IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Vous êtes nouveau sur Developpez.com ? Créez votre compte ou connectez-vous afin de pouvoir participer !

Vous devez avoir un compte Developpez.com et être connecté pour pouvoir participer aux discussions.

Vous n'avez pas encore de compte Developpez.com ? Créez-en un en quelques instants, c'est entièrement gratuit !

Si vous disposez déjà d'un compte et qu'il est bien activé, connectez-vous à l'aide du formulaire ci-dessous.

Identifiez-vous
Identifiant
Mot de passe
Mot de passe oublié ?
Créer un compte

L'inscription est gratuite et ne vous prendra que quelques instants !

Je m'inscris !

Un scientifique chevronné de Google présente sa démission
Et regrette que la firme est en train de renoncer à ses valeurs pour retourner en Chine

Le , par Coriolan

351PARTAGES

16  0 
En août, une fuite de documents internes a révélé que Google se prépare à revenir en Chine avec une version censurée de son moteur de recherche. Baptisé « Dragonfly », le projet serait en développement depuis le printemps 2017 et seule une poignée des employés de la firme étaient informés de son existence.

Il va sans dire que ces révélations ont provoqué l’ire des employés de Google comme les défenseurs des droits numériques. Une fois encore, les salariés de Google ont vivement réagi à l’implication de leur employeur dans ce projet de censure pourtant soutenu par leurs dirigeants.

Après un mois de débat tendu et la multiplication des appels d’activistes internes et externes pour que Google se retire de ce projet controversé, un scientifique chevronné de Google a démissionné de la société pour protester contre le lancement d’une version censurée de Google Search en Chine.

Il s’agit de Jack Poulson, un employé de la firme qui a travaillé dans le département de recherche et d’intelligence artificielle. Pendant des années, il s’est focalisé sur l’amélioration de la précision des systèmes de recherche de la société.

Jack Poulson


Au début d’août, Poulson a exprimé son inquiétude à ses directeurs sur l’implication de Google dans ce projet qui vise à censurer des contenus classés comme sensibles par le gouvernement chinois, comme les informations sur les dissidents politiques, la liberté d’expression, la démocratie, les droits de l’Homme et la manifestation pacifique.

Après avoir mené des discussions avec ses directeurs, Poulson a décidé qu’il ne pourrait plus travailler pour Google et a présenté sa démission le 31 août. Dans une interview avec The Intercept, il a dit qu’il fait partie de cinq employés qui ont démissionné à cause de Dragonfly. Il a senti qu’il était, dit-il, de sa « responsabilité éthique de démissionner pour protester contre le renoncement à nos engagements publics en matière de droits de l’Homme ».

Poulson, un ancien professeur assistant dans le département de mathématiques de l’Université de Stanford, est convaincu que ce projet en Chine est en violation avec les principes de l’intelligence artificielle tracés par Google. La firme elle-même s’est engagée à ne pas concevoir ni déployer des technologies « dont l’objectif contrevient largement aux principes du droit international et les droits de l’Homme. »

Poulson a informé qu’il est inquiet aussi par le fait que les données des utilisateurs soient hébergées sur le sol chinois. De cette façon, elles seraient accessibles aux agences de sécurité chinoises qui sont connues pour prendre pour cible les activistes politiques et les journalistes.

Dans sa lettre de démission, Poulson a informé ses directeurs : « En raison de ma conviction que la dissidence est fondamentale pour les démocraties qui fonctionnent, je suis forcé de présenter ma démission afin de ne pas contribuer ou profiter de l’érosion de la protection des dissidents. »

« Je perçois notre volonté de capituler aux demandes de censure et de surveillance en échange de l’accès au marché chinois comme un renoncement à nos valeurs et notre position gouvernementale de négociation à travers le monde », écrit-il avant d’ajouter : « Il y a une possibilité réelle que les autres nations tentent de tirer parti de nos actions en Chine afin d’exiger notre respect de leurs demandes de sécurité. »

