Le 25 mai dernier, le règlement général sur la protection des données est entré en vigueur. Pourtant considérée comme une mesure salvatrice, la nouvelle réglementation ne semble pas être réellement appliquée. Rappelons qu’aussitôt après son entrée en vigueur, un flux incessant de réactions s’est fait observer. Certaines entreprises suspendent temporairement leurs activités au sein de l’Union européenne. D'autres ont simplement annoncé l'arrêt de leurs activités en ligne. D'autres encore craignent pour leur économie et disent ne pas être prêtes pour se conformer au nouveau règlement. On peut dire sans trop de risque de se tromper que les débuts du RGPD ne sont pas parfaits.
Selon des experts, les couacs dans l’application du RGPD pourraient, en partie, être dus au fait que la réglementation est interprétée d’une manière totalement différente d’un acteur à un autre. De ce fait, l’application du RGPD varie selon chaque acteur du net. Certains utilisent des options d'adhésion (opt in) préalablement cochées, des options masquées que les consommateurs sont obligés de rechercher, des bannières de consentement dont les informations ne peuvent être atteintes qu’avec un clic supplémentaire et qui n’ont pas de bouton « Rejeter ». D’autres se servent du bouton dit « nuke button » qui permet à l'utilisateur de rejeter absolument tout sans même lui donner une idée de ce qu’il rejette ou accepte.
D’autres encore se sont contentés de faire revivre les messages des cookies qu’exigeait la directive ePrivacy. Adrian Newby, directeur de la technologie chez Crownpeak, affirme que beaucoup d’éditeurs et de spécialistes du marketing ont submergé leurs auditoires d’e-mails de consentement entièrement inutiles et non conformes au règlement. Le RGPD a longuement été critiqué sur la base du fait qu’il serait trop vague et trop sujet à interprétation.
Ces deux insuffisances majeures seraient à la base du caractère hétéroclite des tactiques d’acquisition de consentement. Certains sites comme Forbes ou Bloomberg ont adopté une approche stricte de consentement actif tandis que d’autres comme The Guardian et MailOnline se servent de bannières de consentement. Certains ont scindé les explications sur leurs cookies en deux sous-classes : ceux utilisés pour la publicité et le suivi, et ceux utilisés pour l’analyse de site. Précisons qu’il est souvent impossible pour les utilisateurs de consentir à l’une de ces deux sous-classes et de rejeter l’autre.
Une autre catégorie à identifier est celle des sites qui préfèrent faire profil bas pour le moment en attendant de trouver le moyen de se conformer à la nouvelle réglementation sans pour autant altérer leur modèle économique. Il convient de préciser, à toutes fins utiles, que pour qu’un consentement soit conforme au RGPD, il faut qu’il ait été acquis des suites d’une action affirmative de l'utilisateur. Laquelle action l’aura amené à cliquer sur un bouton « Oui » clair et sans équivoque. Les données ne devraient donc pas être collectées sans que l’utilisateur ait formulé un « Oui » explicite.
Source : DIGIDAY
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Le , par Bill Fassinou
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