Campaign for Accountability (CfA) est une organisation américaine à but non lucratif, gardienne de l’éthique et de la responsabilité du gouvernement des États-Unis. En avril dernier, CfA a informé les médias du lancement de Google Transparency Project. Il s’agit d’une initiative US dont la mission est de s’attaquer à Google en exposant les décisions secrètes du gouvernement et du géant de la recherche en ligne, et comment celles-ci pourraient affecter la vie des Américains. Il s’agit donc de mettre à nu le lobbying exercé par la firme de Mountain View auprès du gouvernement, ce qui peut être une bonne chose du point de vue de la transparence. Mais le problème est que les personnes en charge du projet n’ont pas voulu divulguer les noms de leurs sponsors, les personnes ou organisations qui financent le projet. Ce qui reste tout de même étrange, vu que le projet lui-même parle de transparence.
En collaboration avec certains médias de renom, Google Transparency Projet (GTP) a publié de nombreux articles sur les relations de Google avec la Maison-Blanche ou encore l’US Digital Service, une partie du bureau exécutif du Président US chargé de fournir des services de consultation aux organismes fédéraux sur les technologies de l'information. Le projet fait également le tour du Web pour rassembler certains articles sur Google afin de montrer au public l’image voulue du géant de la recherche en ligne. Au-delà du lobbying de Google aux États-Unis, GTP s’intéresse également aux relations publiques de Google en Europe. Sur son site par exemple, le GTP a recensé des articles des quotidiens français Le Monde et Le Figaro dans lesquels ces derniers rapportent qu’en dix ans, Google a recruté près de 70 fonctionnaires dans l’administration européenne pour défendre ses intérêts.
Après avoir été suspecté d’être derrière ce groupe anti-Google pour avoir affronté plusieurs fois le géant de la recherche en ligne devant les tribunaux, Microsoft a tenu à clarifier les choses et a réfuté tout lien avec ce projet. Ce qui n’est pas le cas pour Oracle, qui était également suspecté d’être l’un des bailleurs les plus plausibles de ce projet. En réponse dans un email envoyé à un journaliste du quotidien Fortune, Ken Glueck, Senior VP d'Oracle, a avoué sans faux-fuyant que la firme de Redwood City avec bien d’autres bailleurs, a financé le projet anti-Google. « Oracle est absolument un contributeur (un parmi tant d'autres) au Transparency Project. » A-t-il déclaré avant d’essayer de rassurer que les informations sont bien réelles : « Cette information est importante à savoir pour le public. C'est de 100 pour cent de dossiers publics et précis ».
Le financement d’Oracle n’est pas une surprise, étant donné son conflit avec Google au sujet de la copie des API Java dans Android. Lors du lancement du projet, le géant des bases de données se rapprochait de son procès contre Google pour lequel il espérait avoir gain de cause. Durant cette période, Google Transparency Projet a également publié de nombreux articles sur les pratiques de Google.
Mais à part Oracle, qui sont les autres bailleurs du projet anti-Google ? Pour le moment, aucun autre ne s’est prononcé. Et comme le rapporte Fortune, Daniel Stevens, le directeur adjoint du CfA a refusé de nommer les autres bailleurs de fonds du projet.
Sources : Fortune, News GTP
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Oracle finance une initiative anti-Google
Pour mettre à nu les pratiques non éthiques et le lobbying exercé par le géant de la recherche en ligne
Oracle finance une initiative anti-Google
Pour mettre à nu les pratiques non éthiques et le lobbying exercé par le géant de la recherche en ligne
Le , par Michael Guilloux
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