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Une simple extension met à mal les blocages de sites
Demandés par les ayants droit, la solution au piratage est-elle technique ?

Le , par Gordon Fowler

5PARTAGES

7  0 
Alors que l’Electronic Frontier Foundation vient d’adresser une lettre ouvertes aux élus américains et que les projets de filtrage des réseaux et de lutte conte le piratage des oeuvres artistiques se multiplient un peu partout dans le monde (Stop Online Piracy Act aux Etats-Unis, Hadopi en France), une petite extension pour Firefox et Chrome rappelle que toute mesure technologique peut être contournée.

Baptisée Mafiaa Fire, cette extension entend montrer que le blocage DNS et IP est parfaitement illusoire.

Récemment, les douanes américaines ont en effet saisi plusieurs noms de domaines rendant quelques sites "pirates" inaccessibles. Choqué par la méthode, un groupe de développeurs très militants (et très remontés contre les pare-feux nationaux français et chinois) a donc décidé de réaliser cette extension.

Son principe est de rediriger automatiquement l’internaute qui souhaite visiter le site inaccessible vers un site miroir, le tout via des proxies qui changent en permanence (d’où le nom de "Pirate Bay Dancing" donné par ses créateurs à cette méthode). Par exemple, Torrent-Finder.com redirigera de manière transparente l’utilisateur vers torrent-finder.info.



L’extension ne prend en charge que 17 sites et reste donc très limitée. Mais le but était visiblement plus de réaliser une preuve de faisabilité (PoC) pour questionner les autorités que de proposer une extension pleinement fonctionnelle.

Au dela du contexte idéologique très marqué et des attaques en dessous de la ceinture (contre Silvio Berlusconi, Carla Bruni-Sarkozy, etc.), ce PoC reste intéressant par la question qu'il pose. Le principe simplissime sur lequel il s’appuie ressemble en effet à un pied de nez très ironique aux moyens radicaux (et souvent très lourds) mis en place par les ayants droit.

"Les entreprises qui travaillent avec la MAFIAA (NDR : pour Music And Film Industry Association of America) attaquent en justice les FAIs pour qu’ils bloquent tel ou tel site (habituellement ThePirateBay). Les FAIs les avertissent que passer outre ce blocage sera chose facile ; ce à quoi la MAFIAA répond que ce n’est pas si trivial que cela et que les utilisateurs devront beaucoup chercher pour y arriver", raconte le groupe pour expliquer ses motivations. "Et bien, ce n’est plus le cas. Tout ce que l’utilisateur a à faire c’est d’installer une extension, ce qui prend moins de 55 secondes".

L'add-on pour Chrome et Firefox est bien évidemment open-source. Sur sa FAQ le groupe invite d’ailleurs les développeurs à examiner son code : "téléchargez l’extension, renommez le fichier .xpi en zip, décompressez-le et regardez le code source. C’est du JavaScript, c’est facile à comprendre et à adapter dans d’autres langages".

Précisons-le, cette extension, qui fait de plus en plus parler d'elle, n’est pas considérée comme illégale.

Source : MAFIAA Fire

Et vous ?

En temps que développeur, que pensez-vous de cette extension : inétressante par les questions qu’elle pose ou simple coup d’esbrouffe sans intérêt ?

Plus généralement, que pensez-vous des mesures techniques proposées pour défendre les ayants droit : inutiles et illusoires ou au contraire, légitimes et efficaces sur le long terme ?

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Avatar de ®om
Membre expert https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 16:57
Citation Envoyé par camus3 Voir le message
tout travail mérite salaire non ?
produire ça coûte de l'argent , qui paie pour la production d'une oeuvre , d'un soft , etc...
maintenant ,on est d'accord , ce n'est pas en bloquant les sites pirates qu'on les fera disparaître , ni en tapant sur le télé chargeur , il faut trouver de nouveau moyen pour diffuser la "culture" et rémunérer justement les ayants droits.
Comme tu le fais remarquer, la justification de l'interdiction du partage est le problème "économique" pour les auteurs.

