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Après TikTok, Donald Trump indique qu'il pourrait faire pression sur d'autres entreprises chinoises comme Alibaba.
Des analystes pensent qu'il pourrait s'attaquer à son activité cloud computing

Le , par Stéphane le calme

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Le président américain Donald Trump a déclaré samedi qu'il pourrait exercer une pression sur davantage d'entreprises chinoises telles que le géant de la technologie Alibaba après avoir décidé d'interdire les activités de TikTok aux États-Unis via un décret qui prendra effet dans une trentaine de jours si l'entreprise ne les a toujours pas cédées à une compagnie US. Le président avait mis en avant des préoccupations sur le traitement des données personnelles que l'entreprise pouvait communiquer au gouvernement chinois.

Lorsqu'il lui a été demandé lors d'une conférence de presse s'il y avait d'autres entreprises, appartenant à la Chine en particulier, qu'il envisageait de bannir comme Alibaba, Trump a répondu « Oui, nous examinons d’autres choses », fidèle à ses déclarations erratiques.

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a lancé au début du mois d‘août une vaste offensive contre les géants technologiques chinois, baptisée « Clean Network », littéralement « nettoyer les réseaux ». Sont également dans le collimateur de Washington le moteur de recherche Baidu, China Mobile et China Telecom ou encore Tencent, une société holding tentaculaire présente notamment dans les services internet et mobiles ainsi que dans la publicité en ligne.

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a fait allusion au nom d’Alibaba lorsqu’il a exhorté les entreprises américaines à retirer de leurs réseaux numériques les technologies chinoises « non fiables ». Washington veut protéger « les informations personnelles les plus sensibles des Américains et la propriété intellectuelle la plus précieuse de nos entreprises, y compris la recherche sur le vaccin Covid, contre l’accès à des systèmes basés sur le cloud gérés par des entreprises » telles qu’Alibaba et Tencent, entre autres, a-t-il indiqué.

Comme le note le Figaro, dans le commerce en ligne, Alibaba brasse en douze mois plus de 1000 milliards de dollars, soit trois fois plus que son rival américain Amazon, qui s’est largement diversifié. Bien sûr la quasi-totalité de ses transactions sont réalisées en Chine, Alibaba est donc largement dominé par Amazon à l’international.

« Nous sommes dans un changement de paradigme, et la géopolitique connaît actuellement une transformation historique », indique Alex Capri, chercheur à la Fondation Hinrich et maître de conférences à l’Université nationale de Singapour. Les fonctionnaires de Washington lancent « davantage d’accusations » contre les entreprises technologiques chinoises, ce qui « indique que l’administration cherche vraiment à découpler » l’industrie technologique, a-t-il ajouté.

Contrairement à ByteDance ou Huawei, dont l’expansion mondiale a été freinée après que Washington l’ait coupée de la technologie américaine et qui cherchent des solutions telles que la vente de leurs branches internationales, Alibaba n’a pas eu beaucoup de succès dans son expansion sur les marchés occidentaux. Mais le fait qu’il s’agisse d’un champion national de la technologie en Chine pourrait être une raison suffisante pour que Washington le vise, selon Capri.


Selon des analystes chinois, Trump pourrait viser le segment du cloud computing et des puces

Les analystes chinois estiment qu’il s’agit d’une autre initiative motivée par la politique intérieure américaine qui portera un coup à court terme aux entreprises chinoises, mais qui aura un impact limité à long terme. D’ailleurs, les experts notent que la société basée à Hangzhou, dans l'est de la Chine, dans le Zhejiang, génère la grande majorité de ses revenus du secteur en plein essor du commerce électronique national, alors que sa présence aux États-Unis est relativement faible.

Si Trump n’a pas donné la direction que pourrait prendre son action contre Alibaba, les experts chinois estiment que la déclaration de Trump est motivée par la politique. Selon eux, conformément à la stratégie à long terme des États-Unis pour contenir l'essor technologique de la Chine, Trump pourrait prendre des mesures dans deux domaines où Alibaba progresse rapidement : le cloud computing et les puces.

« Pour Trump, rien ne compte plus que [sa réélection], donc, il fera tout ce qu'il jugera être propice à sa campagne... alors je pense que c'est possible [qu’il cible Alibaba] », a déclaré au Global Times Liu Gang, directeur de l'Institut Nankai of Economics et économiste en chef de l'Institut chinois des stratégies de développement de l'intelligence artificielle de nouvelle génération.

En ce qui concerne les mesures spécifiques que les États-Unis pourraient prendre contre Alibaba, Liu Gang a déclaré que Trump pourrait cibler les services cloud de la société et la recherche et le développement de puces en imposant des restrictions sur les échanges normaux et la coopération entre la société et ses homologues américains.

« Les États-Unis ne pourront pas toucher à la principale opération commerciale [d'Alibaba]... leur plus gros atout est de ralentir le rythme de l'innovation chinoise en matière de puces », a déclaré Liu Gang, ajoutant que même si un certain impact se ferait sentir dans ces domaines, « prendre des mesures politiques pour arrêter l'innovation ne fonctionnera pas ».


