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Trump aurait utilisé des dark patterns pour inciter ses partisans à donner des millions de dollars
Quelques mois avant que la législation californienne interdise certains de leurs cas d'utilisation

Le , par Bill Fassinou

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Candidat à sa propre succession lors des élections de 2020, l'ex-président américain Donal Trump aurait exploité les dark patterns pour inciter ses partisans à lui verser plus de dons que prévu. De récents rapports sur la question allèguent que l'équipe de campagne de Trump a usé de ses designs trompeurs pour guider les donateurs en ligne vers des contributions récurrentes hebdomadaires. Certaines victimes ont déclaré à des médias américains avoir été "volées" à hauteur de 8 000 dollars pendant la période de leur abonnement. Ce rapport intervient quelques semaines après l'interdiction de certaines utilisations des dark patterns par la Californie.

Trump aurait incité ses partisans à faire des dons répétés

Trump aurait rencontré des difficultés financières lors de sa campagne présidentielle en 2020. Comme solution, son équipe aurait utilisé WinRed, la plateforme de collecte de fonds du Parti républicain américain, avec des dark patterns pour tromper la vigilance de ses supporters au moment de faire des dons. Notons que les dark patterns constituent un ensemble de techniques utilisées par les plateformes en ligne, par exemple, pour dissuader un internaute de se retirer d'un service auquel il a souscrit ou l'amener à partager involontairement ses données privées. Le terme a été inventé en 2010 après le boom des industries du e-commerce sur le Web.



Ils constituent des astuces utilisées lors du développement de sites ou d’applications Web pour amener les utilisateurs à acheter ou à souscrire à des offres ou services sans leur accord, pour ne citer que ceux-là. En effet, selon certaines sources, lorsque Donald Trump a remporté l'élection présidentielle de 2016, il n'a pas cessé de demander de l'argent à ses partisans. Les courriels auraient continué à affluer, alors qu'il était à la Maison Blanche. Mais à la fin de son mandat, ces mails seraient devenus une sorte d'escroquerie. Ensuite, en juin 2020, la campagne Trump aurait commencé à utiliser une forme de dark patterns.

Cela lui aurait permis d'inciter automatiquement les contributeurs de la campagne à donner beaucoup plus d'argent qu'ils ne l'avaient prévu, notamment des dons mensuels récurrents et des dons hebdomadaires récurrents. L'équipe a construit des interfaces trompeuses qui enfouissent des petits caractères sous des paragraphes de texte en gras, avec des cases précochées que les partisans devaient décocher manuellement. Lorsque les cases n'ont pas été décochées avant le don, cela sous-entend que le donateur a donné son accord pour un prélèvement répété, de façon hebdomadaire ou mensuelle.

Un supporter de Kansas City qui avait fait un don de 500 dollars a vu son compte débité de 3 000 dollars ce mois-là. Un autre a réalisé que son don de 990 dollars était devenu 8 000 dollars. Selon un rapport sur le sujet, les dons récurrents ont gonflé la trésorerie de Trump en septembre et octobre, au moment où ses finances se détérioraient. Il aurait par la suite pu utiliser des dizaines de millions de dollars qu'il a collectés après l'élection. Plusieurs personnes ont déposé plainte après avoir constaté des retraits non autorisés sur le compte.

« C'est injuste, c'est contraire à l'éthique et c'est inapproprié », a déclaré Ira Rheingold, directeur exécutif de l'Association nationale des défenseurs des consommateurs. Un porte-parole de Trump aurait admis qu'au moins 19,7 millions de dollars de ses transactions avaient été contestés. Selon les sources, il ne s'agit là que des personnes qui ont pris la peine de contester les frais.

Harry Brignull, un concepteur d'expérience utilisateur à Londres qui a inventé le terme "dark patterns" pour désigner les pratiques manipulatrices du marketing numérique, a déclaré que les techniques de l'équipe Trump étaient un classique du genre "conception trompeuse". « Cela devrait figurer dans les manuels scolaires de ce qu'il ne faut pas faire », a-t-il déclaré.

Les autorités californiennes s'attaquent aux interfaces truquées

La Californie a adopté le mois dernier une loi historique sur la protection de la vie privée interdisant certaines formes de dark patterns. Cette loi vient renforcer la URL="https://www.developpez.com/actu/310203/"]CCPA[/URL] (California Consumer Privacy Act) adoptée en août 2018. La CCPA est l'une des lois les plus strictes en matière de protection des données aux États-Unis. Certains la comparent d'ailleurs au RGPD (Règlement général sur la protection des données) en Europe. Elle donne aux Californiens le droit de "dire non à la vente d'informations personnelles", mais le gouvernement de l'État craint manifestement que ces options soient noyées sous des menus subtils.