Mais il faut prendre du recul : pourquoi y a-t-il un problème ?
Il y a un problème à cause du conflit entre l'abondance et l'économie : une offre illimitée et un coût marginal nul impliquent un prix nul.

En clair, la vraie question est la suivante : faut-il lutter contre l'abondance pour restaurer une rareté artificielle propice à une demande solvable ?

Pour y répondre : quel est le but de l'économie ? C'est de résoudre les problèmes de rareté auxquels la société doit faire face.
Avec l'abondance (dans certains domaines), par définition les problèmes de rareté sont résolus.

Mais alors, pour résoudre un problème économique, faudrait-il restaurer une certaine rareté alors même que l'économie a pour but de résoudre les problèmes de rareté ?

Ce serait lutter contre l'objectif afin de conserver ce contre quoi on lutte.

Je développe ici : L'abondance contre l'économie.
15  2 
Avatar de Logan Mauzaize
Rédacteur/Modérateur https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 14:29
Citation Envoyé par Gordon Fowler Voir le message

En temps que développeur, que pensez-vous de cette extension : inétressante par les questions qu’elle pose ou simple coup d’esbrouffe sans intérêt ?
le fait qu'on en parle, répond déjà à la question
Cela montrera aux ayants droits que les informaticiens ne sont pas que des petits nerdz dans leur coin mais bien une population particulière de consommateur qu'il va bien falloir finir par satisfaire un jour ou l'autre.

Citation Envoyé par Gordon Fowler Voir le message

Plus généralement, que pensez-vous des mesures techniques proposées pour défendre les ayants droit : inutile, illusoire ou au contraire, légitime et efficace sur le long terme ?
Purement illusoire pour la bonne et simple raison que si quelque chose (ex : une musique) arrive jusqu'à mon oreille, c'est que techniquement elle arrivera jusqu'à tout système d'enregistrement.

Et cela ne montre clairement pas un signe d'intelligence, d'accompagnement ou de rapprochement. Je pense que les vraies réponses d'aujourd'hui sont dans des idées comme la licence globale. On ne vit plus comme il y a un siècle alors pourquoi continuer à consommer comme à cette époque ?
11  0 
Avatar de kaljerhom
Membre à l'essai https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 17:27
Citation Envoyé par camus3 Voir le message
tout travail mérite salaire non ?
produire ça coûte de l'argent , qui paie pour la production d'une oeuvre , d'un soft , etc...
maintenant ,on est d'accord , ce n'est pas en bloquant les sites pirates qu'on les fera disparaître , ni en tapant sur le télé chargeur , il faut trouver de nouveau moyen pour diffuser la "culture" et rémunérer justement les ayants droits.
Comme une personne qui écoute une musique ne fait pas travailler l'auteur pendant ce temps, alors il n'y a pas de problème.
Personnellement je préfère rémunérer les auteurs plutôt que les ayants droits, et je préfère le faire librement, en donnant mon argent aux artistes que je veux soutenir pour qu'ils continuent à créer.
6  0 
Avatar de camus3
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 16:46
Et encore plus généralement, le partage de la culture doit-il être encouragé ou au contraire réprimé ?
tout travail mérite salaire non ?
produire ça coûte de l'argent , qui paie pour la production d'une oeuvre , d'un soft , etc...
maintenant ,on est d'accord , ce n'est pas en bloquant les sites pirates qu'on les fera disparaître , ni en tapant sur le télé chargeur , il faut trouver de nouveau moyen pour diffuser la "culture" et rémunérer justement les ayants droits.
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Avatar de niarkyzator
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 17:34
@Neko

Le problème c'est qu'on voit beaucoup de major attaquer le téléchargement en disant "ça nuit aux artistes", mais on entend pas beaucoup les artistes s'en plaindre.

Pour être honnête, je ne suis même pas sur que le système actuel ou n'importe qui peut facilement télécharger n'importe quoi sans être vraiment inquiété mettent vraiment en danger la vie professionelle de qui que ce soit.

