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Une centrale d'extraction de bitcoins transforme une partie d'un lac glaciaire vieux de 12 000 ans en un bain à remous
Et rejette des produits toxiques pouvant causer le cancer et l'asthme

Le , par Bill Fassinou

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L'énergie nécessaire à l'extraction du bitcoin et son impact sur l'environnement ont fait couler beaucoup d'encre depuis la dernière décennie, et les choses ne vont pas en s'améliorant. Un récent rapport montre que la région du nord de l'État de New York est durement touchée, notamment les Finger Lakes (des lacs profonds de forme très allongée et d'origine glaciaire) qu'elle abrite. La société de capital-risque Atlas Holdings a réaffecté une vieille centrale électrique dans la zone pour extraire des bitcoins, mais le rapport note que l'activité de l'entreprise a pour conséquence négative le réchauffement du lac Seneca à proximité jusqu'au point d'ébullition.

Des mineurs rachètent des centrales électriques abandonnées

Depuis l'été dernier, le bitcoin connait son année la plus excellente. Sa valeur a grimpé à plus de 60 000 dollars début mars avant de redescendre à un peu plus de 30 000 dollars quelques semaines plus tard. Ce boom de la valeur a encouragé les adeptes à réaffirmer leur enthousiasme pour la cryptomonnaie. Des sociétés comme Atlas Holdings ont multiplié leurs investissements dans la mise en place d'infrastructures pour l'extraction de bitcoins lors de ces dernières années. Dans ses efforts, Atlas Holdings a racheté dans le nord de l'État de New York la centrale électrique de Greenidge laissée à l'abandon et l'a transformé en une ferme de minage de bitcoins.



« Aucun concurrent direct ne possède et n'exploite actuellement sa propre centrale électrique aux fins de l'extraction de bitcoins », a écrit l'entreprise en mai dans un dépôt S-4 auprès de la SEC. « Aucune autre opération de minage de bitcoins de cette envergure aux États-Unis n'utilise actuellement l'énergie générée par sa propre centrale électrique », a-t-il ajouté. Notons qu'Atlas a intensifié ses aspirations en matière d'extraction de bitcoins au cours des 18 derniers mois, en installant des milliers d'appareils d'extraction qui ont produit plus de 1 100 bitcoins en février 2021. Il compte aller bien loin avec l'extension de Greenidge.

Il prévoirait d'avoir 18 000 machines spécialisées dans le minage de bitcoins d'ici la fin de l'année et devrait en ajouter 10 500 autres plus tard. Lorsque le projet sera terminé, les mineurs devraient utiliser 79 % de la capacité de la centrale, soit 85 MW des 108 MW produits par la centrale, et les ménages se partageront le reste. Bien sûr, le projet a rencontré de nombreuses résistances, car de nombreux résidents des environs ne sont pas satisfaits. Lors d'une réunion du conseil d'urbanisme qui s'est tenue en avril dans la ville de Torrey, à New York, une cinquantaine de personnes étaient divisées quant à leur opinion sur les plans d'expansion de Greenidge.

Les quatre bâtiments supplémentaires du centre de données fourniraient 31 emplois à long terme, mais les opérations minières contribueraient considérablement à la pollution de l'air dans la région et rejetteraient de l'eau chaude dans un ruisseau à truites voisin qui se jette dans le lac Seneca, un des Finger Lakes. Mais ce n'est pas tout. Selon un rapport, l'eau du lac Seneca n'est pas la seule chose que la centrale réchauffe. En décembre 2020, alors que la centrale ne fonctionne qu'à 13 % de sa capacité, les opérations de bitcoin d'Atlas auraient produit 243 103 tonnes de dioxyde de carbone et de gaz à effet de serre équivalents.

Cela serait dix fois plus qu'en janvier 2020, lorsque l'extraction a commencé. La pollution par les NOx (terme générique qui englobe un groupe de gaz hautement réactifs, tous contenant de l’azote et de l’oxygène dans des quantités différentes), qui est responsable de l'asthme, du cancer du poumon et des décès prématurés, aurait également été multipliée par 10.

Des lacs en pleine ébullition en raison du minage de bitcoins

La controverse s'explique en partie par le fait que Greenidge était autrefois destiné à la casse. Son propriétaire avait fait faillite il y a dix ans, et la centrale électrique au charbon avait été mise hors service et ses permis d'exploitation ont été abandonnés. Mais Atlas Holdings a racheté la centrale en 2014 et a dépensé 65 millions de dollars pour la convertir au gaz naturel et la faire fonctionner à nouveau. Greenidge a redémarré en 2017 et a passé les deux années suivantes à tester sa stratégie d'extraction de bitcoins. Au fil du temps, elle a vendu moins d'électricité au réseau, consacrant de plus en plus de puissance à ses opérations minières.

« Le lac est si chaud que vous avez l'impression d'être dans un jacuzzi », a déclaré Abi Buddington, qui vit près de la centrale de Greenidge. Le rapport indique que la centrale dispose actuellement d'un permis pour émettre 641 000 tonnes de CO2 chaque année, mais si Atlas veut maximiser son retour sur investissement et utiliser les 108 MW de la capacité de la centrale, sa pollution au carbone pourrait grimper à 1,06 million de tonnes par an. Parallèlement à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, il faut également s'attendre à ce que les émissions de NOx – et les effets sur la santé – augmentent en conséquence.

