En juin dernier, Microsoft a annoncé avoir entamé le rachat de LinkedIn pour un peu plus de 26 milliards de dollars, une opération qui devrait être finalisée avant la fin de l’année. Mais que va faire la firme de Redmond avec LinkedIn ? C’est la première question que beaucoup se sont posée alors que de nombreux observateurs y voyaient une attraction par les données du réseau social de professionnels.
Avec sa disposition à payer plus d’argent pour s’offrir la plateforme de LinkedIn, Salesforce semble ne pas avoir digéré sa défaite face à celui qui s’annonce comme un concurrent sérieux dans le domaine des CRM en particulier et des SaaS en général : Microsoft. D’après un email de Satya Nadella après l’annonce de l’acquisition de LinkedIn, cela va permettre « d’accélérer la croissance de LinkedIn, mais aussi [celle] de Microsoft Office 365 et Dynamics ». De quoi rendre furieux Salesforce et son PDG Marc Benioff.
Alors que Microsoft devrait obtenir l’approbation de la Commission européenne de la concurrence sur le rachat de LinkedIn dans les prochaines semaines, Salesforce semble déterminé à saboter l’opération de Redmond. Dans un communiqué, Burke Norton, le directeur des affaires juridiques de Salesforce, a demandé un examen plus approfondi du rachat de LinkedIn, mettant en avant une menace pour l’innovation et la concurrence.
Burke Norton explique en effet qu’en s’appropriant « les données uniques de LinkedIn sur plus de 450 millions de professionnels situés dans plus de 200 pays, Microsoft sera en mesure d’empêcher des concurrents d’accéder à ces données et, ce faisant, obtiendra un avantage concurrentiel injuste ». Le fournisseur de solutions CRM croit que le rachat de LinkedIn par Microsoft « pose d’importants problèmes de confidentialité des données et antitrust qui doivent être profondément examinés par les autorités de la concurrence et la protection des données aux États-Unis et dans l’Union européenne ».
Il semble toutefois que la tentative de Salesforce d’annuler le rachat de LinkedIn par Microsoft arrive un peu tard, notamment aux États-Unis, au Canada et au Brésil. D’après Brad Smith, le directeur des affaires juridiques de Microsoft, « le contrat a déjà été autorisé à être finalisé aux États-Unis, au Canada et au Brésil », et la firme « est déterminée à travailler pour créer une concurrence basée sur les prix sur un marché des CRM où Salesforce est le principal fournisseur », une position qui lui permet de pratiquer des prix élevés.
Après la validation de l'opération par les régulateurs américain, canadien et brésilien, le seul obstacle possible pourrait donc venir de l'Europe. En effet, Salesforce fait entendre sa voix alors que la Commissaire européenne à la concurrence a décidé de « surveiller de très près » les entreprises qui collectent les données personnelles, pour éviter d’éventuelles entraves à la concurrence. « Les entreprises qui utilisent des big data doivent respecter les règles », a-t-elle indiqué. Mais comment Margrethe Vestager compte-t-elle procéder ?
Si aucun plan précis n’a été dévoilé, la Commissaire européenne à la concurrence évoque la possibilité de « commencer à examiner les fusions incluant des données valorisables, même si les entreprises qui possèdent [ces données] n'ont pas un chiffre d'affaires important ». Cela veut dire que l’acquisition de LinkedIn par Microsoft n’est pas en dehors du viseur de Margrethe Vestager.
D’après Reuters, la durée de l’examen du rachat de LinkedIn par la Commission européenne ne devrait pas excéder 25 jours ouvrés. Mais cela pourrait s’étendre à quatre mois, si elle note de sérieux problèmes.
Sources : Reuters, ARTE TV
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
Microsoft va racheter LinkedIn pour 26,2 milliards de dollars, mais pourquoi la firme de Redmond s'intéresse-t-elle au réseau professionnel ?
Salesforce veut bloquer le rachat de LinkedIn par Microsoft
Le fournisseur de solutions CRM demande un examen plus approfondi de l'Union européenne
Salesforce veut bloquer le rachat de LinkedIn par Microsoft
Le fournisseur de solutions CRM demande un examen plus approfondi de l'Union européenne
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !