
Twitter a commencé à pressentir des acquéreurs potentiels après une série de trimestres durant lesquels les revenus et la croissance de la base d’utilisateurs ont stagné. Cette situation a poussé le conseil d’administration de la firme à recourir aux services de Goldman Sachs et Allen & Co en vue de trouver un acquéreur, bien que cette décision n’a pas eu l’unanimité au sein du management, avec notamment le camp de Jack Dorsey, l’actuel PDG de la firme, opposé à cette mise en vente. Selon Bloomberg, Twitter a également envisagé d’autres solutions, comme la cession d’actifs jugés non importants pour l’activité de l’entreprise.
La semaine dernière, durant la conférence d’investisseurs de Salesforce, ces derniers ont manifesté leur désaccord avec l’idée d’un possible rachat de Twitter. Le réseau à l’oiseau bleu souffre de plusieurs problèmes de croissance ; la plateforme elle-même est remise en cause en raison de nombreuses pratiques qui n’aident pas à engager les utilisateurs, à savoir la prolifération des faux comptes et surtout la tolérance à l'intimidation et au harcèlement. Tout acquéreur devrait également adresser des effectifs dont le management a été bousculé plusieurs fois.
Avec Salesforce qui vient de se retirer, c’est donc le tour de table des acquéreurs potentiels de Twitter qui s’achève, brisant la volonté des investisseurs qui espéraient voir un accord de rachat se concrétiser. Désormais, la société devra laisser de côté l’idée de rachat et chercher d’autres volets de croissance. Le réseau cherche à attirer de nouveaux visiteurs en se focalisant sur le streaming de vidéos en direct de sports, politiques et de divertissement. Les visiteurs n'ayant pas de compte Twitter pourront ainsi utiliser le service et permettre au réseau social de doper ses recettes de publicité sur les vidéos.
Cette stratégie n’a pas encore donné ses fruits pour le réseau social, la base d’utilisateurs et d’annonceurs stagne toujours. « Le manque de croissance des utilisateurs et l’engagement montrent que les initiatives de Jack n’ont pas été efficaces jusqu’à maintenant », a dit Robert Peck, un analyste de SunTrust Robinson Humphrey Inc. « Si cette idée de vidéos en direct ne marche pas, alors qu’est-ce qui va aider Twitter à renouer avec la croissance ? »
Le cours de l’action de Twitter a plongé de 20 % durant les deux derniers jours de la semaine dernière après que Google, Disney et Apple n’ont pas été en lice pour un possible rachat. Le cours du titre est passé de 19,85 dollars au vendredi à 17,28 lors des échanges hors marché ce lundi. À ce prix, la firme est évaluée à 12,23 milliards de dollars, loin des 53 milliards de dollars qu’elle avait atteints à son pic en décembre 2013.
Source : Bloomberg - Reuters
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