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Le PDG de Free lance une école informatique « 2.0 et P2P »
En vilipendant hommes politiques et système éducatif français

Le , par Gordon Fowler

85PARTAGES

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Xavier Niel, le PDG de Free/Iliad, a annoncé ce matin le lancement d’une nouvelle école pour les métiers du numérique (en premier lieu le développement) lors d’une conférence de presse truffée d’attaques contre, pêle-mêle, les politiques, le corporatisme et les méthodes de l’éducation nationale, les grandes écoles publiques et les écoles privées payantes.

Sans oublier d'évoquer le déclin de la France. « Si la France, 5e puissance économique mondiale, tenait sa place dans le numérique, au lieu d’être 20e, elle aurait réglé le problème de l’emploi », a-t-il ainsi commencé sa conférence de presse.

Cette nouvelle école, baptisée « 42 » (hommage appuyé à l’œuvre de Douglas Adams), sera gratuite, en 3 à 5 ans, et presque « ouverte à tous ». Les sélections, intégralement sur Internet, s’adressent en effet uniquement aux 18-30 ans.

Xavier Niel a débauché plusieurs anciens du Groupe IONIS (Epita/Epitech) pour l’accompagner dans ce projet et mettra de sa poche 50 millions d’euros sur 10 ans (dont 20 déjà investis pour l'achat des locaux et du matériel).


Nicolas Sadirac, Floriant Bucher, Kwame Yamgnane,
trois anciens de l’Epitech débauchés par Xavier Niel

Après une première phase de sélection, 4 000 candidats – avec ou sans diplôme - seront « plongés dans une piscine » pendant l’été. Comprendre, ils passeront une deuxième sélection pendant laquelle ils coderont 15 heures par jour. Les 1 000 meilleurs pourront alors intégrer l’école, dans le 17e arrondissement de Paris.

L’enseignement abordera toutes les technologies numériques (sans autre précision) et se fondera sur la collaboration et la créativité ; et non pas - précisent ses nouveaux directeurs - sur une pédagogie « classique ».

Un point qui a permis aux initiateurs du projet de se lancer dans un concours de petites phrases polémiques certainement destinées à accrocher les journalistes.

« Dans l’école classique, travailler à deux cela s’appelle tricher, lance par exemple Nicolas Sadirac, ancien Executive Director de l'Epitech, aujourd’hui, un professeur qui fait des cours dans un amphi c’est ridicule ». Ou un très joli « les jeunes refusent d’avoir des horaires fixes et une hiérarchie, l’école n’est pas adaptée à ces aspirations, c’est l’armée ».

Xavier Niel a lui plus taclé le système politique et économique : « La pénurie de talents informatiques en France ne peut être résolue que par l’initiative privée […] seul le privé peut sauver la France du déclin numérique, les pouvoirs publics sont tournés vers le passé. Ils ne cherchent qu’à sauver ce qui ne peut plus l’être ». Tacles appuyés également sur les écoles privées qui « ne cherchent qu’à faire du fric ».

Sans oublier l’enseignement supérieur public « où l’on retrouve des gens qui ont été à la maternelle ensemble, à l’école ensemble, au lycée ensemble et dont les parents vont en vacances aux mêmes endroits… et à la même manif du dimanche à 14h », enfonce Kwame Yamgnane, lui aussi ancien responsable de l’Epitech.

Bref, l’usine à croquettes pour trolls a fonctionné à plein.

À l’opposé, cette école veut donc proposer une pédagogie alternative, « 2.0, et ouverte » où les élèves participeront à des projets, ensemble, voire en s’évaluant les uns les autres. « C’est un enseignement Peer-to-Peer » résume Xavier Niel, qui explique par ailleurs que ces capacités à échanger et à s'adapter en permanence aux évolutions sont indispensables puisqu'on ne sait pas quels métiers numériques existeront demain.

« Ce que nous initions, c’est un changement de paradigme identique à celui qu'il y a eu entre le logiciel et le logiciel libre », enchaîne Nicolas Sadirac en se référant au « Self Organized Learning Environement », cher à Sugata Mitra.

Finis les horaires stricts. L’école sera ouverte 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Les enseignants, eux, viendront du monde de l’entreprise. Visiblement pas dans une optique de professeurs mais plus de coordinateurs.

Cette école visera principalement les jeunes en échec scolaire (les 200 000 exclus du « système » qui ne sont pas adaptés à sa rigidité) pour en faire chaque année « 1 000 génies » (sic) de l’informatique qui permettront, d'après Xavier Niel, de créer 10 000 emplois en France. « Même si on est un cancre et qu’on a 0, c’est potentiellement ouvert », martèle-t-il.

