Aujourd’hui, Adblock Plus a décidé d’aller un peu plus loin dans son programme de Publicité Acceptable en se dotant d’une plateforme d’ad-exchange, permettant de mettre en relation des éditeurs qui souhaitent vendre leurs espaces publicitaires disponibles au meilleur prix et les annonceurs qui cherchent à acheter au plus bas prix. La plateforme baptisée « Acceptable Ads Platform » va permettre de déployer largement les annonces acceptables. Le programme actuel a en effet vu sa portée limitée à cause du long processus par lequel les sites pouvaient s’inscrire pour afficher des publicités acceptables.
Avec l’Acceptable Ads Platform, les annonceurs pourront atteindre plus facilement les utilisateurs d’Ablock Plus, et la société cible notamment ceux qui ne bloquent pas les publicités non intrusives. Till Faida, le PDG d’Eyeo GmbH explique en effet qu’il y a deux types d’utilisateurs de bloqueurs de contenus : ceux qui bloquent les annonces non intrusives et ceux qui ne le font pas. Son objectif est donc d’atteindre les derniers. D’après la FAQ dédiée à la nouvelle plateforme, il sera donc toujours possible pour les utilisateurs de continuer à bloquer toutes les publicités.
Dans un billet de blog, Ben Williams d’Adblock Plus explique « cela permettra de rendre l’inscription sur la liste blanche plus rapide et plus simple ». La plateforme d’ad-exchange « permettra de réduire le processus d’inscription sur la liste blanche de quelques semaines à quelques secondes, et tout ce dont les éditeurs auront à faire est d’intégrer une seule ligne de code », dit-il. De manière pratique, les éditeurs et les blogueurs pourront choisir sur la plateforme des annonces acceptables qu’ils peuvent glisser et déposer sur leurs sites.
Dans l’ensemble, il n’y a rien de nouveau à part le fait que cela permettra à Adblock Plus de servir plus de publicités. L’entreprise pourra donc se faire 30 % de commission sur un plus grand nombre d’annonces. En ce qui concerne sa part, Adblock Plus a en effet répondu dans sa FAQ que c’était « les mêmes 30 % qui ont toujours été versés à travers l’initiative de publicités acceptables ». La société estime encore que sa nouvelle plateforme est un moyen d'aider les éditeurs à récupérer des recettes publicitaires perdues à cause du blocage des publicités, en offrant aux utilisateurs des annonces moins intrusives. Mais qu'en pensent les utilisateurs d'Ablock Plus ?
Le lancement de cette plateforme est en phase bêta, mais avec la nouvelle direction, certains utilisateurs d'Adblock Plus voient du coup d’un mauvais œil le concept d’annonces acceptables. En réponse au billet de Ben Williams, certains utilisateurs disent avoir définitivement désinstallé l'outil pour se tourner vers d'autres bloqueurs de contenu. Un utilisateur mécontent compare même la décision d'Ablock Plus au fait de « vendre des préservatifs pour des grossesses acceptables ». « Vous devriez changer de nom », s'insurge un autre utilisateur, étant donné que le programme qui est supposé bloquer les annonces a décidé de les afficher. Le nom Adblock « sera un mensonge maintenant », a-t-il ajouté.
Après tout, c’est probablement les utilisateurs qui ont mal accueilli la nouvelle qui ont réagi. On ne peut donc généraliser leurs opinions à l’ensemble des utilisateurs d’Adblock Plus. Toutefois, on pourrait également se demander quelle est la différence entre la nouvelle initiative d’Adblock Plus et celle que Facebook a annoncée dernièrement pour servir la publicité aux utilisateurs de bloqueurs de contenus. Alors qu’Adblock Plus a décidé de servir des « publicités acceptables », Facebook a décidé de supprimer les « mauvaises publicités », en donnant également la possibilité aux utilisateurs de choisir le type de publicités qu’ils désirent voir. Et comme l’explique le géant des réseaux sociaux, il faut comprendre par mauvaises publicités, des annonces qui cachent le contenu que les utilisateurs essaient de lire, qui ralentissent le temps de chargement du contenu légitime ou qui essaient de vendre aux utilisateurs des choses qui ne les intéressent pas. Dans les deux cas, les deux entreprises acceptent le fait que la publicité est nécessaire, et plutôt que de les bloquer, elles ont choisi de les améliorer, selon certains critères, pour continuer à les servir aux internautes utilisant des bloqueurs.
La plateforme d’annonces acceptables a été mise en œuvre avec l’aide de la firme de technologie publicitaire ComboTag. D’après le quotidien The Wall Street Journal, Google s'est joints à Adblock Plus pour l’aider à vendre les espaces publicitaires à partir de la nouvelle plateforme d’ad-exchange. Google et Microsoft feraient également partir des annonceurs qui payent pour voir leurs annonces figurer sur la liste blanche.
Sources : Adblock Plus, The Wall Street Journal, Acceptable Ads Platform
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