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Covid-19 : l'approche de suivi de la propagation du virus par smartphones fait un bide partout
Avec des pourcentages d'installation des applis très en deçà de ceux requis pour son efficacité

Le , par Patrick Ruiz

815PARTAGES

16  0 
Trois mois après le lancement des premières applications de suivi de la propagation du coronavirus via smartphones, l’heure est comme qui dirait au bilan. Les chiffres parlent et le moins qu’on puisse dire en se basant sur ces derniers est que l’approche ne connaît pas de succès. D’un pays à l’autre, le dénominateur commun est que les pourcentages d’installation des applications sont très en deçà de ceux requis pour qu’elle soit efficace. Considérations en lien avec la vie privée, difficultés techniques, etc. Qu’est-ce qui explique cet échec ?

Japon : 126 millions d’habitants ; 7,7 millions de téléchargements de l’application de suivi ; seulement 27 cas positifs signalés par cette dernière. Italie : 60 millions d’habitants ; 4,2 millions de téléchargements de l’appli ; Allemagne : 83 millions d’habitants ; 16 millions d’installations de l’application lancée par le gouvernement. Ce sont des chiffres de la BBC qui présentent une tendance similaire à ceux d’un sondage de Sensor Tower, lequel révèle que seuls 3,1 % des Français ont adopté l’application StopCovid. Les experts sont clairs sur la question : la plus grande majorité doit procéder à l’installation de l’application lancée par les autorités d’un pays donné pour qu’elle puisse rendre satisfaction. Une étude publiée par l'Université d'Oxford (pour ne citer que celle-là) révèle qu'une telle application ne peut être utile que si elle était utilisée par plus de 60 % d’une population.


Dans le processus de gestion de la crise sanitaire, la plupart des pays ont opté en premier lieu pour l’approche de suivi par smartphones avec serveur centralisé. En général, ces applications utilisent le même principe de fonctionnement. Elles s’appuient sur la technologie Bluetooth pour noter les contacts étroits entre citoyens – le système génère des identifiants anonymes des smartphones de personnes qui se sont approchées les unes des autres de moins de deux mètres, ce, pendant 30 minutes. Des identifiants anonymes des smartphones dans ladite configuration sont ensuite envoyés vers un serveur central géré par des responsables de la santé. L’approche devait permettre à ces derniers d’être en mesure d’observer de façon directe et potentiellement de contacter les personnes susceptibles d’être entrées en contact avec des porteurs du virus. Elle s’est néanmoins vite retrouvée sous le feu des critiques, car considérée à la fois comme un risque pour la sécurité et la vie privée par les critiques/ Motif : possibilité de transmission de données médicales potentiellement sensibles à une seule source et ouverture de la voie à une future surveillance par les États.

Le cas d’Israël en est une illustration. En effet, le Premier ministre israélien – Benjamin Netanyahu – a, dans le cadre de la gestion de cette crise sanitaire, autorisé l'agence de sécurité intérieure du pays à puiser dans une vaste banque de données de téléphones portables (GPS), jusqu'alors non divulguée, pour retracer les mouvements des personnes qui ont contracté le coronavirus et identifier d'autres personnes qui devraient être mises en quarantaine parce que leurs chemins se sont croisés.

C’est en raison de ce climat de crise de confiance, qui a eu un impact négatif sur l’adoption de l’approche de suivi avec serveur centralisé, que des États sont passés à l’approche de suivi avec stockage de données décentralisé. La Suisse était la première à se lancer sur cette voie qui s’appuie sur l’API Google-Apple. L’Allemagne lui avait emboîté le pas avec ce qui est désormais considéré comme un modèle d’application de suivi dans l’espace de l’Union Européenne. À date, le code source de Corona-Warn-App est disponible en open source. Dans le principe, l’application se sert de la technologie Bluetooth pour transmettre un identifiant anonyme à un autre utilisateur qui se trouve à proximité pendant un temps défini. Lorsqu’une personne est dépistée comme porteuse du virus, un message anonyme est envoyé à toutes les personnes dont les identifiants ont été récupérés par l’appareil du malade. Le problème est néanmoins demeuré le même : pas de décollage des installations de ces versions d’applications alignées sur l’approche de stockage décentralisé.

Le difficile équilibre entre droits individuels et intérêt général

Les pays où ces dispositifs de suivi (de la propagation du virus via smartphones) ont du succès sont ceux qui ont mis en place des politiques de gestion qui s’écartent de celles mises en œuvre dans des espaces comme l’UE sur un point principal : celui en lien à la question de volontariat.

Dans le cas de Singapour, les personnes susceptibles d'avoir été exposées au nouveau coronavirus (en particulier celles qui revenaient de l'étranger) ont été soumises à des périodes d'isolement à domicile de 14 jours. Les patients confirmés pour leur part ont été hospitalisés. Pour faire respecter les périodes d'isolement à domicile, les fonctionnaires demandaient aux citoyens d'activer les services de géolocalisation sur leur smartphone et de cliquer de façon périodique sur un lien envoyé par SMS. Ce lien signalait leur position, confirmant qu'ils restaient effectivement chez eux. Ces derniers devaient répondre aux messages dans un court laps de temps pour empêcher que des tiers ne trichent en laissant leur téléphone pendant qu’ils s’aventurent à l’extérieur. En sus, les autorités ont procédé à des descentes sur le terrain pour confirmer la localisation des personnes placées en quarantaine.

