou sur ordinateur afin d’archiver leurs photos, partager des documents professionnels et signer des contrats. Des services comme Dropbox et Drive sont lourdement intégrés à d’autres plateformes, ce qui veut dire qu’elles ont été affectées par ce blocage également. Enfin, le portail de développeurs Open Source GitHub est utilisé par une panoplie de systèmes et startups.
Cette censure survient après que le groupe de hackers activistes RedHack a publié en ligne plus de 17 GB de données. Le groupe lié au mouvement communiste turc prétend que ces données ont été tirées de trois comptes email tous appartenant au ministre Berat Albayrak. Ces données mettent en évidence l’existence de la “Twitter troll army”, constituée par des membres du parti de l’AKP ; ils attaquent rigoureusement toute personne critiquant le président turc. The Daily Dot qui affirme avoir reçu les emails en question a dit que la fuite montre comment Erdogan a usé de sa position afin d’influencer les médias, avec la publication d’informations triées sur le volet par des journaux pro-gouvernement. « Une cour d’Ankara a involontairement confirmé l'authenticité de la fuite dans un ordre de justice concernant l’investigation sur des membres de RedHack », a dit The Daily Dot.
Cette mesure de censure touchant les services majeurs du cloud survient alors que les appels se font de plus en plus pressants en Turquie pour la mise en place de versions locales des principaux médias et réseaux sociaux. En juillet, des Turcs d’extrême droite ont appelé à mettre en place une alternative turque à Twitter pour remplacer le service américain.
Source : Turkey Blocks - The Daily Dot
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