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Des bogues dans un logiciel de gestion de prisons ont conduit à garder des personnes derrière les barreaux plus longtemps
Logiciel qui a été mis en ligne malgré les réticences des développeurs

Le , par Stéphane le calme

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L'échec de la mise à jour d'un logiciel critique de gestion des prisons a gardé des centaines de personnes incarcérées en Arizona derrière les barreaux plus longtemps qu'elles n'auraient dû, selon un rapport des lanceurs d’alerte. Les employés du département correctionnel de l'Arizona sont au courant du bogue depuis 2019. La faille fait suite à une modification de la loi de l'État que le logiciel ne peut tout simplement pas gérer puisqu’il n'a pas été mis à jour pour y remédier.

Les employés ont déclaré qu'ils soulevaient le problème en interne depuis plus d'un an, mais les administrateurs de la prison n'ont pas agi pour corriger le bogue du logiciel. Les sources ont déclaré que la directrice de l'information Holly Greene et le directeur adjoint Joe Profiri étaient conscients du problème depuis 2019. D'ailleurs, le département des services correctionnels de l'Arizona a confirmé qu'il y avait un problème avec le logiciel.

L'Arizona a l'un des taux d'emprisonnement les plus élevés du pays, les condamnations pour possession de drogue étant l'un des facteurs les plus élevés. Un amendement à la loi de l'État de l'Arizona en juin 2019 a créé un mécanisme par lequel les détenus condamnés pour certaines infractions non violentes liées aux drogues peuvent gagner des crédits en vue d'une libération anticipée. Les détenus éligibles qui terminent un programme comme un équivalent GED (General Educational Development, le nom donné à un ensemble de cinq examens matières qui, lorsque réussis, affirment qu'une personne détient des compétences académiques de niveau high school aux États-Unis ou au Canada) ou un traitement pour toxicomanie pendant leur incarcération peuvent gagner trois jours de crédit tous les sept jours purgés et réduire la durée de leur séjour derrière les barreaux à 70 % de la peine qui leur a été assignée.

La propre FAQ du Département des services correctionnels de l'Arizona sur le programme précise (réponse à la question 9 du document) que ni les détenus ni leurs familles ne doivent contacter qui que ce soit pour demander un examen d'éligibilité. « Cela se fait automatiquement sur la base de la programmation du système, qui génère une liste pour Time Comp », lit-on dans le document. « Les examens sont en cours d'achèvement en fonction des premières dates de sortie prévues ». Selon les lanceurs d'alerte, cependant, ce système ne peut pas identifier les participants éligibles et ne fait toujours pas ces calculs.

« Nous savions depuis le premier jour que cela n'allait pas fonctionner », a déclaré une source du Département des services correctionnels. « Quand ils ont approuvé ce projet de loi, nous l'avons regardé et nous avons dit :" Oh, flûte. "».

Les lanceurs d'alerte disent avoir commencé à faire des « avertissements internes répétés » aux responsables informatiques du département en 2019. Le média américain KJZZ a obtenu une copie d'un rapport de bogue d'octobre 2020 détaillant comment le logiciel, appelé ACIS, ne respecte pas la loi.

« Actuellement, ce calcul n'est pas du tout dans ACIS », lit-on dans le rapport. « ACIS peut calculer 1 crédit gagné pour chaque 6 jours servi, mais il s'agit d'un nouveau calcul. »

Le ministère a confirmé à KJZZ qu'il était conscient du problème avec ACIS. « Les données sont calculées manuellement puis saisies dans le système », a déclaré le porte-parole Bill Lamoreaux à KJZZ, affirmant que le département avait identifié au moins 733 détenus éligibles pour participer au programme de libération anticipée, mais qui n’ont pas encore été inscrits.


« Juste la pointe de l'iceberg »

Bien que les problèmes liés au calcul des peines soient préoccupants, des sources du ministère affirment que ces problèmes de programmation ne sont « que la pointe de l'iceberg ». Selon les sources, l'ensemble du logiciel de gestion des détenus, connu sous le nom de ACIS, a connu plus de 14 000 bogues depuis sa mise en œuvre en novembre 2019.

