
pour 24 milliards de livres
La société holding japonaise SoftBank a entrepris de racheter l’entreprise britannique ARM Holdings, spécialiste de la conception de puces pour mobiles, moyennant la somme de 24 milliards de livres, soit environ 29,1 milliards d’euros. ARM a expliqué que les conseils d'administration des deux groupes étaient parvenus à un accord sur les conditions de l'opération qui s'effectuera en numéraire sur la base de 1700 pence par action, représentant une prime d'environ 43 %. Les actionnaires d'ARM recevront par ailleurs un dividende.
La raison de cette acquisition ? Le marché des smartphones et l’internet des objets. Il faut rappeler que ses microprocesseurs sont utilisés sur de très nombreux modèles de smartphones et tablettes (95 % des smartphones d’après certains baromètres), sans compter que les perspectives de croissance d’ARM sur ce secteur sont très intéressantes : le Britannique, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars durant son année fiscale 2015, indique une forte demande de sa technologie (avec 50 % des smartphones qui se servent d’un processeur ARMv8-A et 40 % des smartphones qui ont un Mali GPU).
« ARM est leader sur son marché et la prochaine grande révolution scientifique sera celle de l’internet des objets », a affirmé Masayoshi Son, le PDG de SoftBank, qui a continué en disant qu’il pense que l’internet des objets sera une grande opportunité.
SoftBank a expliqué « qu’ARM sera un excellent renfort stratégique pour le groupe SoftBank, alors que nous investissons pour capturer les opportunités offertes par l'internet des objets ». Rappelons par exemple que l'entreprise japonaise a racheté 95 % des parts du français Aldebaran Robotics en février 2015 avant de le rebaptiser SoftBank Robotics cette année.

Le Japonais a assuré qu’il va « préserver l'organisation d'ARM, y compris son équipe de direction, sa marque, son modèle économique basé sur les partenariats et sa culture ». Le groupe japonais s'est aussi engagé à au moins doubler les effectifs d'ARM en Grande-Bretagne et à les accroître dans le reste du monde au cours des cinq prochaines années. De plus, il a affirmé qu’il va maintenir le siège de la société à Cambridge. Le Wall Street Journal a rapporté que les négociations n’ont duré que deux semaines.
Le nouveau ministre britannique des Finances, Philip Hammond, s'est félicité de l'opération qui selon lui montre que la Grande-Bretagne n'a pas perdu de son attrait pour les investisseurs internationaux depuis le vote du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne, même si certains observateurs pensent que c’est la chute de la livre anglaise suite au Brexit qui a précipité ce rachat. « Nous voulons envoyer un message fort : nous sommes ouverts aux entreprises qui souhaitent utiliser le talent britannique pour construire des entreprises mondiales, et c’est ce que SoftBank veut faire avec ARM. Ils nous ont garanti qu’ils s’engageaient en faveur de l’économie du Royaume-Uni », a-t-il déclaré.
Cependant, Hermann Hauser, le fondateur d’ARM Holdings, reste sceptique quant à la suite des évènements après ce rachat par l’entreprise nipponne. Dans un entretien avec le quotidien BBC, après avoir rappelé qu’ARM est son plus bel accomplissement, il a avancé que ce rachat représente un « mauvais jour pour la technologie en Angleterre ». Il faut rappeler qu’il y a cinq ans de cela, Cambridge était le siège social de trois entreprises anglaises qui avaient une influence indéniable sur le monde technologique : ARM, Autonomy et CSR (Cambridge Silicon Radio).
Il s’est dit attristé lorsque le rachat a été annoncé lundi. Et de souligner qu’il s’agit là de la plus grosse acquisition, en termes de dépenses en numéraire, qui a été effectuée par une entreprise japonaise. Il a également rappelé qu'ARM a vendu plus de 15 milliards de puces en 2015, ce qui est plus que ce que son rival américain Intel n'a vendu dans son histoire. Il faut rappeler que les puces ARM sont embarquées dans les smartphones, mais également les montres connectées, les télévisions connectées, les drones, la domotique, les voitures intelligentes, etc.
Néanmoins, la chef du gouvernement britannique Theresa May pense également que ce rachat montre les prémices d’une économie forte après le Brexit. « Ce sont de bonnes nouvelles pour les travailleurs britanniques, ce sont de bonnes nouvelles pour l'économie britannique, qui montrent que, comme le Premier ministre l’a dit, nous pouvons faire de la sortie de l’UE un succès », a rapporté son porte-parole.
Source : WSJ, présentation des résultats du quatrième trimestre 2015 d'ARM Holdings (au format PDF), BBC
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