Jugeant que le système des normes des grandes écoles et des formations est trop rigide – et donc contraire à la formation d’esprits créatifs – ce nouvel organisme n’a pas de certification et ne donnera pas lieu à un diplôme reconnu.

« On ne leur propose pas un diplôme… mais un métier ! », rétorque Nicolas Sadirac. Xavier Niel le soutient, constatant que 70 % des entreprises font face à une pénurie de recrutement de développeurs : « elles n’achètent pas un diplôme mais un savoir-faire ».

Avant de conclure (en réponse à une question - il est vrai hors sujet - d’une journaliste de France Télévisions) par une autre pique acérée : « Moi je ne m’occupe pas des politiques. Il y a ceux qui font, et il y a ceux qui parlent. Moi je fais. Eux, ils trouveront certainement quelque chose à redire. Je ne sais pas moi, par exemple que je vais créer du chômage dans les autres écoles » rigole-t-il, satisfait de son dernier troll du jour sous forme de missile contre deux de ses détracteurs, Arnaud Montebourg et Flore Pellerin.

Source : conférence de presse, 26/03/2013

Et vous ?

Trouvez-vous cette annonce provocatrice et salutaire ou poujadiste et caricaturale ?

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Avatar de djuju
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 26/03/2013 à 15:05
Citation Envoyé par Gordon Fowler  Voir le message
[B][SIZE="4"]Comprendre, ils passeront une deuxième sélection pendant laquelle ils coderont 15 heures par jour. Les 1.000 meilleurs pourront alors intégrer l’école, dans le 17ème arrondissement de Paris.

Qui rentrera dans cette école ? Ceux qui ont le plus de capacités ou ceux qui resistent le mieux au sommeil ?
En tout cas, pas de doute, ceux qui sortiront de cette école seront bien formés à accepter des heures de fous sans broncher !
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Avatar de LeSmurf
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 26/03/2013 à 17:20
En ce qui me concerne, je "tique" un peu quand j'entends régulièrement que l'enseignement en France n'est pas adapté aux entreprises.

Les employeurs veulent des gens "directement opérationnels", mais.... ce n'est même pas le cas d'un salarié qui a 10 ans de boite et qui se fait recruter. Il devra réapprendre le métier, les technologies, les méthodologies et la culture de son nouvel environnement.

Quand je suis arrivé à mon poste actuel, on m'a dit : "il te faudra au moins 6 mois pour être formé et opérationnel". D'expérience, personne n'est vraiment opérationnel en arrivant dans une nouvelle entreprise, le mieux que l'on puisse attendre d'un nouveau est qu'il s'adapte le plus rapidement possible.

Au sujet de la France qui fait une obsession sur les diplômes, je pense que c'est vrai. En revanche, j'ai aussi remarqué que les pays de tradition anglo-saxonne ont le même genre de déviance mais avec les certifications.
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Avatar de LeSmurf
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 27/03/2013 à 12:59
Citation Envoyé par Traroth2 Voir le message
CAprès, tu peux dire que quelqu'un qui trouve normal de faire 8 heures par jour est un "fonctionnaire", mais vu que tu sembles être toi-même salarié, j'ai l'impression que tu te fais bourrer le mou, parce qu'il est inutile d'espérer la moindre reconnaissance (ne parlons même pas de pognon...) pour toutes ces heures supplémentaires !
Un gros +1
Je tournais à ce régime quand je suis arrivé en entreprise, je quittais très souvent le bureau (vide) à 22h. Et puis, je me suis rendu compte que ça ne m'aidait pas spécialement dans ma carrière, que je ne touchais pas un centime de plus et que non seulement je n'étais pas mieux reconnu mais je passais un peu pour un c*n. Alors j'ai levé le pieds et je me suis dégagé du temps libre.
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 09/09/2013 à 15:10
Citation Envoyé par Carhiboux Voir le message
Sentiment savamment entretenu par les écoles qui dispensent ces formations à mon avis.

Quand on arrive dans sa grande école (pas si grande que ça quand même hein... groupe C), et que le premier jour, le gentil directeur vous explique que vous êtes, et je le cite sans rien changer à ses mots : "l'élite de la nation" ça fait forcément tourner la tête de certains. Suffisait de voir les sourires jusqu'aux oreilles de certains étudiants ou de leurs parents présents ce jour là...

