
Dans la plainte rédigée par la FTC, Warner Bros aurait recruté des influenceurs sur YouTube, via son agence de publicité Plaid Social Labs. Elle leur a demandé de créer des vidéos faisant la promotion de son jeu sur YouTube et de les poster en même temps sur Twitter et Facebook. Chaque vidéo était d’abord validée par Warner Bros avant d’être publiée en ligne. Les influenceurs recrutés auraient touché entre 100 et 10 000 $ ainsi que des versions gratuites du jeu en avant-première. Parmi eux, il y aurait PewDiePie, un amateur de jeux vidéo, venant de Suède. Sa vidéo commentant le jeu « L'ombre du Mordor » aurait récolté plus de 3,7 millions de vues.
En plus d’émettre des avis positifs sur le jeu « L’ombre du Mordor », les influenceurs devaient omettre de préciser le moindre bogue. Selon la loi américaine, un influenceur doit préciser que la vidéo ou tout autre contenu qu’il publie est sponsorisé. Cependant Warner Bros aurait demandé à ce que cette mention soit placée, avec d’autres informations sur le jeu, dans la zone de description. Du coup, il fallait cliquer sur le bouton « Plus » de la zone de description pour trouver la mention affirmant que c’est un contenu sponsorisé, or ce ne sont pas tous les internautes qui prennent la peine de dérouler ce bouton. Quand les vidéos étaient publiées sur les réseaux sociaux, les internautes n’auraient eu aucune possibilité de savoir que c’est un contenu sponsorisé.
Dans sa plainte, la FTC ne demande pas à Warner Bros de payer des pénalités. Par contre, elle exige que la société de distribution n’induise plus en erreur les consommateurs en précisant l’impartialité des avis émis par certains influenceurs alors que ce sont des contenus sponsorisés. La FTC demande aussi à Warner Bros de rompre tout partenariat et de ne pas payer l’influenceur, s’il ne respecte pas les règles en matière de transparence lorsqu’il met en ligne des contenus sponsorisés.
Beaucoup de consommateurs, notamment les amateurs de jeux vidéo, se basent sur les avis émis par les influenceurs au moment d’acheter un produit. En omettant de préciser que leurs avis sont sponsorisés, ils sont complices de publicités mensongères avec la société distributrice du produit. En ce qui concerne l’affaire Warner Bros, la plainte est actuellement en consultation publique. Il faut attendre le 10 août pour connaître son issue.
À titre d’information, en France, l’article 22 de la loi numérique exige que « tout opérateur de plateforme en ligne est tenu de délivrer au consommateur une information loyale, claire et transparente sur […] l’existence d’une relation contractuelle, d'un lien capitalistique ou d'une rémunération à son profit, dès lors qu'ils influencent le classement ou le référencement des contenus, des biens ou des services proposés ou mis en ligne. »
Source : FTC
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