Google toujours en mode silence radio

Six mois après les révélations sur Dragonfly, Google n’a toujours pas adressé les préoccupations sur le projet, et ce malgré les protestations tant au niveau interne qu’externe. Au début de ce mois, le PDG de Google Sundar Pichai a refusé de s’exprimer devant le Sénat américain où il aurait sûrement entendu des questions sur la censure en Chine. Le géant de la recherche a choisi aussi d’ignorer les questions de la presse et a choisi de faire obstruction aux groupes de défense des droits de l‘Homme qui ont dit que le moteur de recherche censuré en Chine pourrait faire de la firme un complice et un contributeur direct aux violations des droits de l’Homme.

Voyant que Google a choisi de rester en silence vis-à-vis de cette polémique, la frustration de Poulson n’a cessé de grandir. « Il y a de sérieuses répercussions mondiales à ça », dit-il. « Quelles sont les lignes rouges de l’éthique de Google ? On en a déjà tracé quelques-unes, mais maintenant il apparait qu’on les a franchies. J’aimerais vraiment voir des déclarations sur les engagements qu'a Google. »

Google se rétracte de sa position anti-censure

Les troubles de Google en Chine ne datent pas d’aujourd’hui. En 2006, la firme a lancé une version censurée de son moteur de recherche dans le pays. Quatre années plus tard, elle a dû se retirer du marché chinois, citant les efforts du gouvernement pour limiter la liberté d’expression, bloquer des sites web et pirater les comptes Gmail des gens. À l’époque, Sergey Brin, le cofondateur de Google qui a passé une partie de son enfance en Union soviétique, était fortement opposé à la censure.

Voyant que Google commençait à dérailler de cette ligne anti-censure, Poulson a dit qu’il ne pouvait plus « être complice en tant qu’actionnaire et citoyen de la firme. »

Sur les 88 000 employés de Google, seulement quelques centaines étaient informés de l’existence du projet Dragonfly avant qu’il soit exposé au public. Poulson a fait partie de la majorité qui est restée dans l’obscurité. Mais puisqu’il était concentré sur l’amélioration des systèmes de recherche de l’entreprise, plus spécifiquement « l’analyse internationale des requêtes », il est possible que son travail ait été intégré dans le moteur de recherche censuré en Chine, sans sa connaissance ou sans accord.

Après les vagues de protestation des employés, les directeurs de Google ont tenté de contenir la colère en prohibant l’accès des employés aux documents sur le moteur de recherche en Chine. Après une série de fuites, la firme a aussi entrepris de renforcer les règles pour que les employés qui travaillent à distance n’aient plus la possibilité de visualiser les diffusions des réunions sur leurs ordinateurs. Les réunions se tiennent seulement dans des salles bien choisies et sous la supervision des directeurs.

Poulson a dit avoir pensé à rester un employé de Google et essayer de militer dans l’entreprise. Mais voyant qu’il n’avait aucune chance de renverser la décision, il a pensé que sa démission pouvait avoir un impact. Il a aussi été surpris que les autres employés n’aient pas démissionné eux aussi.

« Il est incroyable de voir combien il y a un manque de solidarité », dit-il. « Je crois comprendre que quand vous avez un sérieux désaccord éthique avec une question, l’action appropriée serait de démissionner. »

72,8 % des internautes chinois veulent utiliser Google

Malgré la polémique qui a suivi les révélations sur Dragonfly, certains commentateurs pensent que le retour de Google en Chine sera bénéfique pour les internautes chinois qui auront enfin une alternative à Baidu, le moteur de recherche chinois qui jouit d’une situation de quasi-monopole. Selon un sondage mené par Sina, 72,8 % des internautes affirment qu’ils veulent utiliser Google si jamais il revient en Chine.