À Taïwan, les porteurs potentiels du virus sont dotés d'un smartphone équipé d'un GPS et d’une application de pistage. Ces dispositifs font office de « ;barrière électronique ;» et permettent de garantir que les personnes en quarantaine restent chez elles en prévenant les forces de l’ordre si ces dernières sortent de quarantaine, s’éloignent de leur domicile ou éteignent leur téléphone. La police locale appelle jusqu’à deux fois par jour pour s’assurer que les personnes en isolement se trouvent là où ils devraient être.

C’est des exemples pour illustrer le dilemme auquel l’humanité fait face. L’humanité fait face à une situation de santé globale. Il existe une technologie qui pourrait être vraiment utile pour mesurer en temps réel l'efficacité (ou non) des politiques publiques. Mais elle est si intrusive qu'en temps normal, on hésiterait à en faire usage. Toute la question est de savoir si elle ne devrait pas faire l’objet de plus d’adoption par les populations d’espaces comme celui de l’UE, ce, pour la durée de la période de crise. C’est l’après qu’il faudra ensuite envisager. Avec les événements du 11 septembre, les USA sont passés par une situation (d’urgence) similaire. Cette urgence a conduit le pays, pris de panique, à mettre en place l'État de surveillance qu'Edward Snowden a fini par exposer en 2013. Une fois qu'un gouvernement s'engage dans ce genre de choses, il semble qu'il n'y ait pas de retour en arrière.

Source : BBC

Et vous ?

Suivi de la propagation du coronavirus par smartphones : qu’est-ce qui n’a pas marché selon vous ? Quels sont les facteurs qui expliquent cet échec ?
Droits individuels ou intérêt général (santé publique) : de quel bord êtes-vous ?

Voir aussi :

Immuni, l'application italienne de suivi des contacts, est développée en open source sous la version 3 de la licence GNU Affero General Public
StopCovid : l'application de contact tracing est enfin disponible sur iOS et Android, les utilisateurs avaient d'abord téléchargé en grand nombre une app catalane qui porte pratiquement le même nom
Un restaurant aux Pays-Bas fait appel à des robots serveurs comme moyen pour réduire les contacts interhumains et faire respecter la distance sociale
Covid-19 : la première application mobile de traçage de contacts au monde utilisant l'API Google-Apple est lancée, SwissCovid étant testée à grande échelle en tant que projet pilote

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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 21:59
Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message
Parce que ces mêmes "gens" comprennent le fonctionnement des "FesseBook" et autres app qu'ils installent sur leur smartphone en acceptant les conditions générales sans les lire et donnant à des éditeurs anonymes des droits qui ne correspondent en rien à l'objectif de l'app: Style Localisation, lecture des fichiers perso, commande du micro et de la camera pour un jeu Tetris ou Pacman)???...
Ben la voila la solution : il suffit de rajouter un jeu de tetris ou une fonctionnalité de partage de photo de chatons dans StopCovid.
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Avatar de 23JFK
Membre expert https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 21:06
A la limite, je suis sûr que les gens préfèreraient porter un brassard qui les identifient comme potentiellement contagieux plutôt que d'installer une appli dont ils ne comprennent pas trop le fonctionnement et qu'une bonne part soupçonne d'emblée de premier outil de surveillance officiel d'une démocratie qui part en c***lle.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 20:11
Citation Envoyé par Refuznik Voir le message
On remarquera que la BBC évite de citer l'irlande où l'application a été bien bien accueillie et surtout à coûter beaucoup moins cher que la version UK.
L'article de la BBC en parle :

No such caution from Cian Ó Maidín, whose firm Nearform is behind Ireland's app.

Covid Tracker app was launched two weeks ago and has rapidly attracted 1.3 million users, about a third of Ireland's smartphone users.
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Avatar de Refuznik
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 19:30
On remarquera que la BBC évite de citer l'irlande où l'application a été bien bien accueillie et surtout à coûter beaucoup moins cher que la version UK.
3  0 
Avatar de Mingolito
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 22:19
Citation Envoyé par 23JFK Voir le message
A la limite, je suis sûr que les gens préfèreraient porter un brassard qui les identifient comme potentiellement contagieux plutôt que d'installer une appli dont ils ne comprennent pas trop le fonctionnement et qu'une bonne part soupçonne d'emblée de premier outil de surveillance officiel d'une démocratie qui part en c***lle.
Ouais bien sur, pourquoi pas une étoile jaune ?
En tout cas si c'est sur la base du volontariat ça va faire aussi un tabac c'est sur.
3  0 
Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 21:43
Citation Envoyé par 23JFK Voir le message
A la limite, je suis sûr que les gens préfèreraient porter un brassard qui les identifient comme potentiellement contagieux plutôt que d'installer une appli dont ils ne comprennent pas trop le fonctionnement et qu'une bonne part soupçonne d'emblée de premier outil de surveillance officiel d'une démocratie qui part en c***lle.
Parce que ces mêmes "gens" comprennent le fonctionnement des "FesseBook" et autres app qu'ils installent sur leur smartphone en acceptant les conditions générales sans les lire et donnant à des éditeurs anonymes des droits qui ne correspondent en rien à l'objectif de l'app: Style Localisation, lecture des fichiers perso, commande du micro et de la camera pour un jeu Tetris ou Pacman)???

