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Le « Projet Nightingale » de Google recueille des données personnelles sur la santé de millions d'Américains dans 21 Etats,
Sans même que les patients n'en soient informés, d'après un rapport

Le , par Stan Adkens

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Google s’associe à Ascension, le deuxième plus grand système de santé des États-Unis, pour recueillir secrètement et analyser les renseignements personnels détaillés sur la santé de millions de personnes dans 21 États, a rapporté lundi The Wall Street Journal. L’initiative s’inscrit dans le cadre d'un effort ambitieux baptisé « Project Nightingale ». L’initiative permet à plusieurs employés de Google d’accéder aux données sensibles sur les patients d’Ascension. Selon rapport, ni les médecins ni les patients n'ont été informés de l'effort. Toutefois, les sociétés ont dit au journal que le projet n’enfreignait aucune loi.

Google a lancé le projet Nightingale discrètement l'année dernière avec Ascension basée à Saint-Louis au Missouri, selon des documents internes vus par le Wall Street Journal. Ascension est un système de santé catholique à but non lucratif qui comprend 34 000 prestataires qui voient des patients dans plus de 2 600 hôpitaux, cabinets médicaux et autres établissements dans 21 États et dans le District de Columbia. Google et Ascension n’ont informé ni les médecins ni les patients de l’accès aux données de santé par Google, a rapporté le WSJ.


Selon le journal, dans le cadre de Nightingale, au moins 150 employés de Google consultent des informations sur la santé des patients, notamment des diagnostics, des résultats de tests de laboratoire, des dossiers d'hospitalisation, le nom et la date de naissance des patients et d'autres données, a rapporté le journal en citant les documents vus ainsi que des sources. Au total, des dossiers médicaux complets des patients sont mis à la disposition du géant de la Silicon Valley dans le cadre du projet, a noté le journal.

Dans un rapport publié à la suite de celui du Wall Street Journal, le New York Times a corroboré une grande partie du premier rapport en écrivant que des « douzaines d'employés de Google » pourraient avoir accès à des données sensibles sur des patients et que certains employés de Google pourraient avoir téléchargé certaines de ces données.

Selon le WSJ, Google utilise les données en partie pour concevoir un nouveau logiciel, soutenu par une intelligence artificielle avancée et l'apprentissage automatique, qui se concentrent sur les patients individuels pour suggérer des changements à leurs soins. Le nouveau logiciel va se servir des outils IA pour personnaliser les soins offerts aux patients des établissements d’Ascension. Pour travailler sur le logiciel, les employés de Google, ont accès à l'information des patients, comme nous l’avons dit plus haut, y compris certains employés de Google Brain, une division de recherche scientifique de l'entreprise.

Selon des personnes qui ont connaissance du projet, certains employés d'Ascension ont soulevé des questions sur la façon dont les données sont collectées et partagées, tant d'un point de vue technologique qu'éthique. Cependant, dans un communiqué de presse qui a suivi la publication du rapport du Wall Street Journal, les entreprises ont déclaré que l'initiative est conforme à la loi fédérale sur la santé et que leur projet comprend des protections solides pour les données des patients. Des experts en protection de la vie privée ont confirmé cette conformité en disant que cela est permis en vertu de la loi fédérale. Il s’agit de la Health Insurance Portability and Accountability Act de 1996, qui permet généralement aux hôpitaux de partager des données avec des partenaires commerciaux sans en informer les patients, à condition que l'information soit utilisée « uniquement pour aider l'entité couverte à remplir ses fonctions de soins de santé ».


