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Mobiliser les imprimantes 3D dans le monde entier contre le coronavirus,
Des écrans faciaux aux valves des respirateurs, les propriétaires d'imprimantes 3D contribuent à équiper les hôpitaux

Le , par Stan Adkens

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La maladie à coronavirus s'installe dans le monde entier. Même les pays les plus développés voient les capacités de leurs systèmes de santé dépassées par un défi de santé jamais vécu. Dans les cas les plus graves de maladie respiratoire, les patients peuvent avoir besoin de respirateurs spécialisés pour reprendre le rôle des poumons. Ces respirateurs sont toutefois devenus rares, tout comme le personnel médical, l'espace hospitalier et les autres équipements de sécurité personnelle nécessaires pour traiter les patients.

Les propriétaires d’imprimantes 3D et les professionnels dans le domaine ont déjà commencé à répondre à la crise mondiale en offrant leurs compétences respectives pour alléger la pression sur les chaînes d'approvisionnement et les gouvernements. Les initiatives se prennent partout dans le monde, et dans un article publié samedi, The Guadian rapporte comment l'industrie australienne s’adapte à la situation actuelle pour combattre le coronavirus.

Mat Bowtell (à droite), avec l'un des écrans imprimés sur les imprimantes 3D de son usine

Le journal s'est entretenu avec Mat Bowtell, un ancien ingénieur de Toyota en Australie, qui utilise 14 des 20 imprimantes 3D de son parc pour fabriquer des milliers d'écrans faciaux pour le personnel de santé. Parti de Toyota, Bowtell a mis en place une installation d'impression en 3D dans un petit entrepôt de la côte de Bass, dans le Victoria, où il a commencé à fabriquer des prothèses de mains gratuites pour les enfants handicapés.

Maintenant que le Covid-19 fracture l'économie et met à genoux des industries entières, les compétences de Bowtell ont trouvé un nouvel usage. Il consacre son unité à la fabrication des milliers d'écrans faciaux pour les travailleurs de la santé, qui luttent pour avoir accès à des équipements de protection individuelle dans un contexte de pénurie généralisée, a rapporté The Guardian.

« Grâce à l'impression 3D, nous avons pu passer de la fabrication de mains à celle de boucliers faciaux en quelques jours », a-t-il déclaré au journal. « Remanier complètement notre gamme, c'est dire à quel point cette technologie est agile et flexible ». « C'est époustouflant », a-t-il ajouté.

Mais l’unité de Mat Bowtell n’est pas la seule à pivoter pour s’adapter à l’urgence sanitaire dans le pays. Detmold, une entreprise d'emballage alimentaire, produit maintenant des masques chirurgicaux. Textor, une entreprise qui créait auparavant des matériaux pour les couches, les serviettes hygiéniques et les lingettes pour bébés, a réorienté son activité vers les équipements de protection individuelle (EPI) avec l'aide du CSIRO, l'organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique. Les distilleries de gin locales ont basculé pour devenir fabricants des désinfectants pour les mains. Les constructeurs automobiles offrent leur expertise en matière de conception de ventilateurs pour les hôpitaux.

L’AMGC, le centre de croissance de l'industrie manufacturière, une organisation à but non lucratif travaillant avec le gouvernement fédéral, joue le rôle de guide de l'industrie manufacturière alors que l’Australie, à l’image de plus de 200 autres pays et territoires dans le monde, subit la transformation induite par la pandémie du nouveau coronavirus. Selon le journal, le centre tente d'aider le secteur à s'orienter vers les travaux liés au Covid-19, en mettant en place un portail central où les entreprises peuvent enregistrer leurs compétences, leurs fournitures et leurs capacités.