Maintenant, je suis bien d'accord, être bac +5 ça transforme pas en surhomme, ca ne rends pas intelligent et ça ne vaccine pas contre la bêtise!
Bon, plein de gens n'ont pas compris ou je voulais en venir. Je réponds à ce post, mais c'est aussi plus général.

(1) J'ai fait une école du groupe A. On m'a, à moi aussi, tenu le discours de l'élite de la nation. J'e l'ai considéré comme une scorie, un élément de langage que les profs utilisaient pour se faire mousser sans y croire. J'avais tort : l'un d'entre eux, au moins, y croyait dur comme fer. Un jour, ses illusions se sont effondrées : les autres n'étaient pas plus cons que nous.

(2) Ce qui fait de moi un bon élément, ça n'est pas mon BAC+5. C'est ma capacité à résoudre les problèmes qui se posent à moi dans un cadre professionel - y compris ceux dont mon employeur/client n'a même pas idée, et qu'il ne me demandera jamais de régler.

(3) Ce qui fait que je considère quelqu'un comme un BAC+5, ça n'est pas son diplome. C'est sa capacité, justement, à voir au-delà du problème qu'on lui soumet, et à ne pas se contenter de répondre au besoin direct exprimé, mais au contraire d'avoir une vision plus complète.

(4) Ce qui fait que je ne considère pas 42 comme formant les gens à être BAC+5, c'est qu'elle fait du formatage. Elle n'enseigne pas une vision, elle enseigne des techniques. De manière brutale. Efficace? Aucune idée. Mais ça reste de la technique, sans autre valeur ajoutée.

(5) Des gens ont naturellement cette vision, et 42 ne va pas l'oter. J'ai même vu un BAC-2 me donner des leçons à ce sujet. Maintenant, une vraie école BAC+5(pas des supertechniciens, et j'en ai vu dans d'autres domaines que l'info) aide à acquérir cette vision. Ca n'est pas obligatoire, et pas systématique. Mais ça augmente la probabilité d'avoir cette vision.

Avant d'être informaticien, j'ai tourné et fraisé de l'acier, j'ai soudé, fait des calculs de résistance des matériaux, étudié l'influence de la craie sur la résistance des polymères chargés, conçu des systèmes de changement rapide d'outil, mis au point l'injection de lentilles pour l'éclairage automobile, et découvert les normes qualité de ce milieu. Tout ceci fait de moi un meilleur informaticien, parceque celà me donne un repertoire de manières de penser différentes(et une bonne partie de notre boulot est de trouver de nouvelles manières de penser pour résoudre les problèmes du client), et parceque celà me permet de replacer les problèmes du client dans un contexte plus large.

Ca, ça fait de moi un BAC+5. Certains ont fait des écoles encore plus prestigieuses que la mienne(ou simplement la mienne), et ne méritent pas cette appellation. D'autres la méritent alors qu'ils n'ont pas le bout de papier. Ce que je veux dire, c'est qu'une formation de type militaire, proche du lavage de cerveau, ne va pas aider à l'acquérir.
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Avatar de 4sStylZ
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 26/03/2013 à 15:06
Le fait qu'il y ai de l’alternatif à l'enseignement publique a du bon.

Pour ma part je suis très content d'avoir passé un niveau BTS en 1 an dans l'informatique qui me passionne, alors que je n'aurais pas pu continuer dans l'enseignement général parce que je n'ai pas de bac.

Cette alternative que m'a proposé la CCI de ma région ma personnellement sauvé alors je suis content de savoir que ce monsieur propose une autre alternative.

Cependant, je ne suis pas apte à juger les petits trolls de ce monsieur alors je laisse cela au spécialistes!

J'ajoueterais que, mon seul et unique diplome aujourd'hui est hors parcour classique (Ce n'est qu'un niveau bts, et non pas un bts).

Et pourtant, il ne m'a fallu que 3 CV pour choper un CDI. Ce n'est qu'une question de motivation, et de talent (sans ca évidemment, je serais surement passé derrière les mecs de supinfo ou epitech) et de ciblage de l'entreprise, savoir/pouvoir se déplacer dans une très grande ville à mes yeux, quand on à un parcour décalé est important.
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Avatar de Kaamui
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 26/03/2013 à 20:58
Citation Envoyé par grim7reaper Voir le message
Elle a quand même l’avantage de faire économiser 34 190€ (source) par rapport à Epitech. Mais sinon oui, elle n’apporte rien de plus.
Entièrement d'accord. Ce que je trouve étonnant, c'est que pas mal de personnes ont l'air de voir le PDG de Free d'un mauvais oeil, mais si on regarde les faits : quand free est arrivé sur les marché des FAI, ils ont proposé des tarifs deux fois inférieurs à ce qui se faisait. Ils viennent de lancer une campagne pour leurs forfaits téléphonique, 10 fois moins cher que ce qui se fait actuellement. Maintenant, ils proposent une école dans le style d'Epitech, privée, mais qui ne va pas fermer la porte aux étudiants qui ne peuvent pas assumer 30k€ d'inscription pour 5 ans...