Universal gagne toujours de l'argent, les gens vont toujours au ciné, les artistes boivent toujours plein de bières.

Je peu me tromper, mais je trouve qu'on manque d'info et de chiffres sur qui gagne combien, et qu'on pourrait peut-être laisser tout ça intact.
4  0 
Avatar de camus3
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 16/12/2011 à 18:53
Comme une personne qui écoute une musique ne fait pas travailler l'auteur pendant ce temps, alors il n'y a pas de problème.
tu profites de la création d'autrui sans pour autant t'acquitter des droits d'exploiter la création.
Si l'auteur impose une license d'exploitation de son oeuvre contre rémuneration , tu ne peux pas juste dire je m'en fous je fais ce que je veux. Soit tu acceptes cette license , soit tu n'écoutes pas sa musique , ça me parait simple non ?
si demain tu crée un soft commercial , si quelqu'un le télécharge et l'utilise sans te reverser des droits , alors il ne respecte pas la license d'utilisation de ce soft.

Pour la musique c'est pareil.

Les gens téléchargent non pas parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer , mais parce que c'est facile et ils ne risquent pratiquement rien.
Si demain tu peux aller dans un super marché et resortir sans payer , même si c'est illégal , la plupart des gens le feront. Cela ne va pas plus loin que ça.

Il ne faut pas non plus se voiler la face , les sites de streaming et de download illégal gagnent de l'argent , maintenir un serveur cela coute du fric , la bande passante ça coûte aussi de l'argent.

megaupload et compagnie , gagnent de l'argent en exploitant des oeuvres sans reverser un centime aux ayants droits. Idem pour piratebay avec de la pub par exemple.

Personnellement je préfère rémunérer les auteurs plutôt que les ayants droits, et je préfère le faire librement, en donnant mon argent aux artistes que je veux soutenir pour qu'ils continuent à créer.
Est ce que le boulanger du coin de dit ,mange mon gateau et si tu l'aimes , paie moi quelque chose ? non. A un moment ou à un autre quelqu'un a travaillé pour produire ce gateau , la musique c'est pareil.
C'est un fait de télécharger illégalement , ce qui est encore plus grave est d'essayer de se déculpabiliser avec des arguments qui n'en sont pas.
4  1 
Avatar de MiaowZedong
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 18/12/2011 à 11:29
Désolé du double post, pour une raison qui m'échappe je ne peux pas éditer mes posts dans ce thread et j'ai posté le précédent par accident.

Je disais donc, une information ne nécessite du travail qu'à la création, par la suite elle existe de façon dematerialisée et peux être reproduite sur n'importe quel support physique approprié. Son utilisation ne l'altére en rien, le seul moyen de la soustraire à quelqu'un serait de détruire ou effacer tout les supports physiques qui la contiennent, or le téléchargement (illégal ou pas) n'affecte pas ces supports. Il n'y a ni vol ni consommation.

Tu pratiques donc l'abus de langage afin de rapprocher un acte qui, en tout état de cause, est encore relativement nouveau, de délits existants, alors que ce sont pourtant des choses fonciérement différentes. Le téléchargement doit faire l'objet d'une législation qui lui est propre, et non pas assimilé au vol d'un bien ou à l'utilisation frauduleuse d'un service.

De plus, tu soulève le cas de petits artistes et studios indépendants, or tu devrais te renseigner à leur sujet car ces gens ne partagent pas les interêts des majors et ont donc (generalement) une position différente. En particulier, leurs associations professionelles se sont fortement opposées aux majors lors des débats sur la licence globale, proposition qui émane du milieu des artistes indépendants.