Google et Ascension, organisation à but non lucratif, ont des motifs financiers parallèles

Selon les documents vus par le journal, Ascension vise en partie à améliorer les soins aux patients. Elle espère également, avec le nouveau logiciel d’IA de Google, extraire des données pour identifier des tests supplémentaires qui pourraient lui être nécessaires ou d'autres moyens par lesquels le système pourrait générer plus de revenus à partir des patients. Ascension est également impatiente de disposer d'un système plus rapide que son système décentralisé actuel de tenue de dossiers électroniques. Dans une déclaration, Eduardo Conrado, vice-président exécutif de la stratégie et des innovations d'Ascension, a déclaré :

« Comme l'environnement des soins de santé continue d'évoluer rapidement, nous devons nous transformer pour mieux répondre aux besoins et aux attentes des personnes que nous servons ainsi qu'à ceux de nos propres soignants et fournisseurs de soins. Pour ce faire, il faudra intégrer dans les programmes de nouveaux modèles de soins offerts par l'entremise des plateformes, des applications et des services numériques qui font partie de l'expérience quotidienne de ceux que nous servons. »

Par ailleurs, dans le cadre du projet Nightingale, Ascension aurait téléchargé les données des patients sur les serveurs Cloud de Google, a rapporté Forbes. L'idée étant de permettre aux fournisseurs de soins de santé d’Ascension d’utiliser le nouveau système pour consulter les pages individuelles des patients. Selon Forbes, qui dit avoir vu une présentation sur le sujet, « La page contient des informations complètes sur le patient ainsi que des notes sur les problèmes médicaux du patient, les résultats des tests et les médicaments, y compris des informations provenant de documents scannés ».

Quant à Google, il développe le projet Nightingale jusqu'à présent sans faire payer le travail au réseau d’hôpitaux parce qu'il espère utiliser le cadre pour vendre des produits similaires à d'autres systèmes de santé, d’après le journal. Son but ultime étant de mettre au point un outil de recherche en nuage pour héberger et examiner d'énormes quantités de données sur les patients, qu'il pourrait ensuite commercialiser auprès d'autres systèmes de santé. Pour cela, Google a affecté des douzaines d'ingénieurs au projet.


Le projet Nightingale est associé à la division Cloud de Google, pour laquelle le directeur général de la firme, Sundar Pichai, a déclaré à plusieurs reprises cette année que la recherche de nouveaux domaines de croissance est une priorité. Toutefois, le président de Google Cloud, Tariq Shaukat, a déclaré que l'objectif de l'entreprise en matière de soins de santé est centré sur « l'amélioration des résultats, la réduction des coûts et le sauvetage de vies ».

Google se concentre sur les soins de santé depuis un certain temps

Google a été fondé dans le but d'organiser l'information mondiale, et la santé a été une fascination de ses cadres supérieurs dès les premiers jours. Google Health, un premier effort fascinant de la firme pour numériser les dossiers médicaux existants, a été fermé en 2011 après trois ans d'adoption limitée. Mais l’intérêt de Google pour l'industrie n'a fait qu'augmenter au cours des dernières années. La firme a fait, dernièrement, concurrence à Amazon et Apple, qui tentent aussi d'entrer dans le secteur lucratif des soins de santé. En effet, Amazon et Apple ont passé 2018 à s'installer dans le secteur des soins de santé, depuis l'ouverture des cliniques Amazon et Apple jusqu'au lancement par Uber d'un programme de transport en commun médical. Bon nombre de ces initiatives n'en sont encore qu'à leurs débuts, mais elles continuent de prendre de l'ampleur en 2019.

En 2018, Google a embauché un responsable des soins de santé pour superviser ses nombreuses initiatives en matière de santé. Au cours de la même année, le géant de la technologie a annoncé son intention d'absorber la division de soins de santé du laboratoire d'IA DeepMind, dans le but de créer un « assistant d'IA pour infirmières et médecins ». Dans un procès rapporté par le New York Times, Google a également été accusé d'avoir eu un accès inapproprié à des centaines de milliers de dossiers de soins de santé par l'entremise de University of Chicago Medical Center. Google s'était associé à cette Université en 2017 pour développer des outils d'apprentissage machine capables de prévenir avec précision certains événements médicaux.

