De nombreux utilisateurs de YouTube accusent le géant de la vidéo sur internet de censure de leurs contenus ce qui aurait pour conséquence directe pour eux une baisse de leurs revenus. C’est un jeune américain qui a fait état de sa frustration dans une vidéo publiée le 31 août dernier et qui a été visionnée plus de 3 millions de fois depuis sa publication. À la suite de la parution de cette vidéo sur le site, YouTube a adressé un courriel au jeune vidéaste l’informant que certaines de ses vidéos avaient été « démonétisées ». Cela signifie que YouTube retire la publicité placée sur ces vidéos, et prive ainsi son auteur des revenus qu’elle génère. Le géant de la vidéo sur le net procède à cette opération si une vidéo est considérée comme ne répondant pas aux exigences qu’il a fixées.
Nombreux sont les vidéastes qui se disent ne pas comprendre les agissements de YouTube et tiennent à faire connaitre leur mécontentement auprès du site de vidéo en ligne de Gooogle. L’auteur de la vidéo aux 3 millions de vues déclare qu’ « après dix ans, j’ai l’impression d’avoir été poignardé dans le dos ». Un autre youtubeur du nom de Luke Cutforth renchérit en disant que « YouTube a désactivé les publicités de mes vidéos sur la dépression parce que les publicitaires ne l’aiment pas. Pour lui, même si la dépression n’est pas “un sujet qui soit assez joli pour les annonceurs », cela ne justifie nullement que sa vidéo soit « censurée ».
Pour information, certaines règles ont été définies par YouTube sur les contenus et toute dérogation à l’une d’entre elles peut entrainer que le géant de la vidéo en ligne refuse d’afficher de publicité sur la vidéo concernée et donc de priver son auteur de revenus. Ainsi, les contenus sexuellement explicites, « y compris la nudité et l’humour sur le sexe », sont exclus, tout comme la violence, le « langage vulgaire » et la promotion des drogues. Enfin, YouTube retire la publicité sur « les sujets et événements controversés, ce qui inclut des sujets relatifs à la guerre, aux conflits politiques, aux catastrophes naturelles et tragédies, même si aucune image explicite n’est montrée », d’après le site.
YouTube n’a cependant pas dit de manière précisée, dans les messages envoyés aux vidéastes, la raison exacte qui, à chaque fois, l’a poussé à démonétiser leurs vidéos. Pour le cas de Philip DeFranco, dont les vidéos sont dans la liste des vidéos concernées par la démonétisation, certaines évoquaient par exemple la sortie de prison d’un violeur ou encore un récent accrochage du chanteur Chris Brown avec la police. Le youtubeur français Doc Seven a quant à lui été surpris de voir sa vidéo sur les événements marquants de l’année 1991 démonétisée. Il déclare cependant, sur son compte Twiter, qu’il « pense avoir compris ». Le vidéaste français confie que le problème viendrait peut-être du fait que la vidéo évoquait la guerre du Golfe.
Après la vidéo très consultée de Philip DeFranco, suivie des réactions d’autres youtubeurs parfois très populaires, de nombreux internautes, vidéastes ou non, ont rejoint la fronde, critiquant le « politiquement correct » qui, selon certains, irait « trop loin ». Le hashtag #YouTubeIsOverParty a ainsi rassemblé des milliers de tweets. Cependant ces réactions n’ont pas l’air d’inquiéter le géant américain de la vidéo en ligne qui n’a rien changé, ces derniers jours, à sa politique de monétisation des contenus. Contrairement à une idée que font circuler beaucoup d’internautes, l’entreprise n’a pas durci ses règles ni leur application, assure la société à plusieurs reprises depuis le début de cette vague de mécontentement qui ne cesse de prendre de l’ampleur. YouTube a tout de même expliqué avoir modifié la façon dont elle informait les youtubeurs de cette démonétisation. Alors qu’auparavant, l’entreprise désactivait les publicités sans les prévenir, elle a récemment décidé de leur envoyer un courriel. Cette décision pour YouTube a été prise pour que « la démonétisation des vidéos soit plus lisible pour les créateurs ». Cette volonté de transparence dans sa politique de démonétisation n’aura pas eu l’effet escompté, car ayant déclenché de la part des internautes une incompréhension et un sentiment d’injustice.
La société américaine a aussi déclaré qu’elle souhaite donner la possibilité aux créateurs de contenus « de faire appel plus facilement » dans le cas où ils se sentiraient lésés pour réclamer une réparation du préjudice éventuellement subi et espérer rentrer dans leurs droits. En effet, il est effectivement possible pour eux, en cas de démonétisation, de demander à ce que leur situation soit réévaluée, assure la société. Dans les heures qui ont suivi la publication de cette vidéo dénonciatrice, certains vidéastes ont même annoncé que la publicité avait finalement été réactivée sur leurs vidéos tandis que d’autres continuent d’attendre.
Source :
, Règles YouTube sur les contenus, Twitter
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Le , par Victor Vincent
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