Notons que la NHTSA a préféré adopter les définitions de la SAE International (anciennement Society of Automotive Engineers) pour les niveaux d'automatisation. Rappelons que cette organisation, qui compte plus de 84 000 membres dont des ingénieurs, des chefs d'entreprise, des professeurs et des étudiants de plus de 97 pays, a pour vocation d’échanger des informations et des idées pour tout ce qui concerne l'ingénierie des véhicules, par exemple dans le domaine de l'automobile ou dans celui de l'aéronautique.
Le document va se référer aux six niveaux d’automatisation de la SAE, notamment :
- Automatisation de niveau 0 : le conducteur fait tout, aucune fonction n’est automatisée ;
- Automatisation de niveau 1 : le conducteur à toujours le contrôle du véhicule mais un système automatisé peut quelquefois l’assister sur certaines tâches de conduite ;
- Automatisation de niveau 2 : un véhicule disposant d’un système automatisé peut diriger certaines tâches de conduite, tandis que le chauffeur continue de surveiller l’environnement de conduite et effectue le reste des tâches de conduite ;
- Automatisation de niveau 3 : un système automatisé peut effectuer à la fois certaines tâches de conduite et surveiller l’environnement de conduite dans certains cas, mais le chauffeur humain doit être près à reprendre le contrôle à la demande du système ;
- Automatisation de niveau 4 : un système automatisé peut conduire et surveiller l’environnement de conduite, l'humain n'a pas besoin de reprendre le contrôle, mais le système automatisé ne peut fonctionner que dans certains milieux et dans certaines conditions ;
- Automatisation de niveau 5 : le système automatisé peut conduire dans les mêmes conditions qu’un conducteur humain.
Le document comprend également une liste de 15 domaines sur lesquelles les constructeurs sont invités à se conformer. Il s’agit entre autres des données d’enregistrement (et la capacité de les partager), les garanties de confidentialité adéquates, la cybersécurité, les interfaces homme-machine, la sécurité du système, etc.
Les constructeurs de véhicules autonomes devront également documenter la compétence comportementale de leurs systèmes pour un large éventail de conditions de conduite normales. En plus de cela, ces entreprises devront suivre les capacités d'évitement de collision et être près à retirer le véhicule en cas d’un dysfonctionnement du système. La NHTSA aborde également la nécessité des mises à jour software et hardware.
En gros, dans ce document de 114 pages, les constructeurs et entreprises technologiques sont invités à partager une grosse quantité de données avec le gouvernement sur des aspects comme la sécurité. Les réactions de l’industrie n’ont pas été unanimes : même si la plupart a été ravi de voir une telles initiatives, certains acteurs ont décidé de garder leurs commentaires en réserve pour pouvoir élaborer une réponse adéquate qu’ils vont publier dans le délai de 60 jours qui est imparti au public.
« Nous saluons les régulateurs pour avoir cherché à mettre en œuvre une approche flexible qui encourage le développement de l'évolution rapide des innovations en matière de sécurité afin de profiter de ces avantages rapidement », a déclaré l'Intelligent Coalition Car, un groupe d’actionnaires basé à Washington DC qui comprend des constructeurs automobiles, des entreprises technologiques ainsi que des entreprises de communications. « Nous savons qu'il y a encore beaucoup de discussions à venir sur des questions telles que le comportement du conducteur, le spectre, la vie privée et l'utilisation des données, et l'harmonisation de la réglementation. La ICC et nos membres nous réjouissons de continuer à travailler avec les organismes de réglementation pour apporter les avantages sociétaux des véhicules automatisés à nos routes »..
David Strickland, l'avocat général de la Coalition Self-Driving for Safer Streets, qui représente Google, Uber, Ford, Lyft et Volvo, a refusé de faire un commentaire sur les exigences en matière de partage de données, en disant que son groupe présenterait une réponse détaillée à un moment au cours de la période de 60 jours pendant laquelle le public peut faire des commentaires. D’une manière générale, il a déclaré que « les données vont être extrêmement importantes durant ce processus ». « Il y a des données de la concurrence, il y a des informations commerciales confidentielles, il y a un certain nombre d'aspects qui doivent être respectés. Mais d'autre part, la sécurité est la priorité numéro un », a-t-il continué.
Source : guide proposé par la NHTSA
Voir aussi :
Des hackers contrôlent toutes les fonctions d'une Tesla Model S, y compris le système de freinage, grâce à une attaque à distance