« C'était le week-end de Thanksgiving », a rappelé une source. « Nous étions en train de nous tuer en travaillant dessus, mais toutes les personnes associées au déploiement du logiciel ont supplié (le directeur adjoint) Profiri de ne pas mettre le logiciel en ligne. »

Mais plusieurs sources impliquées dans le déploiement ont déclaré avoir été chargées par la direction du département de « ne pas dire un mot » de leurs préoccupations. « On nous a dit : “ trop d’argent a été dépensé, nous ne pouvons plus reculer maintenant“ ».

Depuis le déploiement, des sources du ministère affirment que plusieurs autres programmes n'ont pas fonctionné correctement, notamment des modules qui suivent les soins de santé des détenus, le décompte des personnes, les biens des détenus, les comptes financiers, l'appartenance religieuse, la classification de sécurité et les affiliations aux gangs.

« Nous avons mis ensemble des gens dans des cellules qui font partie de gangs en conflit sans nous en rendre compte », a déclaré une source. « Nous ne pouvons pas conserver les bons médicaments avec les détenus gravement malades lorsqu'ils sont transférés dans une nouvelle unité. Nous mettons les gens en danger. Ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu'un ne soit tué ou décède. »

Les sources ont déclaré que le logiciel ACIS rend également difficile pour les employés de corriger les erreurs une fois qu'elles ont été identifiées.

Logiciel de gestion de prison

Il existe toute une industrie américaine tentaculaire de logiciels de « correction ». À un certain niveau, les systèmes de gestion des prisons et des détenus ont du sens : vous devez savoir qui se trouve dans un établissement, où ils se trouvent, quels sont leurs besoins médicaux, qui est leur représentation juridique, etc. Cependant, à mesure que les éléments du système de justice pénale sont de plus en plus transférés à des algorithmes de gestion, les personnes réelles sont de plus en plus touchées par les failles de ces logiciels. Le déploiement d'ACIS en Arizona a duré trois ans de plus que prévu et a constamment dépassé le budget, ont rapporté les médias locaux à l'époque.

Depuis qu'il a finalement été mis en œuvre pendant le week-end de Thanksgiving en 2019, ACIS est resté en proie à des bogues, ont déclaré des sources. Plusieurs modules du logiciel n'ont pas fonctionné correctement, « y compris des modules qui suivent les soins de santé des détenus, le décompte des personnes, la propriété des détenus, les comptes financiers, l'appartenance religieuse, la classification de sécurité et les affiliations aux gangs ». Et lorsqu'une erreur humaine introduit quelque chose d'incorrect dans le dossier d'un détenu, les employés peuvent ne pas avoir un moyen d'éliminer ou de corriger l'erreur.

« Dans un cas, il y a eu une action disciplinaire inscrite par erreur sur le dossier d'un détenu », a déclaré une source. « Mais il n'y a aucun moyen de revenir en arrière. Donc, ce type a été puni et il n’a pas pu passer un appel téléphonique pendant 30 jours. Voilà le genre de choses que vous devez gérer chaque jour ».

Les suites logicielles utilisées par les services de police et les tribunaux – bien avant que quelqu'un ne soit soumis à un logiciel de gestion pénitentiaire – ont également été largement critiquées ces dernières années, à la fois pour leur manque de transparence et pour leurs préjugés raciaux. ProPublica a publié en 2016 un rapport détaillé et approfondi constatant que le logiciel d'évaluation des risques des tribunaux classait les suspects noirs comme plus susceptibles de commettre d'autres crimes que les suspects blancs qui auraient commis des actes similaires.

Sources : FAQ Arizona Department of Corrections, KJZZ

Et vous ?

Quelle lecture en faites-vous ?
Êtes-vous pour ou contre la mise en ligne d'une application qui comporte de nombreuses failles connues pour respecter les délais de livraison ? Dans quel contexte ?

