
Depuis le début du mois d’avril, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a mené une enquête coordonnée dont le résultat a été la publication des Panama Papers, qui désignent la fuite de plus de 11,5 millions de documents confidentiels issus du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, détaillant des informations sur plus de 214 000 sociétés offshore ainsi que les noms des actionnaires de ces sociétés. Les documents fournis par un lanceur d'alerte anonyme et non rémunéré remontent aux années 1970 et vont jusqu'à fin 2015, représentant un total de 2,6 téraoctets de données.
Après le scandale, beaucoup se sont demandé comment le lanceur d’alerte qui a communiqué ces données à l’ICIJ a pu mettre la main sur ces documents. Pour Ramon Fonseca, l’un des fondateurs du cabinet d’avocats, la piste d’une fuite orchestrée par un employé interne de Mossack Fonseca est à écarter, il s’agit selon lui d’un piratage. D’autant plus que Forbes a identifié des installations obsolètes et vulnérables de WordPress et Drupal qui pourraient avoir aidé les attaquants dans l’extraction des données.
Mossack Fonseca semble revenir aujourd'hui sur la piste de fuite de données. Le cabinet avait porté plainte avant l’arrestation de l’informaticien à Genève. « Ce que nous savons, c’est que des données ont été soustraites depuis son ordinateur à Genève et que cet informaticien disposait de tous les droits d’accès », explique à Le Temps un avocat de Mossack Fonseca. « C’est sur cette base que nous avons déposé plainte pour soustraction de données et violation du secret du métier d’avocat. Des investigations très poussées sont menées par la police genevoise pour analyser les traces informatiques et faire toute la lumière sur ce vol de données. » Les deux avocats de l’informaticien soulignent eux que leur client « conteste l'ensemble des faits qui lui sont reprochés ».
Les Panama Papers ont révélé ces sociétés extraterritoriales — dites offshore — que la firme Mossack Fonseca a aidé à créer, ou avec qui ses clients ont été en contact. Si dans la législation de la plupart des pays, les sociétés offshore ne sont pas illégales en elles-mêmes, c'est leur usage comme sociétés-écrans dans l'évasion fiscale ou le blanchiment d'argent qui l'est. La source anonyme de cette fuite a précisé qu’il ne travaillait pour aucun État ou service de renseignement. « J’ai décidé de démasquer Mossack Fonseca parce que je pense que ses fondateurs, ses employés et ses clients doivent répondre de leur rôle dans ces crimes », écrit-il.
Source : Le Temps
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