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L'Europe et les États-Unis parviennent à un accord sur le transfert des données personnelles
Privacy Shield va remplacer Safe Harbor

Le , par Stéphane le calme

389PARTAGES

6  0 
Mise à jour du 03 / 03 / 2016 :Le Draft du Privacy Shield est désormais disponible

La Commission européenne a dévoilé le Draft de la « décision d'adéquation » relative à l'accord « Privacy Shield » conclu avec les États-Unis et qui doit prendre la relève du « Safe Harbour ». La Commision précise que dans le texte sont inclus des principes que les entreprises doivent respecter, entre autres :
  • le Choice Principle : les entreprises doivent laisser à l’utilisateur la possibilité de s’opposer à une transmission de la donnée à un acteur tiers. Elles doivent également obtenir le consentement explicite des utilisateurs pour les données dites sensibles ;
  • le Security Principle  : ici sont définies des contraintes de sécurité que les entreprises doivent respecter ;
  • le Data Integrity and Purpose Limitation Principle : il est stipulé que les données personnelles soient limitées aux seules informations nécessaires au traitement, être tenues à jour, exactes, complètes et adaptées à leur utilisation ;
  • l'Access Principle : il est question de donner aux utilisateurs la possibilité de demander à une entreprise si elle exploite leurs données personnelles et les obtenir dans un délai « raisonnable ».


Ce texte doit encore obtenir l'accord du Parlement européen pour être adopté.

Source : Europa

Mise à jour du 04 / 02 / 2016 : le G29 souhaite examiner le texte de l'accord Privacy Shield au plus tard en fin février

Après l'invalidation de l'accord Safe Harbor en octobre dernier sur le transfert des données personnelles transitant entre l'Europe et les États-Unis, il a fallu plus de trois mois à l'élaboration du nouvel accord, baptisé Shield. Ce sont Andrus Ansip, vice-président de la commission, et Věra Jourová, la commissaire à la Justice et la Protection du consommateur, qui se sont chargés d'annoncer à la presse que l'Europe et les États-Unis avaient enfin réussi à accorder leurs violons.

Cependant, le texte n'a pas été porté à la connaissance du public. Dans la déclaration faite à Bruxelles, seuls quelques détails avaient filtré. Suite à la conférence de presse, le G29, le groupe des autorités européennes de protection des données présidé par Isabelle Falque-Pierrotin, s'est réuni pour analyser le résultat des négociations à la lumière de quatre garanties européennes estimées essentielles, notamment :

  • le traitement (des données) doit être basé sur des règles claires, précises et accessibles : cela signifie que toute personne raisonnablement informée devrait être en mesure de prévoir ce qui pourrait arriver avec ses données où elles sont transférées ;
  • la nécessité et la proportionnalité en ce qui concerne les desseins poursuivis doivent être démontrées : un équilibre doit être trouvé entre l'objectif derrière la collecte des données et les droits de l'individu ;
  • un mécanisme de contrôle indépendant, à la fois efficace et impartial, doit exister : il peut s'agir ici soit d'un juge, soit d'un autre corps indépendant dans la mesure où l'entité dispose de la capacité suffisante à effectuer les contrôles nécessaires ;
  • les individus doivent disposer de recours efficaces : tout le monde devrait avoir la possibilité de défendre ses droits devant une instance indépendante.


Les gendarmes de la vie privée ont tout de même salué le fait que les négociations entre ces deux entités aient abouti à l'accord Privacy Shield dans les délais qui leur ont été impartis le 16 octobre dernier. Le G29 « attend avec intérêt de recevoir les documents pertinents afin de savoir précisément le caractère juridique contraignant de l'arrangement et de déterminer s’il peut répondre aux préoccupations plus larges soulevées par le jugement Schrems en ce qui concerne les transferts internationaux de données personnelles ». Ils attendent que la Commission lui fasse parvenir les documents d'ici la fin du mois de février.

Source : conférence de presse G29, déclarations du G29 (au format PDF)

La Cour de justice européenne a annulé l'accord Safe Harbor en octobre dernier, estimant que les données des Européens n'étaient pas suffisamment protégées lorsqu'elles étaient transférées aux États-Unis. Pour rappel Safe Harbor est un ensemble de principes de protection des données personnelles, négociés entre les autorités américaines et la Commission européenne en 2001. Les entreprises établies aux États-Unis adhèrent à ces principes auprès du Département du Commerce américain. Cette adhésion les autorise à recevoir des données en provenance de l’Union européenne.

Il aura donc fallu plus de trois mois pour l'élaboration du nouvel accord, baptisé Privacy Shield, depuis l'invalidation du précédent accord. L’annonce a été faite ce mardi par le vice-président de la commission Andrus Ansip et la commissaire à la Justice et la Protection du consommateur, Věra Jourová à l'occasion d'une conférence de presse à Bruxelles.