« Une fois le portail mis en place, le ciel s'est déchaîné », a déclaré au journal le directeur général de l'AMGC, Dr Jens Goennemann. « Jusqu'à aujourd'hui, nous avons reçu 1 000 inscriptions d'entreprises qui ont non seulement dit "je veux aider", mais aussi comment elles pouvaient le faire », a dit M. Goennemann. « Cela signifie que nous pouvons dresser une carte thermique des différentes compétences et capacités, que nous pouvons ensuite lancer sur le besoin le plus ciblé », a-t-il ajouté.

« La capacité d'impression 3D locale est un atout majeur pour l'Australie dans sa lutte contre la crise », a déclaré Dr Goennemann. Lorsqu'on lui demande comment l'impression 3D pourrait être déployée autrement dans la pratique, il a évoqué la fourniture de ventilateurs, qui sont nécessaires pour aider à la respiration des patients les plus gravement malades de Covid-19.

Quant à Bowtell, il a dit au Guardian que la décision de déplacer sa production vers les boucliers faciaux n'a rien à voir avec le profit. Il s'agissait de faire ce qu'il pouvait dans les moments les plus extraordinaires. « C'est une question de survie pour le moment », a déclaré Bowtell. « Il s'agit juste d'aider les gens à traverser ça ensemble », a-t-il ajouté.

D’autres contributions de l’impression en 3D aux efforts de lutte contre le coronavirus

Comme indiqué plus haut, ces efforts ne se limitent pas qu’à un seul pays pendant cette pandémie. L'Italien Cristian Fracassi, fondateur d'Isinnova, une start-up de 14 personnes, a entendu parler de la pénurie de valves utilisées dans les respirateurs de son hôpital local. Il a proposé les services de son entreprise pour pallier la pénurie d'équipements très demandés depuis que l'épidémie de coronavirus a frappé l'Italie, a imprimé 100 valves qu’il a livrées personnellement, après des tests concluants des prototypes envoyés auparavant à l’hôpital.

Un article sur Arduino blog a décrit un autre projet (Open source), une autre solution au manque de respirateurs, qui fait usage de ventilateurs centrifuges qu’on retrouve au sein de machines utilisées contre l’apnée. L’idée étant d’associer ces derniers à des contrôleurs de vitesse architecturés autour de plateformes comme Arduino. NBC News a rapporté en mars que les médecins, les techniciens hospitaliers et les spécialistes de l'impression 3D utilisaient également Google Docs, les groupes WhatsApp et les bases de données en ligne pour échanger des conseils sur la fabrication, la réparation et la modification de machines telles que les respirateurs afin d'aider à traiter le nombre croissant de patients atteints de Covid-19.

Budmen Industries, une entreprise du nord de l'État de New York qui vend des imprimantes 3D, a déjà imprimé 1 492 écrans faciaux pour le personnel médical de New York. Rappelons également le défi CoVent-19, « un grand défi d'innovation ouverte de 8 semaines pour les ingénieurs, les innovateurs, les concepteurs et les fabricants » sur la plateforme GrabCAD Challenges, pour créer « un ventilateur mécanique rapidement déployable, minimum viable pour les patients souffrant de lésions pulmonaires liées au Covid-19 ».

Si vous aussi vous souhaitez aider avec l'impression en 3D, vous pouvez commencer par un design récemment approuvé par le NIH pour les pièces de masque, selon un tweet.


Le recours à l’impression 3D et à la reconversion des entreprises pour la fourniture du matériel médical soulèvent une question plus large

Selon The Guardian, une seule usine australienne produisait des masques chirurgicaux, avant la crise. De même, il n'y avait qu'un seul producteur important de respirateurs, une société du nom de Resmed. Le sénateur australien du travail Kim Carr, ancien ministre de l'Industrie, a déclaré que cela met en évidence un échec qui va bien au-delà des seuls EPI et des ventilateurs.

Comment, demande-t-il, l'Australie a-t-elle permis la disparition d'industries stratégiques clés ? Et pourquoi a-t-il fallu une crise pour que les lacunes de l'Australie soient si largement exposées ? « C'est un problème profond maintenant », a dit M. Carr. « Pour les économistes de droite, même les plus simples d'esprit, comprendre les implications de ces questions démontre certainement maintenant l'importance de développer une société plus complexe sur le plan économique et une nation plus souveraine ».