Le projet Nightingale est la dernière initiative de Google visant à prendre le contrôle de l'industrie tentaculaire de la santé. Et il semble que la firme partage l'information dans le cadre de ce projet plus largement que dans ses autres incursions dans les données sur les soins de santé. En septembre, Google a annoncé un contrat de 10 ans avec la clinique Mayo pour stocker les dossiers génétiques, médicaux et financiers du système hospitalier. Les représentants de Mayo ont déclaré à l'époque que toutes les données utilisées pour développer un nouveau logiciel seraient dépouillées de toute information permettant d'identifier les patients avant d'être partagées avec le géant de la technologie.

Au début du mois, Google a annoncé un accord de 2,1 milliards dollars pour acheter Fitbit. Un accord qui a suscité des inquiétudes sur ce qu'il fera avec toutes les données de santé sensibles recueillies à partir des wearables populaires. Le rapport du WSJ montre que l’entreprise de technologie, très souvent accusée de ne pas pouvoir protéger les données de ses utilisateurs, tient à investir l’industrie lucrative de la santé, suscitant plus de préoccupations au sujet de la protection de la vie privée dans le domaine de la santé.

« Quand est-ce que quelqu'un ira en prison ? »

Google, comme bon nombre de ses pairs de la Silicon Valley, a parfois fait l'objet de critiques pour ne pas faire assez pour protéger la vie privée des utilisateurs. Son service YouTube a accepté en septembre de payer 170 millions de dollars d'amendes et de modifier ses pratiques en réponse à des plaintes selon lesquelles il avait recueilli illégalement des données sur des enfants pour vendre des publicités. YouTube n'a ni admis ni nié avoir commis des actes répréhensibles.

Dans un tweet, le mathématicien et musicien américain David C. Lowery a réagi au rapport du WSJ : « Quand est-ce que quelqu'un ira en prison ? Ça arrêterait cette merde très vite ».


Parlant d’emprisonnement, « Mind Your Own Business Act » est le nouveau projet de loi de grande envergure, déposé en octobre dernier par un sénateur américain, qui impose des sanctions sévères aux entreprises et à leurs dirigeants qui ne protègent pas les données des consommateurs. Si la nouvelle loi est adoptée, la Commission fédérale du commerce (FTC) se verra doté de plus de pouvoirs pour sévir contre les entreprises de technologie jugées responsables d'avoir permis des atteintes à la vie privée, et sanctionner jusqu'à 20 ans d'emprisonnement les cadres supérieurs qui trompent le public sur ces violations.

Google fait actuellement, avec les autres géants de la Silicon Valley, l’objet d’un examen minutieux de la part des États-Unis. En septembre dernier, un panel de la Chambre des représentants des États-Unis a exigé des courriels internes, des informations financières détaillées et d'autres dossiers d’entreprise de la part des dirigeants d'Amazon.com Inc., Facebook Inc, Apple Inc., et Google d'Alphabet Inc., élargissant l’enquête antitrust qui cible la Big Tech aux États-Unis. Mais comme ces problèmes ne suffisaient pas, les entreprises de la technologie visent dorénavant les données de santé des utilisateurs.

Sources : The Wall Street Journal, Google

Et vous ?

Que pensez-vous du nouveau projet des soins de santé de Google ?
Quel commentaire faites-vous de l’incursion des géants de la technologie dans le domaine des soins de santé ?
Croyez-vous aux promesses de protection de données de santé faites par ces entreprises de technologie qui investissent l’industrie ?

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Avatar de pboulanger
Membre éprouvé https://www.developpez.com
Le 12/11/2019 à 11:44
Qu'une entreprise privée qui gagne sa vie en revendant les informations qu'elle a se permette de récupérer des données confidentielles (santé) sans que l'intéressé puisse donner son accord ou non me semble extrêmement dangereux! Car les banques et les assurances vont aller piocher dans ces données dans le seul but de refuser ou de faire payer des sommes indues à leurs clients...
J'ose espérer que ce type de récupération sera interdit en Europe!
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Avatar de no2303
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 13/11/2019 à 13:10
Google, comme Facebook, a une fâcheuse tendance à décider unilatéralement de ce qui est bon pour le monde dans des domaines de plus en plus variés et terrifiants. "Arrête de protester, utilisateur adoré, c'est pour ton bien !"
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