Le cloud, qui est aujourd’hui la chasse gardée des Américains comme Amazon et Microsoft, est un marché hautement stratégique comme. Au printemps dernier, Alibaba a annoncé vouloir investir 28 milliards de dollars dans le cloud au cours des trois prochaines années. Dans son communiqué de presse, Jeff Zhang, président d'Alibaba Cloud Intelligence et directeur de la technologie du groupe Alibaba, a déclaré : « En augmentant nos investissements dans l'infrastructure du cloud et les technologies fondamentales, nous espérons continuer à fournir des ressources informatiques fiables et de classe mondiale pour aider les entreprises à accélérer le processus de reprise, et offrir des solutions intelligentes basées sur le cloud pour soutenir leur transformation numérique dans le monde post-pandémique ». La structure a également annoncé son intention de recruter 5000 collaborateurs dans le monde entier pour sa division cloud dans les 10 prochains mois.

Bien qu'Alibaba cherche à étendre sa présence aux États-Unis par le biais de ses plateformes d'achat en ligne et de ses services cloud, ses principaux revenus proviennent du marché chinois. Au cours de l'exercice 2020, ses activités de commerce électronique en Chine, y compris la vente au détail en ligne, devraient représenter 65 % du chiffre d'affaires total d'Alibaba, selon Forbes.

Des répressions qui pourraient avoir des répercussions sur des entités américaines

Selon des estimations, les revenus du commerce électronique international, y compris ceux des États-Unis, ne représentent que 8 % du total. Alors qu'Alibaba a investi massivement dans les services cloud et a pris une part relativement importante sur le marché américain, le chiffre d'affaires total de son activité cloud ne devrait représenter qu'environ 8% de son chiffre d'affaires total, selon Forbes.

« Parce que c'est de nature politique, il y aura un certain impact, mais l'impact ne sera pas trop grand car Alibaba a des opérations très limitées aux États-Unis », a déclaré Fang Xingdong, fondateur du groupe de réflexion technologique basé à Beijing ChinaLabs.

Fang a estimé que les États-Unis pourraient décider d'empêcher les entreprises technologiques américaines de mener des transactions avec Alibaba (comme les mesures annoncées contre TikTok de ByteDance et WeChat de Tencent) et empêcher certains membres du personnel de recherche et développement (R&D) de travailler pour Alibaba.

En plus de la technologie de cloud computing, Alibaba a également investi massivement dans la R&D sur les puces via son DAMO Academy, qui, selon les experts, fait des percées importantes.

Toute répression potentielle contre Alibaba pourrait également nuire aux intérêts américains plus qu'à la société elle-même, car de nombreuses entreprises américaines cherchent à vendre leurs produits et services sur les plateformes d'achat en ligne d'Alibaba et de nombreux investisseurs américains détiennent les actions de la société à la Bourse de New York.

Malgré les tensions croissantes, des marques américaines telles qu'Apple et Nike ont enregistré de belles performances lors du festival de shopping du Singles' Day (journée des célibataires) sur Alibaba. Les ventes d'Apple sur la plateforme en 10 minutes ont dépassé sept fois ses ventes d'une journée complète lors du Single’s Day de 2018, tandis que les ventes de Nike ont atteint les 100 millions de yuans (12,16 millions d’euros) en une heure, selon les médias.

Dans le contexte de la pandémie COVID-19, Alibaba a annoncé en juin qu'il fournirait de nouveaux services de financement et de livraisons pour les petites et moyennes entreprises aux États-Unis et lancerait des « salons » virtuels pour les fabricants et les grossistes basés aux États-Unis afin de les aider à vendre leurs produits sur sa plateforme. Les salons Alibaba.com US Online Trade Shows sont prévus du mardi au jeudi.

« Notre étude montre qu'Alibaba et [une autre société de commerce électronique chinoise JD.com Inc] ont offert de nombreux services aux entreprises étrangères et les ont aidées à vendre même sur le territoire chinois, donc sévir contre ces entreprises n'est pas favorable aux intérêts américains et fera plus de mal aux États-Unis », a déclaré Liu Gang.

Outre les ventes des entreprises américaines sur Alibaba, tout mouvement potentiel des États-Unis pourrait également nuire aux investisseurs américains qui détiennent des actions Alibaba. Vendredi, le plus grand actionnaire institutionnel d'Alibaba était la société américaine Blackrock et d'autres principaux actionnaires comprennent de nombreuses sociétés américaines telles que Vanguard Group, Price (T.Rowe) Associates et JP Morgan Chase, selon Yahoo Finance.

« Contrer la montée en puissance de la Chine est une stratégie à long terme des États-Unis… tant de grandes entreprises technologiques chinoises sont définitivement dans le collimateur des États-Unis », a déclaré dimanche Liu Dingding. Mais Liu Dingding a ajouté que les dommages que les États-Unis pourraient exercer sur ces entreprises seraient mineurs, étant donné leur présence limitée aux États-Unis et leur statut avancé dans leurs domaines : « Il n'est pas nécessaire d'accorder une attention particulière [à la répression américaine] ».

Source : Reuters

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