Le texte de l'accord quant à lui n'est pas porté à la connaissance du public ; seuls quelques détails ont filtré de cette déclaration, notamment :

  • des obligations fortes sur les entreprises qui traitent des données personnelles des Européens ainsi qu'une application renforcée : les entreprises américaines qui souhaitent importer des données personnelles de l'Europe devront se soumettre à des obligations renforcées sur la façon dont les données personnelles sont traitées et les droits individuels sont garantis. Le département du Commerce va veiller à ce que les entreprises publient leurs engagements, ce qui aura pour effet de les rendre contraignants en vertu de la loi américaine par la Commission fédérale du commerce. En outre, toute entreprise qui gère des données de ressources humaines en Europe devra s'engager à respecter les décisions prises par les autorités européennes de protection des données ;
  • des garanties claires et des obligations de transparence concernant les accès du gouvernement des États-Unis : pour la première fois, les États-Unis ont donné des assurances écrites à l'UE que l'accès des pouvoirs publics dans le cadre de l'application de la loi et la sécurité nationale sera soumis à des limites claires, proposant des garanties et des mécanismes de contrôle. Ces exceptions ne doivent être utilisées que dans la mesure nécessaire et proportionnée. Les États-Unis ont exclu la surveillance de masse sans discernement sur les données personnelles transférées aux États-Unis en vertu de la nouvelle entente. Pour veiller régulièrement au bon fonctionnement de l'arrangement, il y aura un examen annuel conjoint, durant lequel il sera également question de vérifier ces accès dans le cadre de la sécurité nationale. La Commission européenne et le Département américain du Commerce vont procéder à un examen et vont également convier des experts américains du renseignement ainsi que des autorités de protection de données européennes ;
  • une protection efficace des droits des citoyens de l'UE avec plusieurs possibilités de recours : tout citoyen qui estime que ses données ont été mal utilisées dans le cadre du nouvel arrangement aura plusieurs possibilités de recours. Les entreprises ont des délais pour répondre aux plaintes. Les autorités de protection de données européennes peuvent renvoyer les plaintes au ministère du Commerce ainsi qu'à la Federal Trade Commission. En outre, la résolution extrajudiciaire des différends sera gratuite. Pour les plaintes sur l'accès possible par les autorités nationales de renseignement, un nouveau médiateur sera nommé.


L’Union européenne et les États-Unis « ont négocié un mécanisme qui est solide et qui représente une amélioration considérable par rapport au régime précédent », a commenté Andrus Ansip. « Notre peuple peut être sûr que ses données personnelles sont entièrement protégées. Nos entreprises, en particulier les plus petites, ont la certitude légale dont ils ont besoin pour développer leurs affaires outre-Atlantique. Nous avons le devoir de vérifier et nous veillerons à ce que cet accord soit respecté », a-t-il assuré.

Face à cette annonce quelque peu opaque, les critiques n'ont pas tardé. « Écoutez attentivement : la Commission européenne et les États-Unis vont encore prendre « quelques semaines » avant de transformer cela en déclaration légale écrite. Cela n'a rien d'un « accord » ! », a affirmé Jan Philipp Albrecht, député européen, sur son compte Twitter.

Max Schrems, l'étudiant autrichien qui avait porté plainte contre la CNIL irlandaise pour avoir refusé de s’opposer au transfert de données de Facebook, sur la base du Safe Harbor, et dont l'action avait progressivement mené à l'invalidation du Safe Harbor, s'est également exprimé sur le sujet. Il a avancé qu'il attend le texte final, mais qu'à en juger ce qui se présente, l'affaire sera sans doute portée de nouveau à la Cour de justice de l’Union européenne.

Mercredi, le G29, le groupe des autorités européennes de protection des données présidé par Isabelle Falque-Pierrotin, doit rendre son avis sur les solutions existantes pour assurer le transfert de données entre l'Europe et les États-Unis. Les gendarmes de la vie privée doivent définir si les termes de l'entente sont en accord avec les normes régionales.

Source : communiqué de presse Commission européenne, tweet Jan Philipp Albrecht, tweet Max Schrems

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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 09/07/2016 à 12:10
Ce serait bien que les articles DVP prennent l'habitude de donner des avis opposés dans leurs articles, dire de gagner un peu en neutralité. Le côté positif donné ici est complètement remis en cause par exemple sur la quadrature du net, qui ne doivent pas être les seuls j'imagine.
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Avatar de Carhiboux
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 03/02/2016 à 10:55
Le texte de l'accord quant à lui n'est pas porté à la connaissance du public
Ok, rien que ça, ça signifie que cet accord est mauvais pour nous, les utilisateurs.

Si il était bon, le texte serait disponible. Bon, cela dit, c'est probablement une question de temps avant que le texte ne fuite.

