Derrière cette fonction primaire se cachent les enjeux stratégiques de la transformation numérique de l’État qui « prend appui sur un système d’information de l’État renouvelé, compatible avec les fondamentaux de la révolution numérique : moins cher, plus modulaire, ouvert, interopérable et évolutif ». D’ailleurs, l’État explique que « l'une des dimensions importantes de la modernisation de l’action publique est la transformation numérique de l’action publique, qui est indispensable pour :
- développer des services publics plus simples, plus personnalisés et plus efficaces, à des coûts maîtrisés ;
- fonder des logiques d’action publiques plus transparentes, ouvertes et contributives (gouvernement ouvert). »
À son lancement, le portail a référencé 10 API et 13 cas de réutilisation. Les fournisseurs d’API sont invités à rajouter leurs API tandis que les réutilisateurs d’API sont invités à présenter les services qu’ils ont développés en utilisant lesdites API. Il faut préciser que les fournisseurs d’API référencés sur api.gouv.fr sont tous issus de la sphère publique (l’État ou ses représentants, collectivités, autorités administratives) et les consommateurs d’API sont pour leur part issus de la sphère publique ou de la sphère privée. Dans le cas des API dites « ouvertes » sans condition, il n’est pas nécessaire de contacter le fournisseur avant de consommer les ressources comme c’est le cas pour des données plus « sensibles » (contenant des informations à caractère personnel, par exemple).
Quels en sont les avantages ? Les fournisseurs d’API vont disposer d’un espace pour faire connaître leur produit et le référencer dans un catalogue public. Ce faisant, ils augmentent la portée de leurs services en laissant d’autres administrations, partenaires ou entreprises intégrer et ainsi « magnifier » leurs données et leurs fonctionnalités. Par ailleurs, en ouvrant leurs ressources, ils contribuent à améliorer des services au bénéfice de l’économie, la santé publique, l’éducation ou la gestion des informations géographiques.
Les consommateurs d’API quant à eux vont découvrir des API dont les modalités d’accès sont clairement identifiées. Ils vont disposer d’un moyen de contacter les fournisseurs d’API. L’État note que « bien souvent, l’API permet aux concepteurs d’applications de proposer à leurs usagers des services plus complets, limitant la saisie d’information par l’utilisateur final ». De plus l’État estime qu’en réutilisant des ressources externes, les consommateurs d’API réalisent des économies d’échelle.
Le public visé est défini comme étant les administrations (collectivités, ministères, etc.) souhaitant fournir des services aux citoyens français, les structures de droit privé (entreprises, associations…) souhaitant fournir des services aux citoyens français mais aussi les administrations proposant des données au travers d'API.
L’État affirme que cette stratégie technologique entend décloisonner les données détenues par les administrations, avec l’accord de l’usager, afin de dynamiser le développement et l’évolution rapide de nouveaux services publics, développés par les administrations et par tous les innovateurs susceptibles d’utiliser cette nouvelle ressource. En voici les principes directeurs :
- les administrations doivent accepter que leurs données relèvent du bien commun, dans le respect des règles de sécurité et de respect de la vie privée adaptées ;
- maîtrise de la diversité technologique : les données sont utilisées conformément à un cadre d’architecture qui s’impose progressivement à tous ;
- l’accès aux données est assuré par le biais d’interfaces ouvertes, en fonction des droits d’accès de chacun des acteurs, publics ou privés, et du consentement de l’usager ;
- consentement de l’usager : lors des échanges, les usagers sont identifiés. La communication de leurs données fait l’objet d’un consentement. Les usagers peuvent rectifier des données erronées quand le système technique utilisé le permet ;
- les projets liés aux nouveaux services numériques s’inscrivent dans un changement méthodologique profond, fondé sur l’agilité. Ils s’appuient sur des écosystèmes ouverts.
L’État voit en ce portail une des composantes d’une stratégie générale de développement d’un SI de l’État ouvert, modulaire et tourné vers la multiplication des réutilisations. « Ce magasin d’API est la première incarnation de l’écosystème naissant des API publiques. Comme data.gouv.fr en son temps, il propose aux administrations de déclarer elles-mêmes leurs API, pour peu qu’elles respectent un ensemble simple de conditions :
- proposer une description fonctionnelle claire et succincte de l'API à renseigner sur api.gouv.fr ; fournir une documentation technique en ligne et claire ;
- disposer d'une procédure en ligne pour demander l'accès à l'API si elle n'est pas totalement ouverte. »
Parmi les API qui sont disponibles figure entre autres API BAN (Base d’adresses nationale) collaborative : l’API fournit une adresse géographique correctement formatée et géolocalisée à partir d’une simple recherche textuelle. La Base nationale adresse permet aujourd’hui le géocodage de plus de 5 millions d’adresses par semaine et est utilisée par de nombreux services, comme la Communauté urbaine de Grenoble, leboncoin.fr ou Cdiscount, par exemple. Un service utilisant cette API est « la Bonne Boite » qui est une startup d’État développée avec Pôle Emploi qui prévoit les recrutements à venir pour une zone géographique et une filière professionnelle donnée.
Nous pouvons également citer l’API Entreprise qui est un agrégateur d’informations liées à une entreprise proposant, sur la base du seul numéro SIREN d’une entreprise, d’obtenir un bouquet d’informations en provenance de l’INSEE, de la DGFIP ou de l’URSSAF. Près de 70 applications à ce jour utilisent cette API, dont MPS : un outil qui permet aux places de marché en ligne de récupérer les données constitutives d’un dossier de candidature à un marché public. L’État soutient que API Entreprise échange aujourd’hui 460 000 pièces par mois, qui épargnent donc aux entreprises autant d’envois de pièces justificatives à l’administration, par exemple les pouvoirs adjudicateurs de marchés publics.
se rendre au portail api.gouv.fr
dépôt GitHub du portail
Source : communiqué de presse (au format PDF)
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