De façon génerale, ces artistes sont favorables à une plus libre circulation de l'information car cela permet à un artiste inconnu de se faire reconnaitre sans avoid à débourser des fortunes en publicité. En effet jusqu'au début des téléchargements sur Internet, personne n'allait acheter l'album d'un artiste inconnu, car l'acheteur potentiel n'avait tout simplement aucun moyen de savoir ce que contenait l'album. La mise en ligne de vidéos ou de MP3 permet aujourd'hui à un artiste indépendant de se faire connaitre d'abord puis de demander à ses fans d'acheter l'album, ce qui est plus juste et plus profitable pour tous.

Les majors n'apprécient pas car ils restent sur leur modèle, qui consiste à faire à grands frais la promotion de ce qu'ils produisent pour ensuite faire payer le prix fort. Ils parlent avant tout de personnes violants leurs droits d'"auteurs" mais je suis persuadé qu'ils sont également inquiet du dévéloppement de nouveaux modes de distribution, qu'ils ne maitrisent pas.
4  1 
Avatar de pseudocode
Rédacteur https://www.developpez.com
Le 18/12/2011 à 15:17
Citation Envoyé par ®om Voir le message
Si demain on inventait un téléporteur permettant à chacun de se déplacer d’un point du globe à un point autre instantanément et gratuitement… Faudrait-il nier les avantages induits par cette évolution, et tenter à tout prix de la restreindre ou de l'interdire, en traitant de pirates ceux qui « volent » la SNCF en se téléportant ? Faudrait-il distinguer la « téléportation légale », celle qui ne se ferait que de gare en gare après l’achat d’un ticket, de la « téléportation illégale », qu’on pourrait utiliser n’importe où gratuitement et sans contraintes ?
Ne pas confondre moyen de diffusion et contenu. Et également ne pas confondre coût et valeur.

Ce n'est pas parce que quelque chose coute zero, que ca n'a pas de valeur. Et inversement.

Je considère que la diffusion via Internet a de la valeur (accessibilité importe où, n'importe quand, ...). De même je considère que le contenu a de la valeur (exclusivité, affective, ...). De même, je reconnais l'existence des couts de création/diffusion des contenus.

Ce que je suis prêt à payer, c'est la juste valeur globale du service qu'on m'offre.

La MAFIAA n'est tout simplement pas passé dans l'ère du service, et continue de vendre des produits (numériques) à l'unité via un canal (numérique) de diffusion. Seulement voila, pour moi ca n'a pas la même valeur que des produits (physiques) à l'unité via un canal (physique) de diffusion.

Ca à l'air aberrent comme remarque, mais la réalité est que je ne consomme plus du tout de la même manière un contenu physique et un contenu numérique. Et je ne suis visiblement pas le seul. Aussi je pense que la MAFIAA devrait repenser ses offres numériques.
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Avatar de pseudocode
Rédacteur https://www.developpez.com
Le 18/12/2011 à 19:46
Citation Envoyé par ®om Voir le message
C'est à ce savoir-faire qu'il faut permettre de s'exprimer. Pour cela, il faut que son auteur puisse subvenir à ses besoins.

Le fait de rémunérer à la vente unitaire de copies, qui était la solution la plus "facile", pose des problèmes, aussi bien techniques, que de principe (car elle implique de restreindre l'accès à des biens non-rivaux, donc à détruire de la richesse). Il ne faut donc pas juste prendre en compte "l'auteur veut être rémunéré pour chaque instance de l'œuvre qu'il créé".
On est d'accord.

Mais le problème n'est pas le coût nul de la duplication. Le problème c'est que TOUT LE MONDE est capable de faire de la duplication pour le même prix que les diffuseurs "légaux". Et, par conséquence, qu'il n'est plus possible de construire un système de rémunération sur le seul contrôle des diffusions légales.

D'où la tentative de la MAFIAA de remplacer le contrôle des diffusions par le contrôle des consommations, via les DRM. Ce qui a échoué.

L'absence de contrôle sur la chaine diffusion+consommation pousse à la conclusion qu'un modèle de rémunération basé sur les ventes à l'unité est obsolète.

Le seul moyen que je vois est de construire un nouveau système de rareté basé sur le service, et non plus sur l'unité.

