
Les services secrets de ces deux puissances auraient un accord secret de partage d’informations
Depuis 2008, la NSA serait en train d’espionner plusieurs leaders politiques et entreprises européennes avec la complicité du BND (Service de renseignement allemand).
Le vent des révélations d’Edward Snowden n’a pas fini de lever le voile sur certains secrets bien enfouis des services de renseignements américains. Ce n’est plus un secret de Polichinelle, que la NSA collecte des données dans le monde entier, à partir des supports électroniques de notre quotidien : appels téléphoniques, courriels (emails), réseaux sociaux, etc.
Au nom de la lutte antiterroriste et de la sécurité du citoyen du monde, des coopérations entre les services de renseignements de l’Europe et ceux des États-Unis auraient vu le jour. Et bien entendu, les clauses profondes de ces coopérations sont inconnues du grand public. On a par exemple, le cas de Lustre, l’accord secret entre la NSA et la France, qui a aussi été révélé par les documents de Snowden.
Aujourd’hui, c’est au tour de la coopération entre la NSA et le service fédéral de renseignement allemand Bundesnachrichtendienst, en abrégé BND d’être mise au grand jour. Quand on se souvient des accusations d’écoute de conversations téléphoniques, de l’un contre l’autre, publiées dans les médias ; d’abord en octobre 2013, c’est la Maison-Blanche qui était accusée d’espionner la chancelière fédérale allemande Angela Merkel, et en aout 2014, c’est la BND qui était accusée de suivre les appels téléphoniques de Hillary Clinton et d’autres personnalités politiques américaines.
Devant ces batailles médiatiques, on est loin de se douter qu’il existerait un accord secret qui lie ces deux services de renseignements.
A la base, des restrictions juridiques internes qui interdiraient au BND l’accès à certaines sources d’informations portant sur les données des entreprises. Mais ces restrictions, la NSA peut bien s’en passer. Et c’est ce qu’elle fait depuis 2008, au su du BND, d’après les documents confidentiels révélés. On déduit que le prix du silence du BND est le partage de ces données recueillies. Ce deal aurait déjà permis au BND d’obtenir plusieurs informations stratégiques sur les grandes firmes européennes, dont le géant de l’aéronautique AEDS.
Mais ce fait met à mal le BND, parce qu’une enquête a révélé que plus de 40 000 données avaient été collectées par les services de renseignements américains sur les intérêts économiques de l’Europe et plus particulièrement de l’Allemagne, alors que seulement 2000 de ces données avaient été partagées avec le BND. Cette nouvelle a suscité une vague d’indignations, d’abord de la chancellerie allemande, qui n’avait pas été officiellement informée de cet accord avec la NSA, et qui exige une démission du directeur du BND M. Gerhard Schindler.
D’ailleurs une pétition en ligne a déjà été signée par plus d’un million sept cent mille personnes pour mettre fin au traité d’échanges commerciaux entre l’Union européenne et les États-Unis, que certains jugent comme dangereux pour « la démocratie, l’État de droit, la protection de l'environnement, des travailleurs et des consommateurs ».
Source : Der Spiegel
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