Mise à jour le 03 / 09 / 2016 : les États-Unis sont derrière l'espionnage de la France, a confirmé l'ancien directeur technique de la DGSE
Les États-Unis étaient bel et bien derrière l'espionnage de l'Élysée pendant des années, c'est ce qu'a révélé Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, le service de renseignement extérieur français, durant une conférence devant les élèves de l'école d'ingénieurs Centrale-Supélec. Entre 2006 et 2012, la NSA a espionné trois présidents français, mais personne n'a pu prouver réellement l'implication des Américains dans ce piratage. « Le responsable de la sécurité informatique de l'Élysée nous a demandé de l'aide. On a vu qu'il y avait un malware », relate Bernard Barbier. Après analyse, continue Bernard Barbier, « j'en suis venu à la conclusion que cela ne pouvait être que les États-Unis ».
« J'ai reçu l'ordre du successeur de M. Sarkozy d'aller aux États-Unis les engueuler. On était sûr que c'était eux. À la fin de la réunion, Keith Alexander [directeur de la NSA] n'était pas content. Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu'il était déçu, car il pensait que jamais on ne les détecterait et il ajoute : 'Vous êtes quand même bons' », poursuit-il. En d'autres termes, il admet que les Américains étaient derrière ce piratage. Au passage, Barbier a profité de la conférence pour révéler que la France a mené une vaste opération d'espionnage informatique depuis 2009, notamment sur le Canada. « Les Canadiens ont fait du “reverse” [remonter la trace informatique] sur un “malware” qu’ils avaient détecté. Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son “malware” “Babar” et avait signé “Titi”. Ils en ont conclu qu’il était Français. Et, effectivement, c’était un Français. »
Les États-Unis étaient bel et bien derrière l'espionnage de l'Élysée pendant des années, c'est ce qu'a révélé Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, le service de renseignement extérieur français, durant une conférence devant les élèves de l'école d'ingénieurs Centrale-Supélec. Entre 2006 et 2012, la NSA a espionné trois présidents français, mais personne n'a pu prouver réellement l'implication des Américains dans ce piratage. « Le responsable de la sécurité informatique de l'Élysée nous a demandé de l'aide. On a vu qu'il y avait un malware », relate Bernard Barbier. Après analyse, continue Bernard Barbier, « j'en suis venu à la conclusion que cela ne pouvait être que les États-Unis ».
« J'ai reçu l'ordre du successeur de M. Sarkozy d'aller aux États-Unis les engueuler. On était sûr que c'était eux. À la fin de la réunion, Keith Alexander [directeur de la NSA] n'était pas content. Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu'il était déçu, car il pensait que jamais on ne les détecterait et il ajoute : 'Vous êtes quand même bons' », poursuit-il. En d'autres termes, il admet que les Américains étaient derrière ce piratage. Au passage, Barbier a profité de la conférence pour révéler que la France a mené une vaste opération d'espionnage informatique depuis 2009, notamment sur le Canada. « Les Canadiens ont fait du “reverse” [remonter la trace informatique] sur un “malware” qu’ils avaient détecté. Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son “malware” “Babar” et avait signé “Titi”. Ils en ont conclu qu’il était Français. Et, effectivement, c’était un Français. »
Alliés des États-Unis ou non, l’espionnage de la National Security Agency (NSA) ne semble pas avoir de limites. Des documents qui viennent d’être publiés par le site WikiLeaks montrent en effet que les présidents français et des hauts placés dans le gouvernement ont été espionnés par la NSA.
Les documents concernent les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, mais aussi des ambassadeurs français aux USA et à l’ONU. Plusieurs autres hauts cadres français ont été également espionnés par la NSA selon une liste de cibles définie par l’agence d’espionnage.
Présidents et hauts cadres français ont été mis sur écoute téléphonique depuis au moins 2006, de sorte à recueillir leurs conservations professionnelles et même privées. Les documents divulgués par WikiLeaks donnent les détails de conversations des membres du gouvernement sur des questions politiques et financières critiques pour la France et la communauté internationale. « On y retrouve la crise financière mondiale, la crise de la dette grecque, la gestion politique et le futur de l'Union européenne, les relations entre le gouvernement de François Hollande et celui d'Angela Merkel, les efforts des Français pour influencer la liste des dirigeants de l'ONU, l'implication française dans le conflit en Palestine, et le différend entre les gouvernements français et américain sur l'espionnage des USA en France », a écrit WikiLeaks dans un communiqué de presse.
Dans le top 5 des conversations interceptées par la NSA, un document datant de mai 2012 montre que François Hollande a contourné Angela Merkel pour tenir une réunion secrète avec les responsables français sur la sortie de la Grèce de la zone euro.
Une autre conservation interceptée en mars 2010 révèle le mécontentement du président Sarkozy à cause de la réticence d’Obama de parvenir à un accord de coopération sur les renseignements entre les deux pays. La conversation entre l’ambassadeur de la France à Washington et un conseiller de Sarkozy révèle encore la frustration de Sarkozy face à la volonté du gouvernement US de continuer à espionner la France.
La NSA aurait également intercepté en 2006 une conversation dans laquelle le président Chirac a donné des instructions au ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy pour une rencontre avec le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon. Douste-Blazy devait demander à Ban Ki-Moon la nomination de M. Terje Roed-Larsen comme adjoint du secrétaire général ou le placer à un autre poste de responsabilité égale.
Une autre communication interceptée par la NSA en juin 2011 révèle encore que Sarkozy était déterminé à reprendre les discussions entre Israël et la Palestine, même sans la participation des États-Unis.
Le dernier du top 5 selon le classement de WikiLeaks, montre que la NSA a aussi intercepté une communication dans laquelle Nicolas Sarkozy blâmait les USA pour leur responsabilité dans la crise économique mondiale. Et la France, en tant que président de l’UE à cette époque devait prendre les rênes pour trouver des solutions.
Si la provenance des documents n’a pas été révélée, il semble qu’ils soient issus de l’archive d’Edward Snowden.
Dans un message adressé aux internautes, le fondateur de WikiLeaks donne encore l’impression de savoir plus qu’il en a dit. Il laisse en fait penser que ces révélations ne sont que le début et d’autres documents sur l’espionnage du gouvernement français par la NSA pourraient être publiés dans un futur proche. « Le peuple français a le droit de connaitre que son gouvernement et ses élus sont sujets à une surveillance hostile provenant d'un supposé allié. Nous sommes fiers de notre travail avec des médias français : Libération et Médiapart, en vue de porter cette histoire à la connaissance du public », a déclaré le fondateur de WikiLeaks Julian Assange. « Les lecteurs français peuvent s'attendre à des révélations régulières et plus importantes dans un avenir proche », a-t-il ajouté.
Si le gouvernement US a refusé de commenter, les responsables français quant à eux se réunissent d’urgence ce mercredi pour discuter de ces révélations, qui pourraient sérieusement bouleverser les relations diplomatiques entre les deux pays.
Source : WikiLeaks - Le Monde
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