La culture est ce qui est commun à un groupe d'individus et comme ce qui le "soude". Juger la qualité de la "culture" produite par les industries du divertissement ne m'intéresse pas… Le fait de le qualifier uniquement de divertissement a pour seul but de justifier la restriction d'accès à un bien non-rival, car "ce n'est pas si important que ça pour la société".

Et dans ce cas-là, que mets-tu dans la catégorie "culture" que tu autoriserais à être partagé par tous ? N'y aurait-il pas une partie de ce que tu regroupes dans ta définition du mot "culture" (et qui fait aussi partie de l'ensemble des biens non-rivaux) qui serait restreint pour pouvoir être "payée à l'unité" ?
L'emploi des mots "culture" ou "liberté" a l'effet d'un bouclier idéologique contre lequel toute remarque passe pour dictatoriale. Or, la problématique du débat est purement concrète.

J'ai jamais vu quelqu'un télécharger de la culture, par contre j'en ai vu beaucoup télécharger des fichiers contenant de la musique, des films, des jeux... bref des oeuvres de divertissement.

Que certaines oeuvres deviennent tellement connues qu'elles donnent naissance à "une" culture, n'est pas pour moi une raison suffisante pour exiger leur gratuité au nom du bien de l'humanité. (je caricature)

Exactement ce que je dis : demande limitée, offre illimitée, coût marginal nul ==> prix nul, c'est la loi de l'offre et de la demande.
Hum... c'est plutôt un cas dégénéré de cette loi.

Loi de l'offre et la demande : "étant donné un marché où pour chaque prix on associe l'offre et la demande, il existe un point d'intersection qui maximise le nombre d'échanges." (wikipedia)

Puisque le l'offre est illimitée (hors de contrôle), alors la loi offre/demande ne s'applique plus. Et bien sur, dans ce cas, le prix qui maximise le nombre d'échanges est : zéro.

Mais malgré la diversité de l'offre pirate (donc hors-marché), je pense tout de même qu'il y a un marché pour une offre légale. Il y a des gens prêt a payer pour avoir accès à du contenu (unité, forfaitaire, illimité, ...). Il faudrait que la MAFIAA crée une offre pour y répondre, et que la loi offre/demande tende a formuler un prix satisfaisant.
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Avatar de MiaowZedong
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 19/12/2011 à 17:52
Citation Envoyé par pseudocode Voir le message
Non, la loi d'offre et demande de prend pas forcément en compte la rareté. Il y a surtout le prix !
Citation Envoyé par ®om Voir le message
Je n'ai pas dit qu'il ne prenait en compte QUE la rareté. Mais elle la prend en compte.
Désolé de vous contredire, mais si: la loi de l'offre et de la demande précise que dans un marché entièrement libre, le prix ne dépend que de la rareté. Le coût de revient n'entre pas du tout dedans.

Bien sur il n'est pas rentable de produire lorsque le prix est inférieur ou égal au coût, donc lorsqu'il y a surproduction, le marché rétabli l'équilibre en faisant baisser la production. Le produit redevient rare, donc cher, donc les entreprises le produisent à nouveau.

En pratique, il y a des désagréables côtés humains à tout ça: le producteur qui fait faillite, se fait saisir sa maison hypothéquée et se retrouve à la rue avec femme et enfants*, ou le consommateur qui n'arrive pas a satisfaire son besoin, ce qui est dramatique lorsque c'est un besoin de nourriture, de médicaments, de vêtements, d'un toit.....

C'est pourquoi les gouvernements ne peuvent faire autrement que de réguler au moins certains biens vitaux: le cas type c'est l'agriculture, les gouvernements garantissent un prix plancher et paient les agriculteurs pour conserver des terres en jachère. Il y a donc techniquement surproduction, mais puisque le surplus est racheté et brulé par le gouvernement, on est assuré que les agriculteurs seront toujours là pour produire la prochaine récolte. Après, bruler des grains alors que des personnes meurent de faim, ça sera toujours moralement discutable, mais c'est un autre débat.