D’autres pensent que Google a le plein droit de faire des affaires en Chine comme une panoplie d’autres firmes qui coopèrent déjà avec le gouvernement chinois. Pour eux, le fait que Google entre en Chine ou n’entre pas ne va rien changer à la situation de contrôle qu’a le gouvernement chinois sur les citoyens. Mais au moins, les Chinois pourront bénéficier d’un meilleur moteur de recherche et des avantages d’une compétition saine.

« Google évitant d’entrer en Chine va absolument nuire à la Chine », a écrit un commentateur. « Une compétition saine et la libre exploration des marchés mènent vers de meilleurs outils qui créent de la valeur économique et culturelle. La Chine est en train de sacrifier ça pour maintenir son contrôle culturel. Et c’est précisément le coût d’absence de Google qui va lui tordre le bras ».

« Vous n’allez pas aider les droits de l’Homme en Chine en refusant de travailler là-bas. Et il n’est pas clair comment en travaillant là-bas vous allez influencer les droits de l’Homme de toute façon. Dans tous les cas, il vaut mieux avoir une présence plutôt que de rester à l’écart », écrit un autre commentateur.

Source : The Intercept

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ?
Pensez-vous que la démission des employés de Google pourrait affecter le retour du moteur de recherche en Chine ?

Voir aussi

Des principaux groupes de défense des droits humains au monde exigent de Google l'annulation de son projet de moteur de recherche censuré en Chine
Des employés de Google protestent contre la création d'une version censurée de Google Search en Chine, un projet que soutiendraient leurs dirigeants
Version censurée de Google Search en Chine : l'EFF appelle Google à un débat public, le défenseur des droits numériques voudrait connaitre ses plans

Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !

Avatar de a028762
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 14/09/2018 à 12:19
Que Google renonce à son éthique pour retrouver le marché de la Chine,
au profit d'une vision plus réaliste est logique dans un contexte libéral,
et en dit long sur son éthique ailleurs ...
Quand le pognon est en cause, on voit bien les choix d'une entreprise multinationale ...
C'est le système ...
Maintenant que Google (et les autres) ne nous fassent pas le coup de la vertu baffouée ...
Un argument marketing en moins
2  0 
Avatar de Itachiaurion
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 15/09/2018 à 10:24
Citation Envoyé par ShigruM Voir le message
ou bien qu'en allant en chine et en acceptant la situation Google pourra sur le long terme changer les choses.
Google depuis sa création il y'a 20ans n'est pas en chine et la situation n'a pas changé, si Google vas en chine alors d'ici 20ans la situation pourrais s'améliorer.
Et au pire que pourrais faire Google de pire que les autres concurrents chinois ?

Google c'est le cheval de troie, et la chine la ville de Troie qui l'aceuil porte ouverte
Par contre en accueillant google, la chine indépedante vas perdre très gros sur le long terme et vas je pense le regretter.
T'es sur que la ville de Troie c'est pas plutôt le reste du monde ou simplement le monde Occidentale? Très franchement vu le contrôle maximal de l'état chinois sur internet je ne vois pas comment Google pourrais faire autre chose que s'incliner bien bas et faire le béni-oui-oui. Il n'a et n'aura sans doute aucun moyen de pressions sur l'état, qui l'a déjà fait fermé pour 8 ans sans problème visible. Et même si les chinois l'utilise a 100% l'état le refermera si Google va trop de travers, comme en 2010.
2  0 
Avatar de ddoumeche
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 15/09/2018 à 11:43
Citation Envoyé par ShigruM Voir le message
si c'est pour apporter la paix et l'harmonie entre tous les peuple, alors la chine et google aura mon plein soutien.
Celui qui ne souhaite pas la paix et l'harmonie est a mon sens un parasite qu'il faut exterminer.
Ahah, on t'a bien formaté le firmware à toi aussi. La paix et l'harmonie de la chine repose sur la coercitition, la corruption et les Laogais ou camps de travail, c'est donc un euphémisme.

