
L’Inria part d’un constat : « pour échanger des messages, payer des factures, accéder au divertissement, chercher des informations, ou planifier des voyages, pratiquement tous nos actes quotidiens dépendent de logiciels exécutés par des ordinateurs. Mais cela n’est que la partie émergée de l’iceberg : le logiciel contrôle l’électronique embarquée dans nos voitures et dans les équipements médicaux, il fait fonctionner les réseaux de transport et d’énergie, les banques et l’administration des organisations publiques et privées. Le logiciel est au cœur de tout développement technologique et est devenu indispensable pour la recherche scientifique dans tous les domaines. Il joue donc un rôle central et même critique dans notre vie quotidienne, notre industrie et notre société ».
Aussi, l’institut a estimé qu’il est indispensable de collecter et préserver sous forme de code source ce patrimoine que représentent les logiciels étant donné que les logiciels incarnent « nos connaissances scientifiques et techniques » et que « l'humanité ne saurait se résoudre à les perdre ». C’est suite à cela qu’est né le projet Software Heritage qui vise à construire à la fois une « bibliothèque d’Alexandrie » moderne du logiciel, le référentiel unique du code source et un grand instrument de recherche pour l’Informatique. L’Inria espère que le projet va permettre de préserver et diffuser la connaissance aujourd'hui encodée dans le logiciel en plus d’augmenter notre capacité d'accéder à l'ensemble de l'information numérique. La base s’appuiera notamment sur une infrastructure distribuée, de manière à garantir la robustesse et la disponibilité des données.
À ce jour, Software Heritage a déjà collecté plus de 20 millions de projets logiciels, deux milliards et demi de fichiers sources uniques archivés ainsi que tout l’historique de leur développement, des statistiques sur lesquelles s’appuie l’institut pour qualifier le projet né de son initiative comme étant « l'archive de code source la plus riche de la planète ». Pour Antoine Petit, président-directeur général d’Inria, « nous avons décidé de lancer Software Heritage il y a plus d’un an, et nous avons montré sa faisabilité. Afin de le déployer à l’échelle mondiale, il est temps maintenant d’ouvrir le projet à la contribution la plus large, nationale et internationale ».
Pour soutenir le projet, un grand nombre d’organisations, de communautés, de scientifiques et d’entreprises ont déclaré présent. Nous pouvons citer entre autres Creative Commons, la Free Software Foundation, la fondation Eclipse, GitHub, GitLab, le gouvernement français par le biais du DINSIC (la direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'État qui est chargée de coordonner les actions des administrations en matière de systèmes d'information), la fondation Linux, la Document Foundation, Jean-François Abramatic (l’ancien président de la W3C), le DANS (une institution publique au service de la recherche scientifique faisant partie de la Royal Academy des Pays-Bas) ou Microsoft.
L’Inria, qui a mis en place une équipe dédiée et les moyens nécessaires pour démarrer le projet, lance à présent un appel mondial à rejoindre cette initiative et ouvre au public le site consacré au projet : « pour collecter tout le code source disponible, nous avons besoin de contributeurs qui signalent les milliers de sites disparates dans lesquels se retrouve aujourd'hui éparpillé le patrimoine logiciel mondial ».
« Pour contribuer au développement, nous avons une longue tradition de collaboration dans le monde du logiciel libre et nous allons ouvrir dans les prochains jours tout le code source de notre plateforme pour que les développeurs du monde entier puissent participer à cet effort.
Pour répondre aux défis scientifiques nouveaux posés par la construction d’une archive universelle du code source à partir d’informations dispersées, nous avons besoin de la contribution des chercheurs dans toutes les disciplines.
Pour préserver et mettre à disposition ces contenus, nous avons besoin de ressources humaines, matérielles et financières et de partenaires, français et internationaux ».

Source : Inria
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