Toute personne vivant en région Parisienne est d'ailleurs susceptible de découvrir que la fameuse "main invisible" n'est pas toujours si invisible que ça, surtout quand elle te fait un gros doigt d'honneur. L'offre de logement n'est pas seulement limitée par l'économie mais aussi par des facteurs techniques (et légaux), tandis que la demande augmente toujours, c'est normal puisque le nombre de mal-logés et SDF (surtout les "SDF techniques" , puisqu'un clochard n'a pas les sous pour constituer une véritable demande) flambe....

Je ne veux pas partir plus loin hors sujet, donc j'en reviens à ce qui nous préoccupe. Dans le cadre d'un marché du divertissement, ce qui est rare ou pas, ce n'est pas le nombre de copies d'un divertissement donné, mais bien le nombre de divertissements uniques. Si il n'y avait qu'une seule chanson, le chanteur serait en situation de monopole. Si un nombre infini de chanteurs crée un nombre infini de chansons, il y a abondance, les chansons ont un prix nul. A ce sujet, petite parenthèse mais il me semble que ©rom fait un amalgame entre abondance et surproduction.

De fait un enjeu pour les majors est le contrôle de la rareté des musiques/films. Les majors ont un intérêt à ce qu'il n'y a pas trop d'offre; théoriquement tous les producteurs de divertissements n'ont pas intérêt a surproduire, mais comme dans tout secteur l'intérêt particulier de chacun n'est pas celui de tous; en d'autres termes, un producteur petit ou nouveau à intérêt gagner des parts de marché coute que coute, quitte à faire tomber les prix et donc de faire perdre de l'argent aux producteurs dans leur ensemble.

les majors ne parlent certes que du "vol" de leur propriété intellectuelle, mais ils ont également intérêt à conserver une situation que l'on peut qualifier d'oligopole afin de limiter la concurrence qu'ils subissent. Or, la combinaison des prix très élevés dans l'audiovisuel, avec les nouvelles technologies qui rendent l'investissement initial peu cher, est propice à l’émergence de nouveaux producteurs. D'ailleurs, c'est ce qui se passe, le Web, YouTube et les sites de téléchargement sont des tremplins pour certains artistes et producteurs. Les majors récupèrent les artistes ayant le plus de succès, quand ils le peuvent, mais perdent, me semble-t-il, des parts de marché.

©rom a bien raison de mettre l'accent sur la différence entre le coût de développement et le coût marginal. Historiquement, la distribution d'informations s'est faite sur des supports relativement coûteux, avec une rémunération du producteur à la copie vendu (royalties). Les frais fixes de l'éditeur était répartis sur une estimation des ventes probables, quant aux artistes, ils n'avaient qu'à faire vendre assez. Les rééditions ont toujours fonctionné avec une marge à la copie, les investissements étant généralement rentabilisés avant.

La différence c'est qu'aujourd'hui on peut distribuer avec un coût marginal infime, donc seuls doivent être financés et rentabilisés les frais de développement. Il est tellement facile et peu coûteux de dissocier l'information de son support, de transmettre celle-ci, et ensuite de la placer sur un nouveau support que la copie ne me parait pas être une unité vendable.

D'autre part, on mentionne la perte de valeurs, comme celle du travail d'artiste. Néanmoins, quand on compare les gains d'un artiste vedette à ceux d'un artiste interprète ou d'un ingénieur son, ou quand on compare les pages people à la vie d'un SMICard, je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant à cela. Le travail qui crée une œuvre doit certes être récompensé, mais il doit l'être à sa juste valeur.

P.S. ce post à été écrit par segments, je m'excuse par avance si vous constatez des redites ou une mauvaise structure. De plus le Français n'est pas vraiment ma langue maternelle, mais j'essaie de m'exprimer clairement et correctement.

*Le mariage, surtout avec le régime de la communauté des biens, c'est le mal
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