Mais bon, quand même, on parle ici d'un texte sur la protection de données personnelles, par du dernier rapport de la DGSE sur les activités de Daech... pourquoi cacher ce document?
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Avatar de fenkys
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 03/02/2016 à 9:13
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Vous avez aimé cette actualité ?
Non, bien sûr. La commission européenne, qui nous représente, se met d'accord sur un protocole en notre nom mais refuse de nous montrer le texte. Il n'y a rien qui vous gène dans cette façon de faire ?
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Avatar de NSKis
En attente de confirmation mail https://www.developpez.com
Le 09/07/2016 à 14:00
En gros, le Privacy Shield obligera les autorités US a demandé le droit d'obtenir des données qu'ils ont déjà aux autorités européennes

Du blabla pour rien, une fois que les données sont disponibles sur un serveur, qui plus est sur sol américain, elles sont à disposition sur un simple claquement de doigt... Tout le reste, c'est juste de la politique, histoire pour les autorités européennes de faire croire qu'elles ont encore un mot à dire... En fait, l'Oncle Sam fait comme il en a l'envie.
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 11/07/2023 à 9:31
Et ben voilà... Comme d'habitude... Les européens montrent les muscles pour au final baisser leur froc face aux américains!

Prochaine étape?

Les américains vont exiger le remboursement avec dommages et intérêts de toutes les amendes que l'UE a facturé aux GAFAM américaines ces dernières années

Si certains en doutaient encore, on voit qui sont les maîtres du monde et qui sont les cocus de l'histoire
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 11/07/2023 à 21:41
Si c'est la Commission qui vient de décider ça, c'est politique. Faut dire qu'avec cette guerre en Europe qui se déroule avec le plus grand intérêt des USA, l'Europe est sous leur tutelle militaire, énergétique , donc sous tutelle tout court.

C'est quand même génial, la Commission obtient le transfert de nos données au profit des USA, contre un accord non-contraignant de ne pas fouiller dedans (si c'est ni auditable ni punissable, c'est facultatif) . La seule excuse de nos dirigeants, c'est d'être corrompus pour passer des accords pareils.

Citation Envoyé par Jon Shannow Voir le message
Bof ! De toutes façons, se faire espionner par les USA ou l'UE, ça change quoi ?
certains disent que la guerre économique n'existe pas.

  • Les USA ont recours au renseignement pour fouiller dans toute société étrangère en concurrence avec une société américaine pour les contrats au-dessus d'une certaine somme. La société américaine peut alors récupérer le détails des négociations, les secrets industriels, les contacts, et faire une offre un peu meilleure juste ce qu'il faut.
  • Si ça ne suffit pas, la société étrangère peut être poursuivie dans le droit américain (bien que non américaine) et amenée à payer une amende si un jour elle a dérogé à une loi américaine, surtout dans un pays non-américain (ex les 9 G€ payés par la BNP aux USA pour avoir commercé avec les Iraniens de mémoire).
  • Si ça ne suffit pas, les USA peuvent capturer dans un pays allié les dirigeants de la dite entreprise, les mettre dans une prison au secret, les garder longtemps sans les mettre en inculpation, en échange de la capitulation de la dite société (ex d'un dirigeant d'Alstom -Pierucci - avant son démantèlement au profit de GE avec l'aide active de Macron-l'Américain en passant, ou des dirigeants de Siemens)
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Avatar de Matthieu Vergne
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 22/09/2017 à 21:30
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
« L'évaluation s’est penchée sur tous les aspects de l'administration et de l'application du Privacy Shield, y compris les questions liées à la sécurité commerciale et à la sécurité nationale, ainsi que des développements juridiques plus importants aux États-Unis. Les participants ont également discuté de leurs travaux respectifs pour mettre en œuvre le programme du Privacy Shield au cours de l'année inaugurale, en reconnaissant la valeur de la communication régulière entre les États-Unis et les autorités de l'UE. »

« Privacy Shield a une importance vitale pour les entreprises américaines et européennes afin qu’elles puissent continuer à transférer des données à travers l'Atlantique, à faire des affaires en plus d’établir un niveau élevé pour la protection des données des consommateurs », a déclaré Kara Sutton, de la Chambre de commerce américaine dans un communiqué.

Jourová a souligné que l'accord sur la protection de la vie privée avait une solide analyse de rentabilisation. « Le transfert de données sous-tend nos importantes relations commerciales et est comme le pain et le beurre pour de nombreuses entreprises européennes et américaines », a-t-elle déclaré.
Dans les faits, on nous sorts des objectifs de sécurité en disant que l'accord fait dans la rentabilité. On est d'accord, il ne fait pas ce qu'il est censé faire, et ça ne choque personne là haut.
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Avatar de Grogro
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 14/06/2018 à 11:46
Je n'ai pas les compétences pour juger du point de vue juridique, mais je pense que c'est surtout le reflet de la "trade war" qui émerge entre l'UE et les USA.

Sans compter que la confiance est rompue depuis Snowden jusqu'à l'affaire Cambridge Analytica.
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Avatar de pierre-y
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 12/07/2023 à 13:58
Quel farce et en plus c'est van der Layen qui a signé le papier. Et le pire c'est que ça ne fait même pas une ligne dans les journaux.
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Avatar de fenkys
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 12/02/2016 à 16:19
Que pensez-vous de cette mesure ?
Je n'en pense rien du tout. Je ne sais pas en quoi consistent ces mesures.
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