Cela montre juste comment tous les autres groupes se sont mis d'accord pour ponctionner comme des tarés les consommateurs, comment le savoir est marchandé et dispatché de façon tellement inégale (c'est insupportable de trop y penser).

L'embauche sur les diplômes est ridicule, surtout depuis l'effervescence d'internet qui tend à casser cette différence d'accès à l'information. Je fais partie des personnes qui en souffrent : je n'ai que le Bac S en poche, je suis IED C++, et j'ai récemment été contacté pour un travail très technique. J'ai passé l'entretien technique haut la main, mais cela s'est arrêté aux négociation car j'étais trop cher avec 33k€... comparativement au niveau d'expertise requis, cette somme était ridicule, mais "vous n'êtes pas dilpomé, je ne peux pas prendre le risque de vous payer autant" ou "j'ai un IED C++ diplomé à Bac+3 et il n'est qu'à 30K€, dans un souci d'homogénéité...", etc...

c'est ça un entretien avec un commercial.. des arguments mortellement drôles.

Ensuite, quand on voit les chiffres suivants : je coute, revenu brut chargé, environ 3600€ à ma boite par mois, et je suis vendu environ 500€ journalier... et je gagne... 91.65€ brut journalier... bah normal en même temps j'ai pas de diplôme (le pire c'est que même les personnes diplomées ne gagnent pas beaucoup plus).

Tout le monde profite de nous, sur tous les plans, alors quand je vois Free proposer tous ses services à si bas prix, j'espère vivement que tout le monde saura l'apprécier à juste valeur, ce geste de générosité (parce que même si Free s'en met plein les poches, nous on en souffre moins^^).

EDIT : je n'ai rien contre les pouces rouges, mais j'apprécierais qu'ils soient accompagnés par vos contre-argumentations sur mes dires, qu'on puisse en débattre, car je trouve que c'est un sujet vraiment intéressant. Merci d'avance^^
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Avatar de Traroth2
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 27/03/2013 à 11:49
Citation Envoyé par gangsoleil Voir le message
C'etait juste pour montrer que non, l'horrible selection n'est pas reservee aux horribles ecoles neo-capitalistes, ce qui etait un peu le discours du post auquel je repondais.
Promouvoir ou sélectionner, c'est l'éternel dilemme de l'enseignement. Il est généralement résolu en affirmant promouvoir alors qu'en réalité, on sélectionne...

Soit dit en passant, tu ne vois vraiment pas de rapport entre la compétition engendrée par la sélection et les idéologies capitalistes ?

Citation Envoyé par gangsoleil Voir le message

Si je comprends tres bien l'interet des cours "generalistes", qui donnent une bonne vision d'ensemble et permettent d'acquerir des choses toujours utiles, avoir un niveau de L3 maths en formation d'informatique m'a toujours paru etre une aberration. Interessant pour la culture personnelle, mais jamais appliquee, et le lien avec l'informatique n'est qu'extremement rarement fait.

Apres, il y a les cours de "maths" qui enseignaient l'algebre booleenne... Souvent un retour au niveau Bac -2, qui lassent vite les etudiants.
Avoir une culture en math généraliste est utile. Mais quand je parle de math, je parle d'algèbre de Boole (pas juste des fonctions logiques, mais de manière un peu poussée, avec arithmétique dans une base de numération arbitraire, anneau de Boole, etc), de théorie des langages, de codage numérique, de calcul matriciel. Bref des maths orientées pour les informaticiens. Avec une mise en relation cohérente avec les sujets informatiques.

Citation Envoyé par gangsoleil Voir le message

C'est surtout une formulation choc qui fait mouche : elle amuse les etudiants et fait hurler les travailleurs (dans l'ensemble).
Dans la realite, a l'universite ou a l'ecole, lorsque tu as LE gros projet a rendre, bah tu t'apercois que c'est le temps (minimum) que tu passes a bosser, que ce soit en cours ou sur ton projet. Le tout sur des periodes qui n'exedent que rarement deux semaines.

