De plus en plus de recruteurs exigent des candidats qu'ils écrivent, pour prouver leurs savoir-faire, des bouts de codes ; mais pas n'importe quels bouts : il faut que ceux-ci soient entièrement fonctionnels.
La différence est de taille.
Joel Spolsky, célèbre programmeur américain - il a notamment été le chef de projet d'Excel entre 1991 et 1994 -, explique qu'il impose toujours cet exercice aux candidats.
Mais lui, précise-t-il, ne demande qu'une bribe de code, pas un produit fini "qui tourne". Pour Spolsky, il s'agit d'évaluer in vivo la capacité à penser, à réagir aux critiques, à s'adapter. Ce type d'exercice, précise-t-il, ne sert en fait pas à évaluer un savoir-faire technologique.
Il utilise une métaphore intéressante. Un test fondé sur l'écriture de code revient à évaluer les capacités d'un électricien ou d'un plombier. Il ne viendrait à l'esprit de personne de demander à l'une de ces deux professions de faire toute l'électricité ou toute la tuyauterie d'un studio avant l'embauche.
C'est pourtant, pour continuer la métaphore, ce que font les recruteurs qui demandent une application clef en main à un programmeur.
Certains vont jusqu'à dire que ces exigences sont irrespectueuses et, pour parler cruement, complètement à "coté de la plaque".
Un candidat n'a en effet pas le temps matériel de produire un code focntionnel pour chaque entreprise à laquel il postule. Un recruteur peut néanmoins évaluer la motivation de cette manière. Mais la manière reste bizarre.
Irrespectueux également pour les programmeurs seniors. Un simple examen du CV ou une conversation sur quelques subtilités devraient suffire à évaluer la maîtrise de tel ou tel langage.
Enfin, pour d'autres, écrire un code fonctionnel passe surtout à coté de l'essentiel.
Or l'essentiel c'est ce que cherche Joel Spolsky ou n'importe quel bon recruteur : mettre à jour les facultés d'apprentissage et d'adaptation dans le temps (avec la syntaxe d'un langage donné).
Un test fondé sur la production d'un code fonctionnel est une photo figée. Pas une mise en perspective du profil du candidat.
Pour toutes ces raisons, la question de la pertinence de ce genre de tests se pose de plus en plus, surtout en période économiquement tendue où les rapports de force employeurs-employés sont modifiés au profit des premiers. Et où il est difficile de refuser.
Y compris les pratiques les plus inadéquates ?
Source : Les billet de Spolsky ici et là
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Avez-vous eu à faire ce genre d'exercices lors d'un entretien d'embauche ? Qu'en avez-vous pensé ?
Au contraire vous défendez les tests d'écriture de code fonctionnel : dîtes nous pourquoi ?
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Le , par Gordon Fowler
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