La pénurie d’équipements médicaux en Australie a obligé les hôpitaux à cesser les opérations chirurgicales non urgentes et a fait peser de graves menaces sur la capacité des prestataires de soins âgés à fournir des services, selon The Guardian. Mais les mêmes effets pourraient se faire sentir dans les autres pays fortement touchés par le coronavirus. Par exemple, les travailleurs des unités de dialyse ont été laissés à eux-mêmes pour récupérer leurs masques, bien que leurs patients soient l'un des groupes les plus à risque de Covid-19. Un centre de traitement du cancer a dû commencer à produire son propre désinfectant en utilisant des produits chimiques. La fabrication locale est désormais devenue un élément essentiel de la réponse à la pandémie, tant en Australie que dans le monde entier.

Le manque de ventilateurs a été un problème critique dans des pays comme l'Italie, où les médecins des unités de soins intensifs débordées ont été forcés de prendre des décisions déchirantes sur l'accès aux machines qui sauvent des vies, d’après The Guardian. Selon Goennemann, Resmed, le principal fabricant de ventilateurs, pourrait avoir du mal à se procurer des pièces en raison de la rupture des chaînes d'approvisionnement mondiales. C'est là que l'impression 3D peut aider. « Je ne veux pas parler au nom de Resmed, mais c'est un domaine où nous avons un approvisionnement critique, et les pièces peuvent être imprimées en 3D sur place plutôt que d'être achetées à l'étranger », dit-il.

Certaines personnes pointent du doigt un « mouvement d'externalisation de nombreux processus de fabrication vers des pays où les coûts de la main-d'œuvre sont plus compétitifs » lors de ces dernières années, comme la raison de cette pénurie. La présidente de l'Australian Healthcare Reform Alliance, Jennifer Doggett, a déclaré que la délocalisation progressive de la production d'EPI était « clairement extrêmement risquée » en cas de pandémie. « Cette situation devrait nous amener à repenser notre approche des dernières décennies, qui consiste à nous éloigner de la fabrication nationale pour nous tourner vers les importations », a-t-elle déclaré.

Sources : The Guardian, Coventchallenge, Tweet, 3D Printer Crowdsourcing for COVID-19

Et vous ?

Que pensez-vous du recours massif à l’impression 3D dans lutte contre le Covid-19 ?
Selon vous, l’impression 3D pourrait-elle demeurer une solution pour la fabrication du matériel médical après la crise ?
Ou la technologie est-elle juste une solution palliative alors que le secteur de santé n’était pas prêt pour faire face au Covid-19 ?

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Avatar de clorr
Membre averti https://www.developpez.com
Le 21/04/2020 à 17:23
Il ne fait aucun doute que l'impression 3D a un énorme potentiel, et l'évolution du marché ces dernières années le montre bien ! On parle toujours des robots, mais l'impression 3D fait aussi partie des technologies qui bouleverseront profondément le marché.

L'impression 3D existe déjà bien dans le domaine médical avec des applications de niche (implants personnalisés par ex) et ce n'est pas une surprise que l'on voit cette techno dans ce milieu.

La nouveauté ici est qu'elle a l'occasion de se mettre en avant dans un contexte particulier et montre toutes ses qualités. Elle peut montrer au grand public qu'elle n'est pas juste une techno de geek pour créer des objets inutiles ! De plus, on est dans un contexte réellement Maker, à savoir avec de la mise en commun de savoir avec un vrai coté open hardware !
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 22/04/2020 à 9:31
Foutaises. La productivité est déplorable.

Donnez 3 jours à un usineur de qualité (il y en avait pléthore en France quand j'ai fait mes études, en 97-98) pour faire un moule, et ensuite, une presse à injecter vous sort une pièce toutes les 120 secondes (voire moins, suivant épaisseur). Alors oui, le moule coûte cher, mais l'impression 3D, ça reste de la daube en terme de capacité et de coût quand on a besoin de grandes séries. Or on a besoin de grandes séries.

