MySQL fait partie des systèmes de gestion de bases de données les plus utilisés du monde, que ça soit par le grand public ou par les professionnels. De nombreuses entreprises comme Google, Facebook, Yahoo, YouTube, Adobe, l’utilisent encore pour gagner du temps et faire tourner leurs larges sites web, malgré l’émergence et la montée en puissance de nouvelles solutions, notamment les systèmes de gestion de bases de données NoSQL. MySQL est également plébiscité par les petites entreprises en raison de son prix d'implantation nettement inférieur, qui fait de ce système une solution simple et peu onéreuse à mettre en œuvre pour des applications non critiques.
Le chercheur de sécurité polonais Dawid Golunsku a dévoilé deux vulnérabilités dans MySQL, compromettant la sécurité des serveurs. Le chercheur a détaillé l’une des failles de sécurité et a décrit sa méthode d’exploitation. Oracle n’a toujours pas corrigé les deux vulnérabilités, malgré le fait qu’elles ont été signalées il y a plus de quarante jours.
La première vulnérabilité affecte « tous les serveurs MySQL en configuration par défaut dans toutes les versions de MySQL (5.7, 5.6 et 5.5), dont les dernières versions ». Les variantes liées à MySQL, MariaDB et PerconaDB, n’ont pas été épargnées par cette vulnérabilité, néanmoins, des correctifs leur ont été appliqués.
« Une exploitation réussie [de la vulnérabilité CVE-2016-6662] permettrait à un attaquant d'exécuter du code arbitraire avec les privilèges root, ce qui lui permettrait de compromettre entièrement le serveur », explique le chercheur. La faille CVE-2016-6662 peut être exploitée si un hacker a accès à une connexion authentifiée à une base de données MySQL (à travers une connexion réseau ou une interface web comme phpMyAdmin) ou une injection SQL, même avec les modules SELinux et AppArmor installés. Les attaquants peuvent injecter des réglages malicieux dans les fichiers de configuration MySQL, my.cnf, le but étant d’acquérir l’accès root et d'exécuter un code malicieux additionnel. Cette vulnérabilité fait surface 13 ans après qu’un correctif avait été déployé pour remédier à un problème similaire.
Le chercheur a révélé également l’existence d’une seconde faille, néanmoins il n’est pas entré en détail sur la méthode de son exploitation. « Il est à noter que des attaquants peuvent utiliser l'une des autres failles découvertes par l'auteur de ce bulletin, auquel a été assigné l'identifiant CVE CVE-2016-6663 et est en attente de publication. Cette faille facilite la création d'un fichier /var/lib/mysql/my.cnf au contenu arbitraire, sans besoin du privilège FILE ».
Oracle n’a toujours pas adressé officiellement ces vulnérabilités, même si un correctif de sécurité a été publié il y a quelques jours, afin de limiter le risque. Il parait qu’Oracle a secrètement corrigé quelques bogues révélés par Golunski, en limitant les emplacements valides pour charger une bibliothèque au démarrage du service incriminé et en empêchant la génération des fichiers de configuration .ini ou .cnf par la base de données. Même avec ce correctif (MySQL 5.6.33, 5.7.15 et 5.5.52 ?) , le risque reste élevé, surtout avec la persistance d’une deuxième faille non encore détaillée. Si Golunski a révélé l’existence de la vulnérabilité après un mois et demi, avec un prototype limité, c’est pour mettre en garde les utilisateurs afin qu’ils puissent se protéger.
Il faut rappeler que des forks de MySQL, comme par exemple MariaDB et PerconaDB, ont été aussi notifiés de l’existence de la vulnérabilité, et ont déjà pu déployer des correctifs pour corriger les deux failles.
Source : Legalhackers
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Faille de sécurité : MySQL peut donner les privilèges root à des hackers
Et il n'y a toujours pas de correctif
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Le , par Coriolan
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