Le seul avantage tangible du projet (hormis les dividendes apparaissant dans les poches des investisseurs) semble être la création de 31 emplois. Mais cela reste tout largement inférieur au prix à payer. Les groupes environnementaux s'inquiètent de l'empreinte de la centrale. Des dizaines de résidents, ainsi que le Sierra Club et d'autres organisations, ont intenté une action en justice pour stopper l'expansion de la centrale, affirmant qu'elle violerait la loi de l'État de New York en rejetant de l'eau à haute température dans le ruisseau et le lac et que ces rejets augmenteraient la probabilité de prolifération d'algues nocives.

Les toxines produites par ces proliférations seraient impossibles à éliminer de l'eau, et plusieurs pétitionnaires puisent l'eau potable de leur maison directement dans le lac. « Ces opérations cryptographiques recherchent tout endroit où l'énergie est relativement bon marché dans un climat relativement frais », a déclaré Yvonne Taylor, vice-présidente de Seneca Lake Guardian, une association de défense de la conservation à but non lucratif. « Il s'agit d'un modèle économique horrible pour tout l'État de New York, pour les États-Unis et pour la planète », a-t-elle déclaré au média NBC News.

Le passage de la centrale à un fonctionnement exclusivement axé sur le bitcoin intervient à un moment où l'État de New York se bat pour empêcher les mineurs de cryptomonnaies de profiter de l'électricité bon marché de l'État. En 2018, le Public Service Commission (PSC) a donné aux compagnies d'électricité municipales la possibilité d'augmenter les tarifs des clients mineurs de cryptomonnaies. Dans les documents déposés par la société auprès de la SEC, Greenidge indique qu'elle utilisera l'expertise développée dans sa centrale actuelle pour étendre sa capacité d'extraction à au moins 500 MW d'ici 2025.

En outre, Atlas Holdings se défend et estime que les eaux rejetées par Greenidge dans le sac ne sont pas à une température aussi élevée. La centrale a envoyé à Ars Technica le détail des relevés de température de l'eau effectués entre le 1er mars et le 17 avril, indiquant que l'eau quittant l'usine était à 49,6 °F (9,778 °C), soit 6,8 °F de plus que la température à la prise d'eau de l'usine. Par ailleurs, l'entreprise souligne qu'une bouée de surveillance de la qualité de l'eau située à 9 miles (14,4841 km) au nord de l'usine indique une température moyenne de 67 ˚ F, soit environ 19 °C.

« L'installation de Greenidge fonctionne en totale conformité avec ses permis pour l'air et l'eau, qui ont été délivrés après des années d'analyse et d'examen par l'État », a écrit un porte-parole d'Atlas Holdings au média américain. « La suggestion selon laquelle Greenidge a en quelque sorte un impact négatif sur le lac Seneca – ou constitue un obstacle aux importants objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de New York – est tout simplement fausse », a-t-il ajouté. Toutefois, l'impact environnemental du bitcoin se ressent de plus en plus et plusieurs pays et États commencent à prendre des mesures, à la lumière de la Chine.

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Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 16/07/2021 à 22:39
J'en pense que quitte à miner, autant que la chaleur soit utile, pour chauffer une piscine ? de l'eau pour le chauffage urbain (mais juste en Hiver alors) ?
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Avatar de 10_GOTO_10
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 16/07/2021 à 22:46
Citation Envoyé par archqt Voir le message
J'en pense que quitte à miner, autant que la chaleur soit utile, pour chauffer une piscine ? de l'eau pour le chauffage urbain (mais juste en Hiver alors) ?
Ça existe : https://bitcoin.fr/sato-une-chaudiere-qui-mine-du-bitcoin/

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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 19/07/2021 à 12:14
Citation Envoyé par Bill Fassinou Voir le message
« Le lac est si chaud que vous avez l'impression d'être dans un jacuzzi », a déclaré Abi Buddington, qui vit près de la centrale de Greenidge. Le rapport indique que la centrale dispose actuellement d'un permis pour émettre 641 000 tonnes de CO2 chaque année, mais si Atlas veut maximiser son retour sur investissement et utiliser les 108 MW de la capacité de la centrale, sa pollution au carbone pourrait grimper à 1,06 million de tonnes par an. Parallèlement à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, il faut également s'attendre à ce que les émissions de NOx – et les effets sur la santé – augmentent en conséquence.
Oui, mais vous comprenez, les cryptomonnaies permettent l'émancipation financière des citoyens vis-à-vis des milliardaires...
Et puis de toutes façons, plus la Terre est polluée, moins on y vivra longtemps, et donc moins on aura a en supporter la pollution.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 19/07/2021 à 11:00
si même les chinois veulent bloquer ça pour des raisons écologiques... eux qui n'en ont rien à foutre du climat, tant que ça leur profite...
bon, en vrai, c'est surtout pour reprendre le contrôle des monnaies alternatives et préparer l'arriver de la leur, mais ça reste symptomatique et assez drôle.
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