L'impression 3D, c'est gentil pour les petites séries, et carrément cool pour les prototypes ou pour les pièces à formes improbables. Mais les pièces dont on a besoin sont (1) des pièces de grande série et (2) ont des formes plutôt standard, parfaitement dans les clous pour un moule à injection.
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Avatar de clorr
Membre averti https://www.developpez.com
Le 23/04/2020 à 15:09
Certes les imprimantes 3D sont moins rapides qu'une chaine de production déjà montée. Mais l'impression 3D à l'avantage d'être maitrisable avec peu de compétences, de nécessiter un outillage très réduit, de pouvoir être adaptable a des besoins très variés.

Citation Envoyé par el_slapper Voir le message
presse à injecter
Pour monter une chaine de fabrication dans les process classiques, il faut non seulement du matériel très spécifique, mais aussi du personnel très qualifié qui manque en général. Entre la conception, qui requiert une bonne expérience (calcul de dépouille, de retrait et j'en oublie), puis la production (constitution de la chaine de production, de l'équipe), il y a déjà pas mal de temps qui s'écoule.

L'impression 3D n'a pas que des avantages, certes, mais dans un contexte d'urgence et de débrouille, ça aide..
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 23/04/2020 à 19:39
Le personnel qualifié, il se tourne les pouces. Le matériel spécialisé, il dort dans les cartons en attendant des jours meilleurs.
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Avatar de john94
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 09/04/2020 à 12:13
bravo ! magnifique solidarité technologique, mais il faut signaler que l’impression tridimensionnelle (3D) génère des risques spécifiques : L’exposition des opérateurs des imprimantes tridimensionnelles à ses poussières et composés gazeux irritants et/ou sensibilisants génère des risques de réactions allergiques, de troubles respiratoires par inflammation de la muqueuse nasale et bronchique, d’irritation des muqueuses oculaires : ventilation des lieux de travail adéquate, port d'un masque FFP3, parmi les mesures de prévention ... !!! : attention à la prévention des risques de l’impression tridimensionnelle (3D) ! “ : http://www.officiel-prevention.com/f...amp;dossid=573
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Avatar de Auteur
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 22/04/2020 à 0:32
Bonjour,

un article qui relate une aventure parmi tant d'autres : celle de 250 personnes qui ont créé, en l'espace de quelques semaines, un respirateur artificiel à moindre coût et open-source.

https://vipress.net/le-collectif-fra...rateur-makair/
Le MakAir est pensé dans le respect strict des règles visant à garantir la sécurité du patient et conçu selon les recommandations des sociétés savantes (SFAR – Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, SFMC – Société Française de Médecine de Catastrophe, SRLF – Société de réanimation de langue française). Ce respirateur respecte les exigences des dispositifs médicaux de classe IIb, assure le collectif.
http://www.leparisien.fr/economie/bu...20-8303016.php
https://www.lemonde.fr/campus/articl...0_4401467.html

Lien github : https://github.com/makers-for-life/makair

Beaucoup de mérites à toutes ces personnes qui viennent en aide au personnel hospitalier sous diverses formes.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 24/04/2020 à 8:57
Il ne faut pas opposer l'impression 3D telle qu'elle est pratiquée ici (un max de petites productions lancées très rapidement) permettant de livrer rapidement quelques équipements et une production industrielle avec des moyens lourds mais du coup, bien plus efficiente.

Tant que l'industrie n'est pas là, les "makers" peuvent déjà fournir un peu de matériel. Très franchement à ce stade, la productivité, on s'en fout. Si l'industrie était capable de fournir ce qu'il faut, le recours à l'impression 3D et aux réseaux de personnes qui se créent pour produire et diffuser ces équipements serait juste inutile. Le fait est que pour le moment, ça fait sens...
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