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Une application qui permettait aux utilisateurs chinois de contourner le Grand Pare-feu et d'accéder à Google, Facebook a disparu,
Après cinq millions de téléchargements

Le , par Stan Adkens

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Plutôt que de passer par des VPN - dont l’utilisation est rendue illégale par les autorités de Pékin - afin de contourner le Grand Pare-feu ou Great Firewall, une application chinoise a brièvement permis aux internautes du pays d'accéder légalement à des sites Web longtemps interdits comme Facebook et Google. L’apparition de l’application Tuber a conduit certains utilisateurs à célébrer le fait que Pékin s'apprêtait à autoriser un Internet plus ouvert, mais elle est rapidement devenue indisponible le samedi, après avoir été rendue virale le vendredi, a rapporté CNBC.

Les utilisateurs de la Chine continentale utilisent couramment les VPN pour contourner le Grand Pare-feu, nom donné au blocage d'une série de services Internet étrangers, de Gmail à Twitter, qui dure depuis plus de dix ans. Pékin sévit régulièrement contre les services VPN illégaux, en éliminant ces applications des magasins d'Alphabet et d'Apple. Le contenu des sites Web chinois est également fortement censuré, en particulier s'il est jugé politiquement sensible par les autorités de Pékin. Mais l'application Tuber a permis, pendant un court moment aux utilisateurs d'accéder à ces services sans passer par des VPN.


Tuber est une application conçue par une société peu connue, détenue à 70 % par une filiale de la plus grande entreprise chinoise de cybersécurité, Qihoo 360, d’après South China Morning Post . L’application était disponible en version Android. Arborant un logo semblable à celui de YouTube, la page principale de Tuber proposait un flux de vidéos YouTube et, sur un autre onglet, elle permettait aux utilisateurs d'accéder à des sites Web occidentaux tels que YouTube, Facebook, Instagram et Twitch, qui sont censurés par la Chine.

Cependant, le navigateur mobile a cessé de fonctionner samedi et a disparu de l'app store mobile géré par Huawei Technologies. Il n'est pas clair si une agence gouvernementale avait ordonné son retrait. « Le gouvernement en a probablement entendu parler et a demandé aux magasins de le retirer », a déclaré Rich Bishop, directeur général d'AppInChina, un éditeur d'applications internationales sur le marché chinois.

Le retrait de Tuber a peut-être mis fin à ce que de nombreux utilisateurs chinois considéraient comme une fenêtre ouverte sur l'Internet, sanctionnée par l'État. Pékin maintient un contrôle rigide sur sa sphère Internet, obligeant les sociétés de Tencent Holdings Ltd. à ByteDance Ltd., propriétaire de TikTok, à censurer et à épurer les contenus critiques envers le gouvernement ou ses politiques.

Si les utilisateurs chinois avaient vu en Tuber l’abaissement des mesures de censures chinoises, l'application était toutefois assortie de certaines réserves. L'enregistrement nécessite un numéro de téléphone chinois, qui dans le pays est lié au numéro d'identification national - ce qui signifie de vraies identités. La plateforme pourrait suspendre les comptes des utilisateurs et partager leurs données « avec les autorités compétentes » s'ils « regardent ou partagent activement » des contenus qui enfreignent la constitution, mettent en danger la sécurité et la souveraineté nationales, répandent des rumeurs, perturbent l'ordre social ou violent d'autres lois locales, selon les conditions de service de l'application rapportées par South China Morning Post.

L'application était disponible en téléchargement depuis fin septembre, selon un rapport de Bloomberg, mais sa popularité n'a augmenté que vendredi dernier après qu'un post de WeChat présentant l'application soit devenu viral. Sur l'app store de Huawei en Chine, elle aurait été téléchargée plus de cinq millions de fois avant d'être retirée du site samedi dernier. Selon Bloomberg, un journaliste du nom de Rita Bai Yunyi du média d'État Global Times a également fait la promotion de l'application dans un message sur Twitter.


L'application a depuis disparu des app stores et l'application déjà téléchargée affiche un message indiquant qu'elle est en cours de mise à jour, d’après les médias qui ont testé le navigateur mobile. Yunyi a signalé la disparition de l’app store de Huawei le samedi soir. Un produit similaire, Sgreennet, supporté par Qihoo 360 est un navigateur Web qui connecte les utilisateurs à des sites étrangers censurés, et était disponible sur PC et mobile. Un rapport publié ce lundi par South China Morning Post a signalé aussi la disparition de l’app store de Sgreennet.

Tuber semblait censurer des contenus politiquement sensibles en Chine

Selon le rapport de Bloomberg, l’application Tuber semblait censurer certains contenus, y compris sur YouTube. Une recherche du nom du président Xi Jinping en chinois n'a donné que sept clips vidéo téléchargés par trois comptes prétendant être des chaînes de télévision à Shanghai, Tianjin et Macao. La recherche du nom de Xi en anglais n'a donné aucun résultat, selon Bloomberg. Les références à des questions politiques sensibles telles que la répression de la place Tiananmen en 1989 et les manifestations de Hong Kong ont également été partiellement censurées, selon des vérifications de Reuters.

Selon CNBC, le site Web de l'application ne fonctionne plus non plus. Il n'est pas clair si le gouvernement a ordonné le retrait de l'application. Qihoo 360 n'a pas répondu à deux demandes de commentaires lorsque CNBC l'a contacté.

L'internet censuré de la Chine laisse la possibilité à « quelqu'un de faire une version filtrée de Google » pour concurrencer les acteurs locaux, selon Rich Bishop. Mais elle pourrait aussi être confrontée à des défis.

« Je suppose que si cela commençait à devenir populaire, Google lui-même bloquerait probablement cela et il faudrait alors avoir toutes les licences pour faire fonctionner un site d'hébergement de vidéos et un moteur de recherche. C'est en soi assez difficile à obtenir », a déclaré Bishop, dont la société aide les développeurs à publier leurs applications en Chine, selon CNBC.

Google avait exploré, puis mis en veilleuse sous la pression interne, un projet visant à créer une version filtrée de son moteur de recherche pour les utilisateurs du plus grand marché de smartphones au monde. « En raison de la politique interne de Google, ils ne veulent pas faire une version conforme à la Chine, il y a donc une opportunité évidente pour quelqu'un de le faire », a déclaré Bishop. « Mais c'est plus facile à dire qu'à faire », a-t-il ajouté.

Wang Huiyao, président du groupe de réflexion Centre for China and Globalisation, basé à Pékin, a déclaré qu'il restait confiant dans le fait que les dirigeants chinois finiront par ouvrir le cyberespace - dans une certaine mesure, a rapporté Bloomberg.

« Le ministère chinois des Affaires étrangères a récemment lancé une initiative qui encourage les flux de données transfrontaliers », a déclaré Wang. « Il est logique que Pékin lève les restrictions de certains sites sélectionnés afin d'envoyer un signal positif à la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Selon South China Morning Post, Tuber n'est pas la première fois qu'une application éphémère tente de donner accès à des services étrangers en ligne bloqués en Chine. En novembre dernier, selon le quotidien, une application nommée Kuniao a prétendu être le premier outil légal permettant aux internautes chinois de contourner le Grand Pare-feu, offrant un accès censuré à des sites comme Facebook et YouTube. Elle a également disparu peu après avoir attiré l'attention des médias sociaux dans le pays, selon le quotidien.

Source : CNBC

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