Dans mon souvenir, carburer au Guronsan n'avait rien d'amusant, très honnêtement. Mais là où la démarche me dérange réellement, c'est qu'elle habitue les informaticiens à l'idée justement si répandue que c'est à eux de rattraper par des heures supplémentaires interminables les clusterfucks du management. Parce que quand un projet est correctement organisé, on n'a pas besoin de faire 15 heures par jour pendant 15 jours. C'est même le signe d'une équipe gravement malade, ça. Si on se retrouve à faire plus de 8 heures par jour plus de 5 fois par an, il faut se poser des questions.
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 27/03/2013 à 13:02
Maintenant que j'ai lu le programme en long, en large, et en détail, il y a quand même un détail qui me choque : ou sont les humanités? Joel Spolsky en donne un aperçu dans son strict minimum pour un informaticien :

Citation Envoyé par Joel Spolsky
1.Learn how to write before graduating.
2.Learn C before graduating.
3.Learn microeconomics before graduating.
4.Don't blow off non-CS classes just because they're boring.
5.Take programming-intensive courses.
6.Stop worrying about all the jobs going to India.
7.No matter what you do, get a good summer internship.
En gras, les points qui, à mon sens, concernent les humanités, que je pourrais résumer(et étendre) ainsi : comprendre le monde qui nous entoure, et savoir communiquer avec lui. Et qui manquent totalement dans le cursus Niel.

Si on forme des monstres super-programmeurs, mais qui sont infoutus de documenter leur code, de rédiger une demande d'explications, de comprendre le contexte de la demande du client, la qualité n'augmentera pas. On aura peut-être un code mieux conçu(mais ça reste à vérifier), mais certainement pas un code qui correspondent mieux.

A l'exception du jeu vidéo et du divertissement logiciel en général, les développements professionels ne sont pas des fins en soi. Ce sont des outils à destination des gens qui crééent réellement de la richesse. Qui permettent à l'agriculteur, à l'industriel, à l'artiste ou au banquier de produire pour moins cher. Si le développeur n'a aucune culture en dehors de ses octets, il aura du mal à comprendre les exigences du client. Ou à faire un jeu vidéo qui touchera les attentes du client potentiel.

Je note qu'il n'y a même pas d'Anglais. Si, en plasturgie, la maitrise de l'Allemand permettait de tricher avec l'Anglais, en informatique, cette alternative n'existe pas. La plupart des meilleures sources sont en Anglais. Que font des gens exclus du système scolaire, qui ne pannent rien à l'Anglais, pour rattraper leur retard? Ils codent 15 heures par jour? J'ai du mal à suivre le raisonnement.
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 27/03/2013 à 9:25
je ne suis pas sur de ce que je pense de ce projet(même si j'ai mis quelques pouces verts à droite à gauche). Il me semble toutefois que le point sous-jacent est l'évaluation du talent. A deux niveaux.

(1) Dans les écoles. Les écoles d'info, comme toutes les autres, filtrent avant tout sur les maths. Est-ce que c'est pertinent pour trouver des codeurs? Je n'en suis pas convaincu.

(2) Dans les entreprises. Pour recruter les profils de codeurs, comme tous les autres profils, elles filtrent sur le diplôme. Est-ce que c'est pertinent? Beeen, si on se réfère au point 1, pas tant que ça.

le souci, c'est que dans notre métier, on ne sait pas mesurer la productivité. Le talent, bien que très réel, reste très subjectif. La difficulté de la detection du talent explique en grande partie les dysfonctionnements actuels, et les solutions "industrielles" désastreuses de gestion humaines qui sont appliquées.

Alors l'expérience m'interesse. Je ne ferais aucun pronostic sur le résultat, mais l'expérience m'interesse, elle devrait nous en apprendre beaucoup. Que ce soit un succès ou un echec.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 28/03/2013 à 16:19
Citation Envoyé par Aquanum Voir le message
Bon allez pour troller un peu et continuer l'encensement de cette école / idée "révolutionnaire" :

http://recrutementweb.com/ametix-rec...r-xavier-niel/

J'ai trop hâte de voir arriver sur le marché des lead developpeurs après juste 3 ans d'études, à qui on aura monté la tête et promis des postes de "directeurs techniques" à des salaires mirobolants !
ils sont 50 et ils vont recruter 1000 personnes ? Allo nan mais allo quoi...
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