En interdisant les dark patterns, la Californie veut garantir que les consommateurs ne seront pas "trompés". Toutefois, le règlement n'interdit pas toutes les utilisations de dark patterns. Il interdit uniquement les dark patterns ayant pour but de compromettre ou d'entraver le choix d'un consommateur de se retirer des systèmes dans lesquels ses données personnelles sont vendues. Le règlement donne un certain nombre d'exemples de ces dark patterns, dont les suivants :

  • l'utilisation d'un langage déroutant comme les doubles négations (par exemple "Ne pas vendre mes informations personnelles") ;
  • obliger les utilisateurs à cliquer ou écouter les raisons pour lesquelles ils ne devraient pas soumettre une demande de désinscription avant de confirmer leur demande ;
  • obliger les utilisateurs à rechercher ou faire défiler le texte d'une politique de confidentialité ou d'un document ou d'une page Web similaire afin de localiser le mécanisme permettant de soumettre une demande de retrait.

Les entreprises qui ne se sont pas encore conformées à la CCPA ont reçu un "avis de correction", qui leur donne 30 jours pour modifier leurs services. « Depuis que l'application du CCPA a commencé le 1er juillet 2020, le ministère a constaté une conformité généralisée de la part des entreprises faisant des affaires en Californie », a déclaré le bureau du procureur général de Californie Xavier Becerra dans un communiqué de presse. Pour aider à normaliser l'accès à ces dispositifs d'exclusion, la Californie a conçu ce qu'il appelle une icône "accrocheuse" que les entreprises peuvent utiliser pour diriger les utilisateurs vers l'exercice de leurs droits.

Bien que le nouveau règlement n'interdise les dark patterns que dans des scénarios spécifiques, il y a eu d'autres tentatives pour sévir contre ce type de conception trompeuse de manière plus générale. En 2019, les sénateurs Mark Warner (D-VA) et Deb Fischer (R-NE) ont présenté un projet de loi qui interdirait aux plateformes Internet comptant plus de 100 millions d'utilisateurs d'utiliser tout dark pattern qui incite les utilisateurs à transmettre des données personnelles. Si la loi venait à être votée, la manière dont les entreprises telles que Facebook ou Twitter invitent les utilisateurs à partager avec eux leurs données pourrait changer à l’avenir.

En effet, dans la plupart des cas où les utilisateurs consentent à fournir leurs données personnelles, le reste, c’est-à-dire la nature réelle des données qui sont collectées et ce que l’entreprise qui accueille ses données en fait ne leur sont plus communiqués par la suite, en tout cas, pas de façon très explicite. Les entreprises estiment bien souvent que le traitement de vos données se fait sur la base du respect de la vie privée ou selon une once d’éthique. Mais la réalité des faits est toute autre. Les réseaux sociaux surtout se retrouvent très souvent au milieu de scandales de violation de données de tout genre.

Selon plusieurs rapports d'étude, il arrive parfois que certains internautes refusent aux entreprises de collecter ou d’utiliser leurs données, mais, même dans ce cas, leurs données personnelles peuvent être récupérées de façon implicite. Selon les sénateurs, cela démontre en effet que le consentement n’est pas ce que l’on croit, mais qu’il s’agit bien souvent d’un leurre de la part de ces entreprises. Le projet de loi des sénateurs n'a toutefois jamais été voté par le Congrès. En outre, L'État de Washington tente également d'adopter une loi qui interdise l'utilisation des dark patterns.

Et vous ?

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Voir aussi

La Californie interdit aux entreprises d'utiliser les "dark patterns", notamment les designs Web insidieux rendant difficile l'annulation d'un abonnement, par exemple

Sur 11 000 magasins en ligne, 1254 utiliseraient des « dark patterns » pour amener les utilisateurs à acheter ou à souscrire à des offres ou services sans leur accord, selon une étude

Des sénateurs américains présentent un projet de loi interdisant aux plateformes de médias sociaux d'utiliser des dark patterns

La Californie adopte une loi sur la protection de la vie privée qui rendra plus difficile pour Facebook et Google de suivre les utilisateurs et de recueillir leurs données personnelles

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