Les gens sont tous simplement composés d'une majorité de crétins!!!

Quand Charles de Gaule a dit "Les Français sont des veaux!", est-ce qu'il avait tord? Oui, parce que cela ne se limite pas aux français mais s'applique à l'ensemble du genre humain!
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Avatar de Zéolith
Nouveau membre du Club https://www.developpez.com
Le 01/08/2020 à 10:50
En dehors des réticences, il y a l'étendue du parc de smartphones qui peuvent accueillir l'application.
Je serais curieux d'en connaître la proportion par rapport à l'ensemble du parc de téléphones.
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Avatar de Christian_B
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 07/08/2020 à 12:01
C'est un peu du réchauffé. Cette question a déjà été largement débattue sur différents fils de discussion.
Même décentralisée, et supposée "moins intrusives", il n'est pas évident qu'elle soerait discrète car il faudrait être sûr que les échanges entre smartphones ne sont pas interceptées.
Quand à l'efficacité, il a déjà été dit qu'elle était douteuse en raison de problèmes techniques, de la diversité et du caractère assez aléatoire des causes de contamination.

Elle conduit surtout à inquiéter ceux qui sont alertés, souvent inutilement, et à les obliger à une lourde démarche de test. Dont une visite médicale ... au cours de laquelle on risque d'attraper le virus .
Et si les tests devenaient bon marché et facilement disponibles, l'application deviendrait inutile.
D'où le fort soupçon d'arrières-pensées inavouables, comme pour le projet anti-chiffrement, les mesures "anti-terroristes" très extensives, etc.

Donc aucun opposition entre droits individuels et intérêt général bien compris là dedans. Cette question est artificielle et noie le poisson.
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Avatar de MABROUKI
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 26/07/2020 à 22:56
Citation Envoyé par 23JFK Voir le message
A la limite, je suis sûr que les gens préfèreraient porter un brassard qui les identifient comme potentiellement contagieux plutôt que d'installer une appli dont ils ne comprennent pas trop le fonctionnement et qu'une bonne part soupçonne d'emblée de premier outil de surveillance officiel d'une démocratie qui part en c***lle.
Voilà ,on en revient à l'habit jaune des pestiférés,pourquoi pas.
Il est préférable à la surveillance de masse(appli) qui se transformera en dérives anti démocratiques.
A tout prendre il est préférable d'avoir des foyers ou "clusters" confinés ,endigués qui sont plus simples à gérer et moins coûteux à partir d'un taux de contamination donné.
Néanmoins ,la gestion par "clusters" confinés nécessite des centres de dépistages territoriaux en etat d'"alerte" semblables au centres de vaccinations et le dépistage lui-même par des tests nécessite une loi pour le rendre contraignant.
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 27/07/2020 à 9:44
Citation Envoyé par Patrick Ruiz Voir le message
Suivi de la propagation du coronavirus par smartphones : qu’est-ce qui n’a pas marché selon vous ? Quels sont les facteurs qui expliquent cet échec ?
Les peuples sont tous différents et certains acceptent moins le traçage que les singapouriens.
En France il n'y avait pas de test, donc le traçage n'avait aucun intérêt, comment voulez-vous tracer qui que ce soit quand vous ne savez pas qui est malade ?

En Europe ça fait un bail qu'il n'y a pas eu de grosses épidémies du style peste noire (1347), grippe espagnole (1918), donc les gens sont moins motivés que les asiatiques (en plus les asiatiques sont plus disciplinés et ils ont l'habitude de faire attention avec les maladies parce que là densité de population est plus forte).

Citation Envoyé par Patrick Ruiz Voir le message
Droits individuels ou intérêt général (santé publique) : de quel bord êtes-vous ?
Pour l'histoire du SARS-CoV-2 je suis clairement du côté droits individuels.
Après si lors de la prochaine pandémie les choses sont faites correctement (masque, frontières fermées, campagne de tests massives, confinement des malades, etc), là peut-être que ça pourrait être utile pour éviter de confiner tout le monde.
Le confinement de 2020 devrait marquer les gens, donc après il y aura probablement moyen de motiver les gens à adapter le traçage avec un argument du genre "si cette application est utilisé massivement on évitera peut-être le confinement général".

Le SARS-CoV-2 n'est pas très contagieux, ni très mortel. (bon par contre ça craint pour les obèses, diabétiques avec des problèmes pulmonaires)
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