Tu as des enfants ou tu veux des enfants ?
3  1 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 15/09/2018 à 22:28
Citation Envoyé par Stéphane le calme Voir le message
Qu'en pensez-vous ?
Que c'est chouette la France. On y trouve même des films présentant l’œuvre d'artistes chinois rigoristes et scrupuleux dans les bibliothèques municipales.



Ai Weiwei posant inopinément face à un tableau sur lequel est inscrit "Merde à la patrie".
1  0 
Avatar de
https://www.developpez.com
Le 05/10/2018 à 11:13
Il faudrait vraiment un énorme coup pour que Google renonce aux data de 20% de la planète.
1  0 
Avatar de bogonbo
Inactif https://www.developpez.com
Le 27/11/2018 à 21:19
Dragon Endormi et Jeune Phénix, un seul suffit pour conquérir le monde. Je les ai tous les deux. Il est temps de faire revivre l'empire de Puyi.
1  0 
Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 06/03/2019 à 10:00
Citation Envoyé par Jonathan Voir le message
Que pensez-vous de ce moteur de recherche censuré ?
En Chine internet est censuré et Google ne souhaite pas se passer d'un gros marché.
Il doit y avoir plus d'1 milliard de chinois, ils peuvent devenir rentable pour Google. (il y a un paquet de pubs à afficher et d'informations personnelles à récupérer et à exploiter)

Il y a des gens en France qui rêvent de pouvoir censurer internet, mais ce n'est pas dans la culture française, donc ça ne devrait pas arriver.
Christophe Barbier : "Ça se régule aussi Internet... Les Chinois, ils y arrivent bien !"

Citation Envoyé par Jonathan Voir le message
Quelles peuvent être les conséquences de son lancement ?
Des employés de Google vont être un peu déçu par les décisions de leur entreprise, mais pour les chinois ça ne changera pas grand chose, tout est déjà censuré là-bas...

Le truc qui craindrait ce serait que Google remonte au gouvernement chinois la liste des utilisateurs qui ont effectué certaines requêtes (le gouvernement ferait ensuite baisser la note de civilité).
1  0 
Avatar de Mingolito
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 15/09/2018 à 17:11
C'est pas faux l'état Français peut avoir accès à tout votre historique Google via votre FAI et Google.
1  1 
Avatar de tanaka59
Inactif https://www.developpez.com
Le 15/09/2018 à 23:03
La restriction nominative d'une ligne de téléphone est déjà une réalité en Espagne ... cela ne gène personne . Chez Orange , Vodafone ou encore Movistar si vous acheter un sim en supermarché ou même sur votre lieu de vacances . Genre pour correspondre avec tente Isabella ou oncle Rodriguez ... un pièce d'identité vous sera demandé . Que vous soyer Français , Espagnol , Chinois ou Bhoutanais ...

En France un projet de loi similaire est à l'étude pour interdire la vente des GSM en librairie . Seul les opérateurs ou les magasins avec un rayons téléphonie pourront vous fournir un abo.

Donc d'un côté les FAI on déjà accès à ce type d'info ...

Puis bon on peut toujours ouvrir 50 lignes au nom de tante suze qui est arrière grande mère au 15 eme de l'appart du bout de la rue.

Il faudrait pucer chaque utilisateur de Sim ? C'est impossible ...

A pourra toujours utiliser à la place de B ...
0  0 
Avatar de weed
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 17/09/2018 à 22:28
Pour moi, ce n'est pas tout à fait pareil comme les opérateurs.

Alors c'est vrai que les opérateurs ont accès à des informations précises comme les appels entrants et sortant et ainsi la possibilité d'établir un profilage mais ce n'est pas autant que Google. Ne pas oublier que Google dispose de toute sorte de service présent aussi bien sur PC/téléphone/la TV, les objets connectés (le Home) et ne pas oublier que Google a noué un partenariat avec Mastercard.
Cela signifie qu'avec un numéro, il pourrait faire des croisements avec Google Search et bien d'autres. Je ne pense pas que ce soit comparable avec un opérateur qui selon moi, a pas grand chose comme information sur un individu
0  0