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Avatar de BugFactory
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 24/02/2021 à 10:44
Je m'étonne surtout que les gens obéissent au logiciel comme si c'était leur seigneur et maître. Le logiciel dit qu'un détenu est puni et on sait que ce n'est pas vrai? On l'ignore. D'habitude c'est le problème inverse, les gens ignorent le logiciel quand il a raison...
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Avatar de PomFritz
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 23/02/2021 à 16:04
Logiciels administratifs foireux, pas d'eau et d'électricité parce que ça gèle au Texas (y en a quand même un qui a reçu 15000$ de facture d'élctricité parce qu'indexée sur l'offre et la demande, et quand y a plus d'offre...), infrastructures foireuses, mais bon, les courbes économiques sont au beau fixe grâce aux taxes
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Avatar de defZero
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 23/02/2021 à 20:44
Quelle lecture en faites-vous ?

J'en déduis que les administratifs US et FR sont bien du même niveau, ce qui me rassure quand à la l'inutilité des classements de l'enseignement supérieur.
Si c'est pour que tout le monde soit aussi null en sortie d'école, autant faire des économie et postuler directement au poste visé , de toute façon, vous vous formerez sur le tas de toutes manières.
Non, plus sérieusement, ça sert à quoi d'embauché des gens ayant un niveau universitaire si c'est pour ce retrouvé avec des logiques de (dis)fonctionnement même pas digne d'une école maternelle ?
Autant laisser les tolard s'autoadministrer ça fera faire des économies et puis ils/elles ont le temps .

Ah oui, et j'aime bien l'administration qui ce défend/justifie en déclarant avoir fait remonté le problème.
Du coup, c'est qui les responsables pour garder des gens en prison plus que nécessaire (ce qui est illégale) ?
Et l'administration fait quoi pour résoudre le problème ?
Parce que dans l'article ça n'as pas trop l'aire de les gêner.
On a fait remonté le problème, tout va bien les gars on est couvert .

Êtes-vous pour ou contre la mise en ligne d'une application qui comporte de nombreuses failles connues pour respecter les délais de livraison ? Dans quel contexte ?

Ca revient à demander à un Maitre d'Ouvrage s'il préfère recevoir ça maison dans les temps, ou plus tard avec le toit et les fenêtres, c'est spéciale comme logique .
C'est plus honnête de reconnaitre que l'on et pas prêt et de livrer plus tard.
Eventuellement ça va vous couter de l'argent, mais c'est sensé être le boulot d'un chef de projet d'estimer & de respecter les délais, sinon il/elle ne sert à rien et autant faire pété un échelon sur le projet, ça ira plus vite.

P.S. : Du coup le gouvernement de l'Etat c'est lui même mis hors la loi en votant une loi qu'il ne peut pas faire respecter, ...tient comme en France .
On a vraiment affaire à des bons .
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Avatar de Orgoff
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 25/02/2021 à 10:33
Citation Envoyé par defZero Voir le message

Ca revient à demander à un Maitre d'Ouvrage s'il préfère recevoir ça maison dans les temps, ou plus tard avec le toit et les fenêtres, c'est spéciale comme logique .
C'est plus honnête de reconnaitre que l'on et pas prêt et de livrer plus tard.
Eventuellement ça va vous couter de l'argent, mais c'est sensé être le boulot d'un chef de projet d'estimer & de respecter les délais, sinon il/elle ne sert à rien et autant faire pété un échelon sur le projet, ça ira plus vite.
Bah justement, c'est très courant dans l'immobilier neuf la malfaçon. Tu seras pas livrer sans toit ou fenêtres, mais tu auras des normes qui n'auront pas été respectés (en plus des livraisons systématiquement en retard). D'ailleurs la gestion de projet informatique est essentiellement tiré du BTP à la base.

Et la réalité est loin d'être aussi simple pour un chef de projet : tu peux hériter d'une bouze qui a été mal conçu, des keypeoples qui ont démissionnés, des concessions faites alors qu'elles auraient pas dû... bref diverses bonnes ou mauvaises raisons qui peut justifier un retard. Et quand il y a faille, elle est jamais liée à une unique personne incompétente.
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